Chapitre I

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''Les choses imprévisibles arrivent toujours aux gens les plus simples qui soit. C'est un principe que j'ai toujours trouvée bizarre.''

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''Asociale, froide, prétentieuse, désobligeante, invisible, ingrate, inquiétante et j'en passe. On me l'a fait des dizaines de fois. Les gens croient, pour la plupart, que si je me tais et reste muette c'est simplement que je me sens supérieur a eu. ERREUR. J'aimerai bien pouvoir communiquer avec les autres, mais j'en suis incapable.

Cela va bientôt faire dix ans que ça dure. Depuis l'âge de 6 ans. L'année fatale où ma voix c'est éteinte. À jamais. Mes parents, qui craignaient que je sois simple d'esprit, m'ont fait passer une multitude de test... Aucun traitement psychologique n'a donné ses fruits. D'après les docteurs je suis simplement trop timide. Peut-être, est-ce la vérité. Mais je n'en crois rien. ''

- Extrait du Journal de Lauren

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Lauren.


Comme à mon habitude, je prends place sur le dernier bureau, au fond de la salle. Juste à côté de la baie vitré, m'offrant une vue magnifique sur le ciel rosé par ce matin de printemps.

Les autres étudiants prirent ensuite place, bruyants et commères. Complètement absorbés par leurs conversations, ils ne me remarquèrent pas. Comme d'habitude. Mais aussitôt que le regard de Marylin Lafleur se posa sur moi, je sus que la journée serait longue... La persécutrice de la session collégiale de musique venait de choisir sa victime de la journée. Et c'était moi. La pathétique Lauren Johnson. Reine du mutisme planétaire et victime idéale.

- Alors?, minaude la peste, en venant se poster devant moi. Comment ça va, la cinglée?

- ...

- C'est ce que je pensais, siffle-t-elle, en jetant un regard vaniteux à ses copines, un peu plus loin. Mademoiselle la muette se croit meilleure que chacune d'entre nous.

« Mais oui c'est ça, je pense. Continue de maltraiter les autres comme ça. Le karma se chargera de toi.»

Devant mon mutisme habituel, elle me jette son regard qui tue. Elle ne supporte pas que je ne me plis pas devant elle, que je me refuse à me laisser rabaisser. Jour après jour. Elle me jette finalement un regard noir, promesse de réprimandes prochaines, et va rejoindre ses copines. Lorsqu'elle détourne finalement son attention de moi, je me permets un soupir. Cette situation est invivable...

- Élève de la session de cette année, clame une voix en avant de la salle, pleine. Je tiens a ou annoncer une triste nouvelle...

«Moi qui croyais que la journée allait mal..., je pense»

- Votre professeure, Mlle Carleton, a fait une violente chute la semaine dernière.

Des chuchotements parcoururent les rangés d'élèves et la voix, notamment celle de la Directrice, ce fît sifflante pour faire taire les commères.

- Comme je disais, elle sera remplacée par un nouvel enseignant. Je vous prierez de ménager le jeune homme qui donnera désormais ce cours. Mr. Bieber, ajoute-t-elle à l'adresse d'une silhouette dans le couloir, voici les élèves dont vous aurez la charge.

C'est à ce moment qu'un garçon éblouissant fit son entré.

- Bonjours, dit-il d'une voix chaleureuse. Je suis Mr. Bieber, ajoute-t-il avec un clin d'œil à notre classe. Mais pour vous, ce sera Justin.

La Directrice, rassurée, quitta les lieux précipitamment tandis que le jeune homme plaçait distraitement ses affaires a son nouveau bureau. Tous gardaient les yeux fixés sur lui, je fût surprise qu'il n'en soit pas le moins gênée. Ensuite, avec une fluidité étonnante, il s'assit à même son bureau et observa les membres de notre classe, sans la moindre gêne. J'entendais le son distinct des rires aigus des copines de Marylin.

Je me concentrais cependant sur notre nouvel enseignant. Il ne devait pas avoir plus de vingt ans. Grand, mince avec un regard perçant. Brun chocolat. Ou noisette? Dure à dire d’où je suis assise en permanence. Il a une drôle de coiffure, très en vogue dernièrement, d'une couleur d'ocre doré... Magnifique. C'était le mot qui lui allait le mieux.

- Bon, dit-il pour débuter. Peut-être certain(e)s d'entre vous me connaissez, je suis effectivement Justin Bieber. Chanteur et musicien. Je prends présentement une pause, à la demande de mes proches qui me trouvent surchargés. Je prends donc en main ce cours.

Il promena de nouveau son regard sur l'assemblé devant lui, comme un entraîneur de Football en pleine évaluation d'équipe.

- J'ai reçu la fiche de chaque élève de cette classe, confi-t-il, à voix basse comme si il nous révélait un secret troublant. Je fusse fascinée par la voix avec laquelle il s'adressait à nous. Amicale et sympathique. Tout le contraire de cette aigre Mlle Carleton. J'ai remarqué seulement que la direction m'en a fourni que vingt-neuf, alors que cette classe compte trente élèves ...

Un ricanement sournois parcourut le petit groupe de Marylin. Je vis aussitôt des dizaines de regards pointés dans ma direction. Fière d'elle, la peste s'adressa au jeune homme, de sa voix la plus innocente.

- Effectivement, le dossier de notre chère Lauren n'a jamais été écrit, elle lâcha un ricanement, imitée par ses copines. Si elle est toujours ici, c'est simplement à cause de ses bonnes réponses aux tests musicaux. Elle ne joue jamais d'instrument. Elle ne parle même pas, a personne! Elle se croit supérieur à tous ceux de cette classe. Prétentieuse, vous voyez?

Mais Mr. Bieber ne portait déjà plus aucune importance à Marylin, dont le visage se décomposa, tristement. Il m'examinait désormais, comme en transe. Son regard auburn accroché au mien. Gênée, je baissai la tête la première en réajustant mes lunettes.

- Je vois, dit-il, la voix rauque. Vous resterez après le cours, Mlle..., il feuilleta ses papiers, Johnson. J'ai quelques mots à vous dire.

- ...

« Et moi qui croyait que la journée ne pouvait être pire.»

Nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant