Chapitre six

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Encore une semaine de cours qui s'annonce particulièrement ennuyeuse. J'ai à peine fait un pas dans l'enceinte du lycée que j'ai déjà envie de faire demi-tour et rentrer chez moi. Voir les visages fatigués des élèves qui m'entourent me met de mauvaises humeur. Même faire le trajet avec ma petite sœur ne m'a pas fait sourire une seule fois, alors que j'avais envie de ce moment depuis plusieurs jours. Comme on ne se parlait pas, elle partait chaque matin quelques minutes avant moi et elle évitait de me croiser. Comme on s'est réconcilié ce weekend, on a fait la route ensemble et elle a pratiquement fait toute la conversation. Je me sens d'une humeur de chien, aller savoir pourquoi.


- A ce soir Touya !


Sans même ouvrir la bouche, je salue Fuyumi d'un geste de la main et je la regarde rejoindre son groupe de copine, qui l'attende à quelques mètres plus loin. Je plonge mes mains dans mes poches et patiente comme un con, à l'entrée du bâtiment, qu'un de mes amis arrive. Je prie pour que quelqu'un arrive au plus vite et que j'aille me mettre au chaud. Le vent est particulièrement glaciale ce matin. J'aurais peut-être dû m'habiller plus chaudement...


- 'Lut.


J'adresse un signe de tête à Shigaraki, qui trace sa route sans même m'attendre. Je me dépêche donc de le suivre en regardant derrière moi, au cas où j'apercevrais Bubaigawara mais pas de trace de lui. Tant pis, il va encore râler qu'on ne l'attend pas, mais flemme. Et puis, mon ami à l'air particulièrement désagréable ce matin. Lui aussi il s'est levé du pied gauche ? Ou alors, il s'est disputé avec son père, ça arrive souvent ces derniers temps. On entre dans le bâtiment et pendant qu'on change nos chaussures, je me mets à observer sa joue gauche. Elle a l'air plus rouge que d'habitude...


- Quoi ?

- Il s'est passé un truc ?


Il grogne tout en fermant son casier et me lance un regard qui me dissuade de poser plus de question. Encore une fois, je vais devoir supporter ses silences et sa mauvaise humeur. Il est exactement comme moi, il ne parle jamais de ce qu'il ressent. Quand il le fait, et c'est très rare, c'est qu'il a vraiment besoin d'être conseillé. La plupart du temps, il laisse couler les problèmes et passe à autre chose. 

Une fois nos chaussures changés, on se dirige vers notre salle de classe pour s'y poser tranquillement. A part les trois intellos qui débatte sur le contrôle de vendredi dernier, il n'y a personne d'autre et ce n'est certainement pas eux qui vont faire attention à nous. Shigaraki se laisse tomber sur sa chaise, vider de toute énergie et plonge sa tête entre ses bras, sur la table. Son sac s'échoue lamentablement sur le sol en un bruit sourd, et j'ignore le regard désapprobateur des trois autres. Je pose le mien à mes pieds silencieusement, et installe mes fesses sur ma table. J'observe le dos voûté de mon ami, puis soupire.


- Parle moi au lieu de faire ton déprimé.


Il ne me réponds pas, alors je donne un coup de pied dans sa jambe pour le faire réagir. Il grogne à nouveau, comme un ours affamé mais ne relève pas sa tête. Je croise tranquillement mes bras contre moi, observant un instant autour de moi avant de lui poser à nouveau des questions.


- Il s'est passé quelque chose ce weekend ?

- Non.

Le petit-ami de ma sœur. [DabiHawks]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant