Chapitre 32

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Victor. Victor. Victor. Le traître.

Pourquoi Elias ne peut rien contre lui ? Cela fait une heure qu'il est dans une salle enfermée avec les garçons et je n'ai pas le droit d'assister à leur réunion. Je tourne en rond, je n'arrive pas à me calmer. Je me sens observée, oppressée. Cette maison m'empêche de respirer. Dans l'immédiat, j'aurais besoin de fuir et d'être seule pour me sentir mieux. Sauf que ça m'est interdit.

Je monte dans ma chambre. Les volets sont fermés et je suis sous mes draps, les yeux fermés. J'essaye de penser à autres choses, à Elias, à ses yeux bleus... D'habitude, je m'endors facilement, même quand je ne suis pas fatiguée. Aujourd'hui, j'en suis incapable.

La porte s'ouvre. Je jette un œil à la personne qui vient d'entrer. C'est sans surprise Elias. Je m'assois sur le rebord du lit, il s'approche. Il me domine de toute sa hauteur, ses mains se posent sur mon visage. Il m'observe en silence. Elias se penche vers moi, ses lèvres embrassent les miennes. Il absorbe toutes mes pensées, et en contrepartie, je lui donne toute ma passion. Ses mains glissent entre mes cheveux, j'aime, ça m'apaise. Il me pousse doucement pour m'allonger sur le lit. Je me laisse tomber, complètement captivé par son baiser. Son corps écrase le mien, je le sens chaud et puissant. J'aimerai être d'humeur à lui retirer sa chemise mais je n'ai pas le moral. Elias échange nos places en s'allongeant et en me laissant le choix de me mettre sur lui, mais je n'en fais rien. Sa main caresse mes cheveux.

- Qu'est-ce que tu as ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

- Elias... Je n'ai pas la tête à ça.

Il attrape mon visage et le tourne vers le sien avant de répondre.

- Je sais. Dis-moi ce que tu veux faire.

- Tu as deux options. Soit tu réponds, soit tu me laisses seule.

Il lève les yeux au ciel, ce qui me fait sourire en temps normal. J'adore l'agacer, sauf aujourd'hui, j'ai besoin de réponse. J'attrape sa main dans un élan pour le convaincre de me parler, je la pose sur mon cœur. Il m'observe et cède.

- Il s'appelle Victor Pereira. Ce n'est pas un de mes hommes, je ne peux pas en faire ce que je veux. Sinon crois-moi, il aurait déjà une balle en pleine tête.

- Son nom est supposé m'évoquer quelque chose ?

- Pas spécialement, encore moins si Valentino ne le considérait pas comme une menace. Il est brésilien par sa mère, une trafiquante d'être humain, et son père est espagnol, il traine dans la prostitution. Sa famille n'est pas aussi puissante que la mienne ou celle de Marshall. Cependant, elle l'est assez pour engager des représailles si on touche à un de ses membres.

- C'est pour ça que...

- Que je ne peux pas venger tes beaux yeux.

Je souris.

- J'engagerai une guerre et mes frères me tueraient avant les Pereira.

- Evidemment, je m'y opposerai ! dis-je en rigolant.

- Ah ouais ?

- Je tuerai pour toi, Elias.

Il ne me laisse pas le temps d'admirer sa réaction. Elias m'attrape et me serre dans ses bras, ses lèvres m'embrassent encore et encore. C'est sa façon à lui de répondre à ma déclaration. Il ne me donnera pas ses mots, mais il a les miens.

Je reste longtemps dans ses bras, parce que je ne veux être nulle part ailleurs. C'est Elias qui part en premier. Je râle mais ça ne le retient pas. Aussitôt, le bonheur que m'avait apporté Elias s'envole. Tout redevient oppressant et irrespirable.

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant