Chloé rentra immédiatement chez elle après l'altercation qu'elle avait eu avec Marinette Dupain-Cheng. Elle bouillonnait de rage, elle avait été humiliée, publiquement de surcroît. Non, ça, elle ne le laissera pas passer. Ce serait inadmissible ! Depuis que son père n'était plus maire, le respect ne lui était plus témoigné par quiconque. On la traitait comme une personne vulgaire, banale, sans valeur.
- C'est ridicule, totalement ridicule, murmura t-elle en débouchant dans le couloir menant à sa chambre après avoir pris l'ascenseur.
Une larme roula sur son visage. Elle la balaya d'un revers de la main. Non, elle ne devait pas être faible, pas à cause de Marinette, ce serait ridicule. Elle prit un mouchoir dans son sac à main et s'essuya le visage. À ce moment là, un déclic résonna dans le couloir. Elle se retourna pour voir apparaître sa sœur, Emma Bourgeois, sur le pas de la porte de sa chambre.
- Tu ne dors pas encore toi ? lui lança Chloé d'une voix froide.
- Ne déverse pas ta colère sur moi, Chloé, riposta automatiquement celle-ci. Il faudrait que tu redescende de ton piédestal après ce que t'a dit Marinette, tu ne crois pas ? fit elle, sarcastique.
Chloé se stoppa net. Comment savait elle cela ? Elle venait à peine d'arriver et ne lui avait rien dit de ce qui c'était passé. De toute façon, elle ne comptait rien lui dire. Son regard s'assombrit légèrement.
- Je peux savoir d'où tu tires cette information ?
- Les réseaux sociaux bien évidemment, rigola Emma en se rapprochant un peu plus de sa sœur. Tu ne pensais tout de même pas que ce spectacle allait rester secret ? Non, ce n'est pas possible. Dans cette ville, tout le monde cherche la personne qui va enfin te remettre à ta place et on l'a trouvé, tu vois. C'est comme ça la vie. La nature nous retourne toujours la monnaie de notre pièce.... Ah ! soupira t-elle. Sacré Mère Nature !
- Ça a été publié ??... Partout ? A Paris ? bégaya soudainement Chloé.
- Dans le monde entier, ma chère Chloé Bourgeois.
Elle toisa Emma de la tête au pied. Elle se demandait parfois comment elle s'était retrouvé avec une sœur aussi inhumaine. Qu'avait elle fait pour mériter un tel sort ?
- De nous deux Chloé, c'est toi l'inhumaine, trancha Emma en se détournant d'elle.
Elle entra dans sa chambre et ferma la porte tout en se tordant de rire. << Quelle pouffiasse celle là >> pensa Chloé. Non seulement elle se faisait le plaisir de la rabaisser encore plus qu'elle ne l'étais déjà, mais en plus, elle se moquait ouvertement d'elle. Les soeurs devraient être là pour nous réconforter, non ? Ah la la ! Si elle pouvait disparaître de l'univers, ce serait vraiment génial. Chloé déverrouilla la porte de sa chambre, y entra et se laissa tomber sur le lit. Alors toutes les émotions qu'elle avait garder au fond d'elle, rejaillirent et elle se mit à pleurer. Ses larmes se mirent à jaillir en cascade sans qu'elle ne puisse les arrêter. Elle enfonça la tête dans son oreiller et hurla de toute ses forces. Elle hurla comme-ci sa vie en dépendait, se vidant peu a peu de toute l'énergie dont elle disposait. Et tout doucement, elle sombra dans les bras de Morphée.
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Marinette attendit le départ de Chloé avant de se laisser choir dans son siège.
- Je ne t'aurais jamais cru capable d'une telle chose, avoua Adrien près d'elle.
- On rentre ?
- Tu étais sérieuse quand tu disais que tu voulais rentrer ? fit Adrien, les sourcils froncés.
- Bah ouais ! Tu croyais qu...., commença t-elle.
Un bruit qui lui parvint lui coupa la parole. Elle leva la tête et vit Alya accourir vers à toute vitesse. Avant de comprendre l'intention d'Alya, celle ci lui sauta au cou.
- Mari, c'est dingue ce que tu as fait ! Et pourquoi tu m'as pas dit que tu étais en couple avec Adrien ? Je suis ta meilleure amie, pourquoi tu ne me l'as pas dit ? Hein Mari ! s'exclama la rousse tout en secouant vivement les épaules de Marinette.
- Al...ya...arrê...te...je t'en supplie.
Les paroles avaient du mal à sortir de sa bouche. Lorsque sa meilleure amie la lâcha, elle fut prit d'un horrible vertige. Elle se prit la tête entre les mains et ferma les yeux afin de repousser, tant bien que mal, la douleur qui commençait à se répandre dans sa tête.
- Mari ? Qu'est ce qui ne vas pas ? Tu ne te sens pas bien ? s'inquiéta Adrien.
- Je...j'ai la tête qui tourne, je...je...
Elle ne finit pas sa phrase. Marinette s'écroula sur le sol. Adrien se mit à la secouer avec force tout en hurlant son prénom.
- Je la ramène, décida finalement Adrien.
Il la souleva du sol et la porta jusqu'à sa voiture, garé un peu plus loin. Alya lui apporte le sac de Marinette et voulut monter dans la voiture également. Mais Adrien protesta.
- A la base, tu es censé rentrer avec Nino. Oui, je sais tout, répondit-il face à l'expression qu'affichait le visage d'Alya.
- Mais c'est ma meilleure amie, je veux être à ses côtés, bouda Alya.
- Je vais prendre soin d'elle, ne t'en fais pas, ça va aller. Allez file, il t'attend déjà, fit-il tout sourire.
Il alluma le contact, embraya et fila au loin. Alya regarda la véhicule disparaître au loin. Elle fit un soupir.
- J'espère qu'elle va bien, souhaita silencieusement Alya.
- Je suis sûr qu'elle ira bien, fit une voix derrière elle.
Elle retint un frisson et son corps se crispa. Son coeur entama une dance folle qu'elle essaya tant bien que mal d'arrêter. La personne se rapprocha d'elle jusqu'à ce qu'elle sente son souffle dans son cou. Elle se pinça les lèvres.
- Qu'est ce que tu fais là ? lui demanda t-elle d'une voix froide, sans se retourner.
- J'ai voulu prendre l'air, il y a t-il un mal à cela ? murmura t-il doucement à son oreille.
- Non non, je n'ai rien contre ça. Je te laisse te promener alors.
Elle se retourna vers lui et sans qu'elle ne s'y attende, il s'empara de ses lèvres. Son baiser était doux, plein de tendresse témoignant de la tristesse qu'il ressentait au fond de lui, de son désarroi, sa solitude, la profonde douleur de son coeur. Il n'était pas non plus imposant, il lui laissait la possibilité de se retirer mais elle n'en fut rien. Elle noua ses bras autour de sa nuque.
Depuis leur dispute, Nino avait laissé ses cheveux poussés et ne les avaient plus jamais coupé. Nino l'attrapa par les hanches et la serra contre lui. Elle se mit à tirer sur la racine de ses cheveux et se colla un peu plus à lui.
A bout de souffle, ils se séparèrent. Leurs regards, brillant de désir, se croisèrent, chacun se perdit dans les yeux de l'autre.- Je..., commença Nino, le souffle court.
- Je rentre avec toi.
- Attends ? Quoi ?
- On vas chez toi, tout les deux. Qu'est ce que tu ne comprends pas dans...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase que Nino la souleva de terre et la jeta sur son épaule.
- Hey !!! Ça va pas ? Repose moi tout de suite ! Nino !
- Non, je t'amène.
Il la déposa dans sa voiture garé a quelques mètres, lui boucla la ceinture et prit place au côté conducteur.
- Alors, je t'amène chez moi, conclut-il en s'engageant sur l'autoroute.