Le petit-ami de ma sœur. [DabiHawks]

Chapitre dix-sept

Soufflant de la fumée blanche à cause de la froidure de dehors, je regarde le ciel s'assombrir de ces nuages noirs remplis d'eau. Le temps se gâte vraiment aujourd'hui et j'ai intérêt à accélérer la cadence si je ne veux pas me prendre une pluie soudaine. Bien que j'ai ma capuche sur la tête qui me protège du froid glacial, je frissonne presque toutes les minutes. Ma main droite est complètement gelée, contrairement à l'autre qui est bien au chaud dans ma poche de manteau. Mais quel idée aussi d'avoir commencé à fumer.. j'aurais évité cette situation.

Après plusieurs mètres, j'aperçois une silhouette qui semble m'attendre, adossé contre un arbre et en train de fixer ses chaussures d'un air totalement désintéresser. Ses cheveux dépassent de sa capuche, m'empêchant de bien voir son visage. Un faible sourire s'affiche sur mes lèvres, prenant une nouvelle taffe de ma cigarette et je m'arrête proche de lui pour souffler ma fumée dessus.

- Putain, barre-toi avec ta fumée de la mort.

Étant bien accueilli par cet homme que je considère comme mon plus proche ami, je me mets à rire de son semblant de mauvaise humeur et passe mon bras autour de ses épaules.

- Salut mon Shiggy, tu vas bien aujourd'hui ?

Il grogne un coup et s'éloigne de moi, retirant sa capuche de sa tête pour me dévoiler son visage. Ses joues ont rosies avec le froid et ses lèvres gercées sont dans un sale état, alors que sa longue tignasse est presque en désordre à cause du vent qui souffle. Il a l'air d'un clochard comme ça.

- Tu devais pas arriver avec Twice ?

- Si, il est déjà au bâtiment avec Toga. Comme je voulais pas tenir la chandelle, j'leur ai dit que j'allais t'attendre.

J'hoche la tête, comprenant ce qu'il veut dire. Ce n'est jamais agréable d'être en présence d'un couple qui s'enferme dans leur bulle. Vous êtes totalement exclus de la conversation et vous êtes obligé de subir leur marque d'affection l'un envers l'autre. Horrible.

- Tu veux une cigarette, du coup ?

Même si cela signifie qu'il doit sortir l'une de ses mains de sa poche pour la tenir, il ne refuse pas mon offre et m'en pique une dans la fin de mon paquet. Il faut que je pense à en racheter, d'ailleurs. Je lui montre de me suivre sur le chemin qui mène au vieux bâtiment abandonné, passant entre les arbres qui nous protège pas mal du vent en engageant la conversation.

- Ça fait longtemps que vous êtes arrivés ?

- Une dizaine de minutes, peut-être.

- Et comment va Twice ?

- Mieux.

Il a l'air vachement ouvert à la discussion, dit donc... Je suis tenté de lui demander si tout va bien chez lui, car il a l'air de tiré la tronche mais je ne voudrais pas gâcher l'après-midi en lui posant les mauvaises questions. Je n'ai pas envie de le mettre de mauvaise humeur, alors je ferme ma grande bouche et passe dans le trou du grillage. On arrive sur la plaine et observe l'herbe qui m'arrive à hauteur de cheville, me faisant remarquer qu'elle a bien poussé. Est-ce que cette année encore, la ville va tondre d'une fois par an ? Même si cet endroit est à l'abandon depuis longtemps, ce n'est pas pour autant qu'il faut le négliger. Mais faudrait déjà qu'il fasse quelque chose pour l'immense trou qu'il y a dans le mur ! Si jamais il arrive quelque chose, je sais bien qu'ils vont remettre la faute sur nous car on ne devrait pas se trouver dans un endroit pareil, mais faut faire la part des choses également. Soit ils le réparent en reconstruisant un mur entier, soit ils le barricadent avec de grosses planches qui ne bougeront pas.