Chapitre 17

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- Justin!, je m'exclame en riant. Dépose-moi à terre!

Écoutant finalement ma supplication, il me dépose sur le sol herbeux. Puis, sans prévenir, il m'attire contre lui sur une épaisse courtepointe. Dos contre son torse, je regarde les champs verdoyant s'étendant autour de nous. Dans un parc, un peu plus loin, le rire d'enfants nous parvient. Par cette journée ensoleillée, seul un grand chêne nous protège des rayons du soleil. Les feuilles de celui-ci tombent doucement sur le sol, signe que l'automne est en chemin. Justin joue inlassablement avec ma tresse de cheveux auburn, posée sur mon épaule droite. Nous observons infatigablement le paysage qui nous entoure.

- Tu te rends compte?, il me demande, le visage niché dans ma nuque. Déjà un mois.

- Hum, je marmonne pour toute réponse. Le temps passe vite.

- Malheureusement, les gens eux ne se lassent que très lentement.

J'acquiesce, une inquiétude grandissante dans mon esprit. Par «gens», il parle bien évidemment des Fans et des Paparazzis. Ceux-ci, malgré les deux derniers mois, ne nous lâchent pas pour autant. J'en ai vu de tous les couleurs. Des lettres de menacent, jusqu'aux poursuites effrénés dans les rues de Toronto. Malgré sa remise en route côté carrière, Justin refuse obstinément de quitter la ville. Il craint que je ne me fasse attaquer pendant son absence. Après le refus définitif de mes parents de le laisser emménager un tems dans ma chambre, il a vite passé à ne nouvelles possibilités. Il passe donc le plus clair de ses journées avec moi, sans me laisser mon mot à dire. Bien évidemment, je ne suis pas contre cette idée. Il est même plutôt plaisant d'être en sa compagnie.

- Ils vont se lasser de nous, je tente de le rassurer.

- J'ai bien peur que non, il soupir en délaissant ma tresse. Ils sont coriaces et obstinés. Ils ne nous lâcheront pas temps et aussi longtemps qu'ils auront quelque chose à dire.

- Et qu'ont-ils à dire de nous?, de m'interroge. Nous sommes assez banals comme couple.

- Banale?, il se moque. Un chanteur s'improvisant professeur de musique tombant en amour d'une de ses jeunes et talentueuses étudiantes? Tu trouves ça banal, toi?

Je ris doucement puis caresse distraitement ses bras qu'il passe autour de ma taille. Adossé au vieux chêne, il observe les traits de mon visage, de derrière mon épaule.

- J'avoue que c'est franchement original, je consens. Mis à part ce détail, il n'y a pas grand-chose à dire. Nous sommes chanceux et paisibles, voilà. Point. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants, j'ajoute en riant jaune.

- Ah oui?, il demande en promenant ses lèvres contre ma nuque. Beaucoup d'enfants? Intéressant.

Mon visage devient cramoisi puis je frissonne à son sous-entendu.

- I-idiot!, je maugrée.

Il s'esclaffe puis s'étire pour m'embrasse de nouveau la joue. Je lui chiquenaude le bout du nez. Il pousse un cri de surprise puis me chatouille. Je le supplie mais il continu de plus belle. Les larmes aux yeux je glousse comme une folle. Dieu sait que je suis chatouilleuse. Puis il s'arrête soudainement pour m'enlacer affectueusement.

- Joyeux anniversaire, Lauren, il me murmure à l'oreille.

- Merci, je lui réponds en fermant les yeux, apaisée par sa respiration tranquille. Je suis vieille, non? Aha.

- Pff, il me pince les côtes, et je glapis de douleur. Vieille, mon œil! Tu n'as toujours que deux ans de moins que moi, ce qui fait de moi... un vieux crouton, c'est ça?

- Babo, je soupire en me massant les côtes. Tu pinces fort, dis donc! (NDA : Babo est le mot coréen signifiant : idiot ou imbécile).

Il ne répond pas puis continue à jouer avec ma tresse. Je le sens calme, et cela me rend heureuse. Ces dernières semaines furent tel un film d'horreur. Nous voir avait relevés du miracle. Pour l'instant, nous avons la paix. Mais pour combien de temps?

- Au téléphone, ne m'avais-tu pas dit que tu voulais me montrer quelque chose?, je lui demande, prise de curiosité.

- Oui!, il s'exclame, je devine, le regard brillant.

Encore plus curieuse par sa réaction, je me tourne pour lui faire face. Me tordant le cou, je tente de voir ce qu'il cherche dans le creux de sa poche de veston.

- Tu es trop curieuse!, il me taquine. Tourne la tête, c'est une surprise!

Je m'exécute après avoir levé les yeux au ciel. Lui et ses secrets! Il en fait un tas ces temps-ci.

- Voilà, il me susurre à l'oreille, tu peux regarder!

Je me retourne et observe, médusée, les étranges bouts de papier qu'il tient entre ses doigts. C'est une blague...?

- C'est mon cadeau, il me dit, les yeux brillants de malice. Nous partons en croisière tous les deux en amoureux!

Souriant de toute mes dents, je lui saute au cou. Surpris, il ne m'enlace pas moins.

- Merci, Justin!, je le remercie. Ce sera formidable, mais..., je me fige, et mes parents? Ils n'accepteront jamais que nous partions tous les deux en voyage...

- Ne t'inquiète pas!, il me rassure, le regard taquin. J'ai déjà tout arrangé avec eux. Nous partons dans deux jours.

Ne sachant pas quoi dire, je souris bêtement. Nous rions puis je me couche contre lui. Déjà, il chantonne une berceuse, conscient que sa voix est la chose que je préfère entendre dans de tels moments.

Alors que j'entame une sieste contre lui, autour de nous, le temps s'arrête. Je n'entends plus que sa voix magnifique se découpant dans l'espace qui nous sépare.

Nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant