Adrien ramena Marinette au Palace. Il l'allongea sur le lit après l'avoir débarrassé de ses vêtements. Il lui appliqua ensuite un linge humide sur le front. <<C'est sûrement la fatigue qui la met dans cet état>> pensa t-il. Après ça, il la laissa allongé sur le lit, l'air paisible et sereine. Un sourire étira les commissures de ses lèvres puis il sortit de la chambre. Jetant un coup d'œil à sa montre bracelet, il constata qu'il était déjà quatre heures du matin. Marinette ne pourrait pas aller travailler dans l'état dans lequel elle se trouvait actuellement. Lui aussi, il avait des choses à faire. Il émit un soupir tout en s'ébouriffant les cheveux. Il n'avait pas l'air d'avoir sommeil mais il préféra aller se reposer. Adrien fit alors demi tour, ouvrit la porte de la chambre et y entra. Il s'allongea à son tour près de Marinette après s'être rafraîchit d'un bon bain.
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Les rayons du soleil fendirent les nuages et se répandirent dans la ville de Paris. A cette heure là, les mouvements s'observèrent déjà partout dans la ville, les allers-retours entre la maison, les lieux de travail, les supermarchés... Chacun avait une occupation à laquelle consacré tout son temps. Mais ce n'était pas le cas d'une jeune fille encore couchée dans son lit, l'air triste, les yeux gonflés, signe d'une nuit très agitée avec de nombreuses larmes versées, sa chevelure blonde en bataille sur son oreiller. Elle était éveillée depuis plus d'une heure déjà et ne voulait en aucun cas quitter son lit, encore moins sa chambre. Son téléphone vibra légèrement, elle se redressa, avec quelque peu de difficulté, l'attrapa et jeta un coup d'œil à l'écran. Un message de Sabrina. Eh bien ! C'était certain qu'elle voulait soit disant la réconforter, et elle n'en n'avait aucunement besoin. Les souvenirs de la soirée d'hier rejaillirent alors, le décor simple de la salle de fêtes, les personnes présentes la considérant avec mépris, les rires moqueurs, le regard compatissant d'Adrien, les paroles tranchantes de Marinette Dupain-Cheng, c'était bien ces paroles là qui l'avait anéanti jusqu'à présent. Elle avait été humiliée, de la pire manière possible, par une fille qu'elle haïssait plus que tout, une fille qui lui mettait toujours des bâtons dans les roux. Depuis le collège, Marinette et elle ne se supportaient pas, elles se détestaient plus que tout au monde. Chloé avait aussi remarqué que Marinette faisait tout pour se rapprocher de Adrien, elle n'avait pas tout de suite compris, jusqu'au jour où elle a su que Marinette était amoureuse de lui. Beurk ! Comment une boulangère pouvait espérer attirer l'attention d'un mannequin tel que Adrien Agreste ? C'était bien la chose la plus inimaginable qui puisse lui passer par la tête. Et la pire dans l'histoire, c'est que Adrien était également tombé sous son charme et se disait éperdument amoureux d'elle. <<C'est ridicule, totalement ridicule !>> lança t-elle à haute voix tout en fondant en larmes. Elle se laissa a nouveau tomber sur le lit et hurla de toute ses forces, plongeant sa tête dans son coussin pour réduire le son de ses gémissements plaintifs.
Au bout d'une heure à verser des larmes amères, elle se décida enfin à descendre de son lit, les yeux plus gonflés qu'auparavant.
Elle se dirigea vers la salle de bain d'une démarche lourde, l'air abattu. Elle fit sa toilette matinale, prit une douche puis se vêtit. Elle se maquilla légèrement afin de cacher les cernes qui recouvraient le dessous de ses yeux, enfila une longue robe fleurie et une paire de sandales à talons. Elle accompagna le tout de son sac à mains berge. <<Allez ! Tu peux le faire ! Je vais passer cette journée en évitant de me rappeler que j'ai été ridiculisé pas plus tard qu'hier. >> se conseilla t-elle. Elle soupira. <<Plus facile à dire qu'à faire>> lui reprit sa conscience. Chloé se sermonna intérieurement sa conscience et sortit de la chambre en prenant ses verres fumés noires.
En passant dans le couloir, elle croisa Emma sur son chemin. Vêtue d'un tailleur bleu marine avec une jupe blanche extrêmement moulante, des talons aiguilles bleu qu'elle pensa d'une hauteur de 15 cm, d'un sac à mains gris comportant de nombreuses perles et d'accessoires divers. Elle s'était maquillé également, un rouge à lèvres vif très érotique, beaucoup trop érotique, recouvrait ses lèvres charnues, ensuite elle s'était fait un chignon après avoir bouclé ses cheveux. Chloé resta bouche bée, ne sachant quoi dire face à ce spectacle.- Waouh ! s'exclama vivement Chloé. Je peux savoir pourquoi tu es si bien habillé ? Tu vas à un rendez-vous ou quoi ? s'enquit t-elle.
- Non non, je voulais te tenir compagnie pour la journée. Rassure moi, tu ne vas pas sortir seule de la maison avec ce qui s'est passé hier quand même ? renchérit Emma d'un air sarcastique.
Chloé détourna aussitôt le regard. Cette réaction donna la réponse qu'attendait sa sœur. Emma sourit, ce geste n'avait pas vraiment de sens mais elle le fit. Un pas en avant et elle fut près de Chloé, lui releva la tête de son index et plongea le regard de ses yeux noisettes dans celui bleu de Chloé. Elle vacilla momentanément. Ce qu'elle lisait dans ce regard, c'était de la compassion, de l'amour ? Étrange ? Personne ne lui avait jamais témoigné ce genre de choses avant. A part, peut être, Kim qui lui avait avoué son soi-disant amour pour elle. Mais, elle n'y avais pas prêter attention, il était trop ridicule pour elle.
- Chloé, ce qui s'est passé, si tu penses que tout les habitants de Paris vont l'effacer de leur mémoire aussi facile alors, tu te trompe sur toute la ligne. Dans cette ville, plusieurs personnes attendaient que quelqu'un te tiennes tête et soit sûre que tu fera l'objet de toute les discussions pendant un bon mois, je pense.
Elle reprit son souffle, essayant de trouver les mots justes pour exprimer ce qu'elle voulait dire.
- Je ne vais pas te décourager, Chloé, lui fit savoir Emma d'un air sincère, d'un ton calme. Je vais t'aider à surmonter tout ça, je te le promets. Mais si tu veux que tout ça se passe termine,il faut que toi aussi tu changes. Tu dois laisser certaines choses derrière toi, ton mauvais caractère, ta méchanceté gratuite... Oui, tu es méchante, très méchante, désolée de te le dire comme ça mais tu l'es, affirma t-elle face au visage de Chloé qui changea d'expression, les yeux écarquillés. Tu dois changer tout ça, et le plus vite possible. Ok ? conclut Emma, le soutien aux lèvres.
Son regard traduisait tellement d'émotions positives et elle avait vraiment envie de l'aider. Bon ! Il fallait bien que ça arrive non ? Tout en émettant un petit soupir, Chloé dit :
- Ok, je ferais tout pour changer.Un sourire étira à nouveau, les lèvres de Emma Bourgeois.