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DANAE

J'entends la porte de la chambre s'ouvrir. Je suis réveillée depuis assez longtemps pour savoir que Elias n'est plus dans la chambre. Je garde les yeux fermés et fais semblant de dormir encore.

Je l'entends s'approcher du lit et s'arrêter.

- Bonjour, Danaé.

Une décharge électrique parcourt mon corps. Sa présence me chamboule totalement. C'est terrifiant.

J'ouvre les yeux et je m'assois dans le lit. Je découvre qu'il est déjà habillé, il dû se lever bien longtemps avant moi.

- Est-ce que ça va ?

Oui.

- Non.

Je devais mentir, parce que si je disais la vérité, il fallait admettre que sa présence me faisait du bien. Je dormais bien et j'avais envie de manger. En fait, j'avais envie de vivre pour de vrai quand il était dans les parages. Et ça, je ne pouvais pas l'admettre.

- Comment sais-tu que j'étais réveillée ?

- Ton corps te trahit, avoue-t-il. Tu respires plus vite et tu n'as plus ce visage paisible que lorsque tu dors.

C'est clair, il me trahissait.

- J'ai préparé le petit déjeuner.

- J'ai super faim ! dis-je d'une voix enjouée alors que je sors du lit.

Je sors en premier de la chambre. Je sens son regard dans mon dos mais je fais semblant de ne rien voir. En fait, je suis une menteuse de A à Z. Faire semblant est tout ce qui me reste pour garder les idées en place.

Nous mangeons sans parler d'hier soir.

L'ambiance douce et réconfortante disparaît quand nous commençons à nous préparer pour partir en Pologne. J'ai l'impression de retourner à l'époque où l'on devait retrouver Sofia. J'attache mes cheveux avant de quitter l'appartement et de monter dans la voiture avec Elias.

Le trajet se passe tranquillement jusqu'aux frontières où Elias me rappelle les consignes.

- Si on se fait contrôler par quelqu'un, nous sommes un couple qui allons se faire un petit weekend entre amoureux.

- Tu aurais pu trouver un autre scénario, dis-je en lui lançant un regard énervé.

- C'est le seul qui m'inspirait. Et je sais que tu saurais parfaitement entrer dans le rôle.

- Tu essayes de me dire quelque chose ?

Elias lève les mains en l'air avec un sourire loin d'être innocent.

- Tu veux que je m'énerve ? demandé-je.

- Tu sais que quand tu cries, ça n'arrange rien. Ça ne fait que m'exciter.

Je m'apprête à lui crier dessus mais nous arrivons aux frontières. Je suis obligée de me taire et ça le fait bien rire.

Par chance, nous n'avons qu'un simple contrôle d'identité. Nous entrons sur le territoire polonais avec une voiture chargé de munition et d'arme. Je discute avec Léon par messages pendant le reste du trajet.

Moi : On est en Pologne.

Léon : Ok. Fais attention à toi.

Moi : Comment ça va en Allemagne ?

Léon : Valentino est de charmante humeur grâce à toi, mais il bosse. Il ne m'a rien demandé à ton propos et je fais comme si je ne savais rien.

Moi : Il va m'en vouloir...

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant