Nouveau départ

Chapitre 16

Le silence. Celui-ci emplis la salle tandis qu’Alejandro Andres Johnson vrille du regard mon copain. De son côté, Ae-Sook Johnson ne lâche pas sa fille du regard. Moi, plus précisément. Et cela est plutôt gênant, en fait. De son côté, Justin offre un visage des plus serein et un sourire poli.  

-        Alors, Justin, commence à le questionner mon père. Dans quel milieu musical vous spécifiez-vous?  

-        Je suis chanteur et interprète, Mr. Johnson, il spécifie, le sourire aux lèvres.

-        Je vois, il rapporte son attention vers moi. Lauren, donne-moi le sel, veux-tu?

Sans répondre, je lui tends la sellière en tentant de contrôler le tremblement de celle-ci. Aussitôt que j’ai déposé celle-ci sur mon genoux, Justin l’a serre avec la sienne. Rassurée par ce contact subtil, je retourne à la conversation. À ma droite, le jeune homme semble dans son élément. À l’aise, il discute avec mon père, d’homme à homme. Avec soulagement, je vois mon père se détendre peu à peu. A-t-il finalement réalisé que sa fille n’était pas tombée sur un psychopathe? Dure à dire.     

-        Et vous, Mr. Johnson?, demande aimablement Justin. Que faites-vous dans la vie?

-        Je t’en prie Justin, appelle-moi Alejandro, sourit mon père. En fait, je suis traducteur. J’accompagne beaucoup de gens dans de lointains pays dans le but de les aider à s’exprimer et à se faire entendre.

-        C’est fort intéressant, Alejandro. Et vous Mrs. Johnson, dans quoi vous spécifiez-vous?  

Wow. Il se débrouille bien. Habituellement, les gens qui font face à mes parents ne tiennent pas si longtemps. Rares étaient les amis de la famille Johnson. Bien sûre, il y en avait. Mais ils ressemblent tous beaucoup à ma famille. Raffinés, talentueux et très laborieux. On reçoit leur visite quelques fois par an. Étonnamment, Justin avait tout de suite su attiré leurs sympathies. Pas juste celles de mon père mais celles de ma mère. Cette dernière répondit à la question de Justin par le même prélude que mon père.

-        Tu peux m’appeler Ae-Sook, elle sourit gracieusement. Je suis agente de publicité, en fait. Je m’occupe essentiellement des agences de mannequinat et des nouveaux talents. J’aide à se dévoiler au grand jour, ceux et celles dont le talent le permet.

-        Je vois. Ce n’est pas la première fois que je viens ici, et je souhaite vous partager l’émerveillement que m’inspire votre demeure. Elle est si grand, si lumineuse. Elle est magni-…

Il s’interrompit brusquement, conscient qu’il en avait trop dit. Le regard de mon père se fit ferme, et ma mère se raidit imperceptiblement. Mince.

-        Alors?, questionne Alejandro, malin. Vous êtes déjà débarqué dans notre maison?   

-        Effectivement, répond-t-il en reprenant de son aplomb. Il y a quelques semaines, Lauren est tombée malade. Inquiet, je me suis donc précipité ici. Elle était en rogne de me découvrir à la porte, rigole-t-il en me lançant un regard amusé, je rougis jusqu’à la pointe des cheveux. Elle était habillée d’une simple chemise,- nouvelle crise de rougissement -, elle était toute mignonne avec son petit nez empourpré et ses joues rosit.

Devant mon visage écarlate, il rigole puis m’embrasse amoureusement le bout du nez. Mes parents ne manquent pas son geste d’une miette. Je ne fais que rougir un peu plus, tandis que mes géniteurs se lancent un regard entendu. Le regard. Celui qui veut tout dire entre ces deux-là.

-        Je vois, sourit tendrement Ae-Sook. Cela est donc pardonnable, j’imagine.

-        En effet, confirme Alejandro.

Sur ce, tous entamèrent le repas. Ma mère s’étant surpassé, tous se régalèrent. Les discussions allèrent de bon train, sans encontre. Pas une seule fois, Justin ne me lâcha la main sous la table. Mes parents avaient finalement acceptés tout ça. Lorsque vint le moment de nous quitter, Justin les embrasse sur les joues puis fait de même avec moi. Après un clin d’œil, il me promet de bientôt appeler.

Je monte me changer puis, après avoir retranscrit cette soirée mémorable, je m’endors. Le sourire aux lèvres, je pense à l’avenir. Mais je ne prévois certes pas la suite des évènements. Celle-ci semble s’acharner un peu plus sur nous.