Chapitre 15

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Devant mon silence obstiné, mes parents s’agitent furieusement. À cette heure tardive mes deux parents me font face, assis à la table de la cuisine. Ils savent. Oui, ils savent tout. Comment? Je me demande si c’est les médias ou bien la horde de Paparazzis qui entourent la maison, qui leurs a mis la puce à l’oreille. Il faut dire que toute cette histoire a pris une ampleur démesurée. De mes parents, mon père est évidemment le plus en colère.

-        Alors?, réclame finalement ma mère, après une minute interminable. Tu nous expliques, jeune fille?

Ah oui. Le fameux terme « Jeune fille » me rappelant que je n’ai que seize ans. Eh bien, faudrait-il rappeler à mes parents que j’en aurai dix-sept à la fin du mois. Et oui, étonnant, non? Étonnant que je sois dans une classe de jeunes de dix-sept et dix-huit ans tandis que je n’en ai que seize. Le bon terme pour cela est : « Génie de la Musique » je crois. Je ne me vante pas, c’est les mots qu’on employés les évaluateurs du Ministère de L’Éducation il y a quelques années. Mais bref.

-        Il n’y a strictement rien à expliquer, maman. Tu sais tout ce que tu voulais savoir, je continue. Que veux-tu de plus?

-        Ta version des faits, répond mon père à sa place. C’est ce que nous voulons connaître. Pas celle des médias ou des Paparazzis, nous voulons la tienne!

-        …

Je refuse de répondre. Justin m’avait bien suggéré de ne rien dire à qui que ce soit, à propos de nous. Le temps que les rumeurs se calment et que nous puissions finalement nous expliquer publiquement.

-        Tu sais que tu peux tout nous dire!, m’assure ma mère, comme si elle lisait dans mes pensées.

-        Pas ce genre de choses, je rétorque, amère. Je ne peux rien dire, sachez seulement que ce que tous ces gens disent est faux.

-        Ah bon?, ricane durement mon père. Alors, c’est faux que tu fréquentes ton professeur de musique?

À ça, je ne réponds rien. Il sait que c’est vrai, il veut seulement que je l’avoue devant maman. Mais même elle le sait. C’est affligeant de voir toute sa famille se retourner contre soi. Même Mathias reste obstinément enfermé dans sa chambre, désormais convaincu que sa sœur à fait quelque chose de mal dont il ne doit pas être au courant.  

-        C’est vrai, je soupire. Oui, je fréquente Justin. Mais, avant de me bombardé de punitions, sachez qu’il a dix-neuf ans, bon dieu! Il n’a que deux ans de plus que moi. De plus, théoriquement, il n’est plus mon enseignant. L’école est terminée maintenant. Et il retourne à sa carrière d’artiste, il arrête l’enseignement. Alors, je vous en supplie, comprenez ce que je dis avant de tout foutre en l’air.  

Mon discours terminé, j’observe mes deux parents se consulter du regard. Oui, oui. Ils ont leur drôle de moyen de communiquer ces deux-là. Le truc des yeux, avec eux, c’est universelle. Finalement, mon père soupir.

-        Je ne suis pas pour cette relation, il commence. Soit en certaine, Lauren Johnson. Tu nous as mentit pendant tout ce temps, en disant que tu n’avais personne dans ta vie. Tu nous as même caché l’existence de tes amis! Tu nous as mentis. Et pour cela, tu auras, une punition que ne sera pas prête d’oublier.

-        Mais, l’interrompt ma mère, tu pourras continuer à le voir. Dans la mesure du possible, il t’a tout de même redonné la voix… Des médecins mondialement reconnus n’y sont pas arrivez. Ce sera notre gage de gratitude.

-        Mais, reprend mon père, tu n’en demeuras pas moins puni.   

Je soupir de soulagement. Bravo Lauren, tu as réussi à éviter le pire. Enfin, le moins pire. J’ai évidemment une petite idée du genre de punitions que mes parents me réservent. Chez les Johnson, les mensonges sont tous punis par le feu… Non, non! Ils ne vont certes pas me brûler, c’est une façon de parler. Ils vont seulement me faire frôler la folie dans l’isolement complet. Bref. Mes parents y viennent, ce sera plus clair.

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