Chapitre 10

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-        Alors?, entame Justin, confortablement installé dans le fauteuil de ma voiture. Tu vas m’expliquer? 

Je m’obstine à regarder droit devant moi en feignant me concentrer sur la route. Voyant que je refuse de répondre, Justin change de sujet.

-        Tu as des traits très orientaux, il me fait remarquer. Tes parents sont asiatiques?   

Je souris, sans pouvoir m’en empêcher.

-        Ma mère est sud-coréenne, je lui réponds sans me départir de mon sourire. Mais mon père est Espagnol.

-        Et comment ils se sont rencontrer?, il continu. La Corée du Sud et l’Espagne ce n’est pas à côté.

-        À mon école, la nôtre, je ne peux m’empêcher de rajouter. Ma mère étudiait le chant et le violon. Et mon père étudiait aussi en chant. Ils se sont rencontrés dans la chorale du collège.

Je repense à toute les fois où j’ai supplié mes parents de me raconter cette histoire. Ils disaient toujours la même chose. Leurs sourires les avaient éblouis tous les deux. Après le spectacle, ils se sont rejoint et on commencés à se fréquenter. Près de deux ans plus tard, ils emménageaient ensemble. Et un an plus tard, je venais au monde, suivit de Mathias.

-        Et toi?, je demande. Tes parents?

-        Divorcés.

Sa réponse est sèche et je me recroqueville dans mon siège. Une corde sensible, je vois.

-        D’accord…

Ne voulant pas m’aventurer vers ce terrain miné, je change de voie. Une idée me vint soudainement.

-        Où allons-nous? , me demande Justin, ayant visiblement peu confiance en mes aptitudes de conductrices.

-        Au SweetCoffee, je lui réponds sans détourner le regard de la route. C’est une sorte de petit bistro. Paisible, dissimulé et agréable.

Il hoche la tête, peu amène à poser d’autres questions. Tout le reste du trajet passe dans un silence lourd, tandis que pas une seconde il ne m’a lâché des yeux. Ce qui aurait dû me déranger, pourtant je me suis surprise à n’en rien faire. C’est seulement un chanteur âgé dans la vingtaine, millionnaire de surcroît, qui me regarde avec des yeux de merlin frit.

Arrivé à destination, je me gare devant mon petit cabaret préféré. Une immense bannière signale : SweetCoffee. Sans même regarder si Justin me suis, je sors de la voiture et entre à l’intérieur. Une odeur de biscuits frais du four et une douce mélodie occidental m’accueil dans mon antre secrète.  (D’accord, pas si secrète que ça…). July - In Love. Cette mélodie emplis la pièce. J’attends quelques instants qu’un serveur vienne m’attribuer une table, mais Justin est plus vite que lui. Je sens sa chaleur dans mon dos et ne me retourne pas, de peur de me retrouver le visage trop près du sien. Une catastrophe est si vite arrivée.

Finalement, c’est un jeune steward qui vient nous accueillir (complètement estomaqué de rencontrer Justin Bieber dans un endroit pareil) et nous entraîner à une table pour deux, dans le fond du café. De là, l’odeur des cuisines me parvient et je me permets un sourire. « L’odeur la plus merveilleuse au monde, vient toujours de la cuisine.», comme disait ma grand-mère. Après une brève hésitation, je pose le regard sur celui qui me fait face, à ma table. Le sien en dit long. Il brûle de savoir. Ses yeux se promènent sur moi, totalement in-intéressé au lieu où il se trouve. Alors que son regard se pose sur mes lèvres, je rougie violemment. Devant mon air gêné, il se lance.

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