Chapitre 8

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Au beau milieu de la nuit, mon calvaire commence. Une forte toux me prend soudainement. La tête dans un étau, je me hâte à me lever, persuadé qu'il est l'heure du lever. Réveillé par mes toussotements, c'est Mathias qui vient me rejoindre dans mon dressing en m'indiquant l'heure tardive. C'est donc avec un soupir que je laisse mon petit frère prendre ma température. Assise sur mon lit, un thermomètre entre les lèvres, j'observe mon frère fermer ma penderie et passer un appel à ma mère pour lui signaler mon état. Soi, contagieuse.

- Mathias Johnson!, je m'exclame pour la huitième fois. Je te dis que je vais bien, alors je vais bien! Enfile ton manteau et attend moi : je vais te porter à l'école. Ensuite je file en cours. Vu?

- Nantes!, il se borne en croissant les bras, le regard sévère d'un parent grondant son enfant. Grande-Sœur, tu es fiévreuse et tu as des quintes de toux toutes les minutes. Tu restes au lit aujourd'hui.

Comment dit, je toussote et lui jette mon regard le plus noir.

- Ah oui, petit rigolo?, je demande en pesant mes mots. Et comment vas-tu te rendre à l'école? En volant, peut-être?

Il me lance ce regard malicieux qui n'augure rien de bon et lève le téléphone sans fil au-dessus de sa tête, triomphant.

- Pendant que tu t'amusais à t'époumoné Lauren, imagine-toi que j'ai passé quelques coups de fils!, sur ce, il envoie valser le téléphone sur mon lit. De fait, Noah Walker et sa mère viennent me chercher dans vingt minutes.

Je hausse les sourcils et m'apprête à lui sortir une réplique sanglante quand, soudain, un coup de klaxon retentit en avant de la maison. La frimousse de mon frère prend des tontes glissant vers les rouges vins.

- Ou plutôt, finalement. Je file, bonne journée.

Sur ce, Mathias attrape son sac à dos et descend quatre à quatre les escaliers en colimaçon menant au séjour. Il attrape une pomme et sort, sous mes yeux. Je pousse un juron silencieux et regarde l'horloge murale. Sept heures du matin. Mince. Plus de huit heures à attendre le retour de mon frère. Seule. Je pousse un grand soupir, qui se finit par une nouvelle quinte de toux qui me force à me plier en deux.

Et dire qu'hier était un jour merveilleux.

Je monte les escaliers et ouvre grand les paravents de mon dressing. J'y pénètre, la tête dans un étau malgré les dizaines de cachets que m'avait fait avaler Mathias.

Avant que ceux-ci ne commencent à faire effet, j'effleure du regard les innombrables tissus qui m'entourent. J'attrape une simple chemise de flanelle, appartenant autrefois à mon père, et l'enfile, en jetant mon pyjama à la salle de lavage. Déterminée à ne pas sortir de la journée, je monte mes cheveux en une toque lasse sur le sommet de ma tête. Ne faisant pas fit de la chemise légère m'arrivant un peu en haut des genoux, je m'installe à la table du salon situé au premier étage. J'étale devant moi la totalité de mes cahiers de devoirs. Déterminée à finir toutes mes feuilles de notes en vue des examens de la mi- année.

Bref, après dix minutes je me retrouve recroquevillée sur le divan long trônant au milieu de la pièce, tandis que mes devoirs trônent désormais dans un coin sombre de mon sac, dans ma chambre.

Toujours dans la même position, je me serre dans d'épaisses couvertures douillettes. Je soupire. À la seule pensée de manquer les cours, je pousse un autre long soupir qui se finit par une quinte de toux.

Alors que je tente de reprendre une respiration normale, mon téléphone cellulaire se met à vibrer sur la surface de la table. Je calme ma gorge et attrape l'appareil tactile.

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