Chapitre 23

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C’est l’heure. Je détache mon regard de mon réveil. J’ai peine à y croire. Je vais finalement la rencontrer. Oui, oui. Sa mère. Mince. Pourquoi j’ai acceptée ça, moi? Je vais passer une soirée complète à me faire juger du regard par une dame de l’âge de ma mère. Et si elle est du genre sévère et super protectrice? Et si elle m’accuse à tort et à travers? Je ne vais pas survivre.         

Et puis tant pis. Je n’ai jamais été du genre suicidaire mais pour lui faire plaisir je peux bien jouer avec le feu et jongler avec des couteaux toute une soirée. Surtout qu’elle s’est déplacée jusqu’au cœur de Toronto pour me rencontrer…

Je grogne puis bondi littéralement de mon lit. Une douche et un séchoir plus tard, je me retrouve devant un verdict digne d’un génie. Robe ou Jeans? J’opte finalement pour un jeans moulant noir et un pull blanc ligné de fine rayures noires.

Je jette un coup d’œil au miroir et soupir. Je replace, dans un tic nerveux, mes longs cheveux bouclé des deux côtés de mon visage de porcelaine.

-        C’est parti, je me murmure en attrapant mon sac à main.

Je descends les escaliers sur la pointe des pieds, de façon à ne pas réveiller mon frère ou mes parents. Ils ignorent que je sors à cette heure, si bien que je laisse une petite note sur le comptoir de la cuisine. Alors que je mets mon portable dans mon sac, un coup de klaxon me fait violemment sursauter. Il est là. J’ai un sourire niais, puis je sors de la maison. Le vent frais de cette matinée me donne la chair de poule. Malgré mon chandail à manches longues, je grelotte péniblement.

Je fais un petit jogging jusqu’à sa voiture – une Lamborghini métallique - et prends la place passagère. J’attache ma ceinture puis me tourne vers le sourire qui illumine mes journées. (Et je vous rassure, c’est un sourire très blanc.)

-        Prête?, il me demande en démarrant, sa main sur la mienne.

-        Hum, je réponds discrètement en lui embrassant la joue.

-        Je vois, il pouffe de rire en s’engageant sur l’autoroute. T’inquiète ce n’est qu’un souper, ma famille te fait-elle si peur?, il ajoute en reprenant mes mots d’il y a un mois.

Je tourne la tête vers ma fenêtre tandis que mes craintes reviennent à la masse. Évidemment que j’ai la frousse. Ma famille l’on – vraisemblablement – accepté. Mais la sienne? Il faut dire que la rencontre entre Justin et mon frère fût des plus distrayantes. Je me souviens encore du visage de mon amoureux lorsque Mathias a promis de lui fracasser les jambes avec son violon s’il osait me faire pleurer. Hilarant. Mon père et moi étions morts de rire et ma mère disputait honteusement le gamin, le feu aux joues. J’ignore beaucoup sur la famille de mon copain.

Je savais, bien évidemment, qu’elle n’était formé en ce moment que de sa mère (Patricia Lynn Mallete). Il ne m’avait parlé que brièvement de son père (Jeremy Jack Bieber) et de sa belle-mère (Erin Bieber). De ces derniers, il avait un frère (Jaxon Julian Bieber) et une sœur (Jazmyn Kathleen Bieber). Il ne m’avait à peine parlé d’eux. Soi-dit en passant, cette obsession pour les prénoms commencent par la lettre ‘’J’’ me traumatise au plus haut point. Au moins, le prénom de son père et de ses demi-frères et sœurs me restaient facilement en mémoire. Le prénom de sa mère et de sa belle-mère me posent encore quelques défauts de mémoire, mais ce n’est pas important.

Aujourd’hui, je ne rencontre que sa maman. C’est mieux ainsi, d’après moi. Toute la marmaille plus la belle-mère et le père de famille, cela m’aurait rendu encore plus nerveuse.

-        Alors?, me sors de ma rêverie Justin.

-        Alors, quoi?, je rétorque en plongeant mon regard dans le sien. C’est certain que j’ai la frousse. C’est ta mère, après tout.  

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