La demeure des Agreste était un vaste manoir. Elle était de style moderne avec un système de sécurité à la pointe de la technologie, de nombreuses chambres, une salle à manger spacieuse, une cuisine équipée de tout le matériel indispensable. Gabriel Agreste, styliste connu et réputée autant dans le milieu de la mode que dans le monde ainsi que le père du célèbre mannequin Adrien Agreste, descendit les marches de l'escalier menant à l'entrée principale du manoir et se dirigea d'un pas décisif vers sa pièce privée. Il entra, verrouilla la porte et s'approcha du grand cadre photo installé sur l'un des murs de la pièce. C'était un photo de sa femme, Émilie. Le regard toujours aussi froid comme à l'accoutumée, il appuya sur trois points fixes sur la photo. Aussitôt, il fut entraîné vers le sous sol où se trouvait le cadavre de sa chère femme, conservé dans un cercueil de verre doté d'un système spécial. Il était alimenté par de l'énergie électrique et permettait de conserver le corps afin d'éviter toute décomposition de ce dernier. De nombreuses fleurs l'entouraient ainsi que des papillons d'un blanc pur.
- C'est l'heure de la récolte ! s'exclama t-il.
Gabriel se munit d'un chapeau de paille et d'un panier qui lui permit de faire sa récolte. Après l'accomplissement de sa tâche, il quitta son antre. En allant vers son salon privé, il vit Nathalie entrain de l'attendre, assise dans le sofa. Lorsqu'elle ressentit sa présence, elle se leva sur le champ.
- Bonjour monsieur Agreste, salua t-elle poliment, les yeux rivés vers le plancher.
- Bonjour. Quel est l'objet de votre présence en ces lieux ? voulut t-il savoir.
Gabriel Agreste avait toujours été un personnage froid et impassible. Depuis la mort de sa très chère femme, il s'était formé un masque dépourvu d'émotions. Son visage ne traduisait aucune forme d'émotions, quel soit forte ou pas. Bien évidemment, il se préoccupait de son fils, Adrien mais ne montrait plus aucun sentiment envers quiconque. Il agissait de manière stricte et exigeait un minimum de perfection dans chaque fait et geste, surtout en matière de mode. Il ne pouvait toléré la moindre erreur.
Nathalie expira légèrement avant de se lancer.- Votre fils, Adrien, vous attend en bas, annonça Nathalie d'un ton strictement professionnel.
- Bien. Dites lui que j'arrive, dit il pour toute réponse.
Nathalie hocha doucement de la tête et s'en alla au plus vite. Cela faisait des années qu'elle travaillait aux côtés du célèbre Gabriel Agreste et cette proximité avec ce dernier n'avait fait que faire naître en elle des sensations étrangères. Elle s'était mise à éprouver des sentiments pour lui mais lui n'en savait rien. Elle arriva dans la pièce où se trouvait Adrien et lui fit savoir que son père ne tarderait pas à arriver. Il la remercia d'un sourire chaleureux. Adrien considérait Nathalie comme un membre de la famille, et ça depuis des années déjà.
Elle lui retourna son sourire et s'éclipsa, les yeux vidés d'émotions.- Bonjour Adrien, tonna la voix de son père.
- Bonjour père. Comment allez-vous ?
- Bien. Que me vaut l'honneur de ta visite ?
- Je voudrais avoir les renseignements sur le..., commença t-il.
- Tout les renseignements ont été transmis à ta secrétaire. Elle te fera tout savoir, conclut il en se détournant.
- Je vois. J'ai entendu dire que vous alliez vous associer à l'entreprise de mode des Dupain-Cheng, la ''Fashion's Home'' ? reprit Adrien avec fermeté.
Gabriel fut arrêté dans son ascension. Il se stoppa automatiquement et répliqua sans pour autant se retourner.
- Comment le sais tu ?
- Marinette m'en a informé, renchérit Adrien.
- Aurais tu une quelconque liaison avec Marinette Dupain-Cheng ? s'enquit froidement Gabriel.
- Plus ou moins. On est plus proche qu'avant et puis...
- Ce n'est pas une réponse, trancha t-il d'un ton dur.
Adrien écarquilla les yeux face à ce changement de ton. On croirait presque que cela ne l'avantage pas. Son père n'avait jamais approuvé aucune de ses décisions et ça même après qu'il ait atteint sa majorité. Mais jusque là et surtout sur le sujet qu'il comptait abordé avec lui, ne pouvait il pas se montrer un peu plus compatissant, un peu plus attentif, lui témoigner une once d'amour. Était-ce trop lui demander ? Il était tout de même si fils, non ? Pourquoi tant d'indifférence envers son propre enfant ? Que lui avait t-il fait pour mériter un rejet pareil ? Étrangement, cela n'eut que pour effet de le mettre hors de lui. Se sentant dominé par une sensation qu'il n'avait jamais cru exister, il tonna à son tour.
- Si mon bonheur ne fais pas le tiens, et bien tu n'as plus aucun droit sur moi. Bonne journée père.
Il avait prononcé cette phrase en accentuant le ton sur le mot père. Il se détourna aussitôt et sortit de la pièce, bouillant de rage, et sans un dernier regard vers son père. Il quitta la demeure de suite.
Gabriel, quant à lui, avait été surpris par cette réaction de la part de son fils. Ce qui confirma ses doutes. Adrien avait belle et bien une liaison avec Marinette Dupain-Cheng. Il est vrai que cela n'était pas dans ses plans. Il avait déjà tout prévu pour ce qui était d'une liaison amoureuse avec une fille, il avait choisi ''la'' partenaire idéale. Sans se soucier du reste, il remonta les marches menant à sa chambre. Se faisant, il passa devant celle de Nathalie dont la porte était entrouverte. Ses yeux s'y faufilèrent et tombèrent sur la silhouette nue de Nathalie qui s'enroulait d'un drap de bain. Il s'éloigna le plus vite possible car ce qu'il avait vu, sa conscience ne l'oublierait pas de si tôt.
Il entra dans sa chambre en prenant soin de verrouiller la porte d'entrée. Il s'assit sur son lit et se mit à penser. <<Comment se fait il que tu vives sous le même toit que Nathalie et que tu n'as jamais constaté qu'elle avait un corps aussi séduisant ?>> lui répétais longuement sa conscience. Il balaya ses pensées d'un revers de la main. Il ne se ferait pas avoir de la sorte. Il lui en faudrait plus pour l'attirer dans ses filets. Il alla se doucher se convaincant que l'eau tiède de la douche lui ferait du bien et noyerait ses foutues pensées.