Chapitre 41 : ELIAS

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PDV Elias.

Incapable de me concentrer.

Incapable d'oublier son faux sourire.

Incapable de sortir Danaé de mes pensées.

Elle m'obsède et envahit tout mon esprit, mais c'est sûrement la plus belle de mes obsessions.

Soudain, une voiture me klaxonne parce que je suis en train de sortir de ma voie avec la voiture. Je mets un coup de volant et je suis de nouveau attentif.

- Elias, tu peux te concentrer sur la route ! s'exclame Ramirez. Ce n'est pas le moment d'avoir un accident.

- Ouais.

Je réponds très froidement, parce que ça ne va pas. Elle devait partir pour que je puisse me concentrer. Finalement, à la minute où elle m'a tourné le dos, j'ai voulu lui dire de rester. Rien n'est sorti de ma bouche et de la sienne aussi. Pour une fois, je dis bien une fois, j'aurais voulu qu'elle me crie dessus de toutes ses forces comme elle sait si bien le faire et qu'elle m'oblige à la faire rester. Mais cette fille ne fait jamais ce que je veux quand je le veux. Elle est surprenante et imprévisible.

De toute façon, elle arrive toujours à retourner la situation. Je devais la tuer, je devais la haïr. Aujourd'hui, je m'inquiète pour elle, et je nourris mes fantasmes à base de son visage d'ange. Elle était l'ennemie, et maintenant, si je dis à haute voix ce qu'elle est, je risque de me noyer dans une vague de sentiment que je garde à distance. J'ai failli lui dire...

- Elias, tu es avec nous ?! s'énerve Ramirez.

- Quoi ?!

- Diego a posé une question.

- Je demandais pourquoi on est obligé de retourner dans cette maison. On aurait pu laisser les armes qu'il y a, on en a d'autres.

- J'ai dit ça à Danaé pour pas lui dire la vérité.

Mes potes sont tous étonnés. Je vois bien au regard de Ramirez qu'il n'approuve pas ma décision. D'ailleurs, les deux à l'arrière n'en pensent pas moins mais ils font semblant de respecter ma décision. J'aime savoir qu'ils l'apprécient tous, le contraire aurait été compliqué.

- J'ai laissé une clé USB qui peut nous mettre dans la merde.

- Et tu ne pouvais pas le dire à Danaé ! s'énerve Ramirez.

Si Danaé savait que Ramirez la défend à chaque fois que je fais un mauvais choix, elle serait trop fière. Déjà qu'elle est persuadée d'avoir raison tout le temps, un vrai sale caractère. Ça me fait discrètement sourire.

- Ouais, j'ai merdé. J'aurais pu lui dire.

- Il y a quoi sur cette clé ? demande Toreto.

- Documents de société fantômes, numéros de comptes bancaires à l'étranger, toutes sortes de fichiers qui nous relient à des affaires de meurtres.

- Putain ! Mais tu fais quoi avec ça ?

- Je devais les détruire et je ne l'ai pas fait. Sauf que je l'ai oublié dans cette foutue maison ! Vous avez le droit de m'en vouloir.

Les gars ne répondent rien. Ils méditent. Je sais qu'ils sont plus énervés pour le mensonge à Danaé que pour la clé USB. Je fais vraiment de la merde. Si je n'avais pas menacé Lisandre, la situation aurait pu être différente. Quoi que... Il aurait fallu que j'explique à Lisandre pourquoi Carla-Marie était enterrée vivante. Il n'y en a aucun pour rattraper l'autre. C'est ce qui me plait.

Les gars discutent du plan. Il y a plusieurs inconnus à l'équation. Est-ce que les hommes de Lisandre vont nous attendre à la maison ? Ou vont-ils croire que nous sommes parties directement ? Il va falloir se méfier, ils vont essayer de nous tendre un piège. On est prêt, ils peuvent tenter.

Une balle pour toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant