Chapitre 4

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- DANAE ! Respire !

Léon me secoue. J'ouvre à peine les yeux dans la voiture où nous sommes. J'ai l'odeur et du sang dans ma bouche. Je vois du rouge partout, c'est mon sang. Je hurle douleur quand Léon déchire ma robe et qu'il inspecte l'impact de la balle.

Il m'a tiré dessus. Elias Rojas m'a tiré une balle dans l'épaule. Léon me compresse l'épaule. Je ne dois pas mourir, pas sous sa protection, Valentino le tuera s'il m'arrive malheur. Je l'entends me dire de tenir bon, qu'on arrive dans un endroit où l'on sera en sécurité. Son visage est inexpressif, je ne sais pas si c'est bon signe. Mais c'est trop pour moi...

Je m'évanouis dans la voiture...

Des images se forment dans mon esprit, elles sont claires et mystérieuses. Ce sont des fragments de ma mémoire qui tentent de se reconstituer.

Elias Rojas. Elias... Dans ma chambre, le soir... Il est imposant et terrifiant... Le danger, l'interdit. Je devrais m'enfuir, ou trouver de quoi me défendre. Il se rapproche de moi, pose sa main sur ma joue. Je suis pétrifiée par son regard. Je ne sais pas pourquoi je ne me suis pas enfuie. Sa main est douce et chaude et ses lèvres sont attirantes. Ses lèvres... Interdit. Ne pas penser à ses lèvres. 

- Vous allez bien ? dit-il doucement.

Je n'entends pas ce que je lui réponds. Mais ma peau brûle, ses yeux brillent.

- Je vous trouble ?

- Peut-être...

Ses mains sur ma peau... Cette sensation... Je la sens.

-Danaé...

Il me tient fermement, je crois que je m'écroule.

- Tu as trop bu, me chuchote-t-il... Alors il y a des chances pour que tu ne t'en souviennes pas...

Ses lèvres... cette passion... il m'embrasse... Et j'aime ça...

J'ouvre les yeux violemment ! Je suis allongée dans un lit. Aïe ! Mon épaule ! Je regarde et elle est entièrement bandée. Soudain, les images de mon souvenir reviennent ! Elias était dans ma chambre et il m'a embrassé ! Tout est clair sur ma soirée de la veille. Pourquoi a-t-il fait ça ? Surtout que quelques heures plus tard, il m'a tiré dessus. Cela n'a aucun sens.

Je chasse cette pensée pour me concentrer sur le présent. Depuis combien de temps je dors ? La  chambre est encore éclairée par la lumière du jour. Et où suis-je ? Il n'y a personne dans la chambre où je suis. Je soulève la couverture et sors du lit. Je ne porte plus ma robe mais un bas de jogging noir et mon soutif. On m'a visiblement déshabillé, dans mon souvenir Léon a déchiré ma robe pour voir ma blessure par balle. Un pull est posé sur la table de nuit juste à côté de mon arme. J'enfile le pull, avec un peu de mal car bouger mon épaule est compliqué. Avant de quitter la chambre, je prends mon arme et vérifie qu'elle soit chargée. Je ne compte pas sortir sans me savoir en capacité de me défendre. Comme elle est chargée, je ne me sens pas en danger mais je reste sur mes gardes. Je longe un long couloir, qui m'indique que je suis dans une grande villa. Mais elle m'a l'air vide. Si je suis toujours avec Léon, il a dû m'emmener dans une propriété secrète de Valentino pour me cacher jusqu'à son arrivée. J'entends des voix après quelques minutes de marche vers ce qui m'a l'air d'être un salon. J'y entre en étant prête à tirer si ce n'est pas des personnes que je connais.

- Baisse ton arme, Marshall.

C'est Léon qui parle. Il est assis sur un fauteuil, un verre de whisky à la main. Il a l'air très détendu au même titre que Victor qui se sert un verre au bar. Les deux hommes m'inspectent de la tête aux pieds pour être sûr que je sois en un seul morceau. Je baisse mon arme. Victor m'approche et me tend un verre. J'en ai clairement besoin, je le bois cul sec et lui rends le verre. Léon s'est levé. Il vient me voir.

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant