Le suspense était à son comble. Personne ne voulait plus attendre, même pas une seconde de plus pour être au courant de l'état de santé de Marinette. Adrien avait des sueurs froides. Dans sa tête, toute sorte de scénarios s'étaient enchaînés les uns après les autres montrant Marinette dans une situation désastreuse. Il secoua vivement la tête, attendant impatiemment le verdict du médecin.
- Alors docteur, dites nous ce qu'elle a, s'impatienta Adrien, les yeux rougis.
- Les analyses auxquelles nous l'avons soumise ont montrées qu'elle a été violée, avoua le médecin toujours d'un ton strictement professionnel.
C'était comme ci on venait de lui asséné un coup de massue sur la tête. Sa vue se brouilla, il n'entendait plus rien, ne ressentait plus rien. A l'instant où ses mots avaient franchis la bouche du médecin, tout ses sens s'étaient désactivés. Violée ? Qui aurait pu la violer ? Il est vrai que matin est une femme séduisante, très séduisante même mais, à une fête, se faire violer ? Cela n'avait rien de normal ! Celui qui avait commis ce acte l'avait programmé et fait intentionnellement. Il n'y avait pas d'autres explications.
- Violée vous dites, répéta Adrien, incrédule.
- Oui, c'est bien cela. Vous pouvez la voir mais un à un, elle a besoin de repos. Nous la gardons ici encore quelques jours pour un contrôle médical, annonça le médecin avant de se détourner.
- Moi, j'y vais en premier, lança Adrien, les yeux dans le vague.
Alya avança pour arriver à sa hauteur.
- J'aimerais venir avec toi, murmura t-elle. Je sais qu'in ne peut pas être nombreux à entrer dans sa chambre mais je veux vraiment la voir, s'il te plaît.
- Passe avant moi alors, concéda t-il.
Alya remercia Adrien d'un hochement de tête et s'en alla dans la chambre de Marinette. Elle toqua doucement à la porte d'entrée et entra sous l'autorisation de l'infirmière.
- Vous avez quelques minutes, lui dit l'infirmière avec le sourire.
Alya hocha encore la tête et attendit que celle-ci soit sortie. D'un pas lent, elle s'approcha du lit dans lequel sa meilleure amie était allongée. Elle s'assit sur le rebord et se mit à l'observer, ses traits délicats, le contour de son visage. Elle reflétait tant de douceur et de gentillesse. Comment quelqu'un avait pu lui faire du mal ? Pire encore, la violer ? Si elle pouvait se retrouver en face de cet imbécile qui avait profité d'elle de façon aussi violente, elle le poignarderait, le découperait en petits morceaux... Ça l'énervait au plus au point !
Un léger mouvement provenant du lit l'enleva de ses pensées. Marinette venait de se réveiller.- Ne bouge pas trop surtout, lui souffla Alya. Ça va ? demanda la rousse, légèrement angoissée.
- Mmh, gémit Marinette en se redressant tout doucement.
Alya l'aida à se mettre à l'aise et lui cala son oreiller juste derrière son dos.
- C'est bon ? voulu t-elle savoir.
Marinette hocha la tête en signe d'approbation et se mit à observer le plafond.
- Je connais cette personne.
Ce fut la seule parole qui sortit de sa bouche. Elle n'en dit pas plus. Alya leva les yeux vers elle, incrédule. Sur le moment, elle ne comprenait pas le sens des mots qui venait d'être prononcé par sa meilleure amie. Elle se remua la cervelle et, ayant capté la signification des termes qu'elle venait d'employer, elle écarquilla les yeux, éberluée.
- Tu sais qui t'a fait ça ? reprit elle pour être sûre de ce qu'elle venait d'entendre.
Aucun son ne sortit de sa bouche.
- Réponds Mari, s'il te plaît, la supplia Alya. C'est un élément crucial que tu saches qui est le responsable de cet acte.
- Je..., commença t-elle d'une voix à peine audible.
- Fait un effort Mari, vas y. Je suis avec toi, fit Alya, lui pressant doucement la main pour l'encourager à continuer ses dires.
- Sa voix, je l'ai déjà entendue une fois. J'en suis certaine, confirma Marinette, les lèvres tremblantes. C'est un homme assez grand, il doit avoir le même âge que nous.
- Et tu as vu son visage ? s'enquit t-elle.
- Non, je n'en ai pas eu l'opportunité. Il avait tout prévu.
Elle avait prononcé cette phrase avec une tel haine, un tel ressentiment, une tel froideur qu'on pourrait croire qu'elle le tuerait sur le champ, si elle en avait eu l'occasion. Bon ! Elle n'aurait pas tord de faire ça. Qui pourrait se faire violer et ne pas en vouloir au responsable ? Il faudrait être malade pour avoir un état d'esprit pareil.
Alya lui offrit son plus beau sourire.- Ne t'inquiètes pas, on va retrouver le responsable de cette histoire. Je te le promets.
- Merci Alya, tu es une vraie amie.
Elles s'enlacèrent tendrement
Une larme glissa le long de la joue de Marinette et vint de poser le T- shirt de son amie. D'autres larmes ne tardèrent pas à suivre le même chemin.- Ooh, Mari, ne pleures pas.
Alya sortit un mouchoir de son sac à main et essuya les larmes de Marinette d'un geste doux.
- Ne pleures plus, ok ? Ça va aller. Le plus important c'est que tu sois en vie.
Marinette serra son amie dans ses bras avec une telle force que Alya étouffa presque.
- Allez, ça va maintenant. J'abuse du temps de ton prince charmant la, rigola Alya.- Il est là ? s'extasia Marinette.
- Oui oui. Depuis que tu as mis les pieds ici, il n'a pas bougé. Il fait les cents depuis plus de deux heures. Je te jure, il a même craqué à un moment.
- Oh mon coeur, fit elle avec une moue boudeuse. Allez toi dehors, c'est au tour de Adrien maintenant, lança Marinette.
- Tu me chasses ? Mari, vraiment, toi et l'amour c'est compliqué, fit Alya en roulant des yeux. Bon, je te laisse. Bye.
- Ouais bye.
Elles éclatèrent de rire en chœur. Alya quitta la pièce où se trouvait et Marinette, quelques minutes après Adrien entra.
- Mari ! s'écria t'il de vive voix, enroué par l'émotion.
- Mon Adrien.
Leurs lèvres se scellèrent en un baiser tendre, passionné, fougueux, sauvage comme s'ils ne s'étaient plus vu depuis des années.