Les jours passèrent et très vite le cours de Justin devint mon préféré. Ce professeur était à la fois rafraîchissent, drôle et vraiment gentil. Avec lui, pas moyen de s’ennuyer. Tous les élèves de l’école se mirent vite à le suivre où qu’il aille. Même les premières années, qui n’ont pourtant pas de cours avec lui, ne cessent de venir lui rendre visite lors des pauses. Il avait même un fan club. Un groupe de filles – dont Marilyn – complètements accros et cinglées s’étant donné comme mission de le suivre et de le protéger. En d’autres mots, le garder pour elles seules. Résultat? Après ce jour, ce fut tout à fait différent. Jour après jour, Justin et moi nous nous retrouvons aux salles de répétition au sous-sol de l’école de façon à travailler ma technique musicale. Des heures et des heures de fou rire qui me fit encore plus apprécier sa présence.
- Tu dois te concentrer sur la guitare Lauren!, s’exclame pour la dixième fois mon professeur, taquin.
- Comment je peux me concentrer sur cette guitare quand tu me regarde aussi fixement!, je m’exclame à mon tour, plus que gênée par l’attention qu’il me porte depuis des jours.
- C’est vrai, que je suis bête!, il éclate de rire et me fait son plus beau sourire. Comment peux-tu te concentrer alors que moi, le plus bel instituteur au monde, te regarde avec tant de délicatesse?
- Idiot!, je lui donne un petit coup sur le bras, rouge de honte.
- Quoi?, il me demande, le regard lumineux. Il faut bien que tu avoues que je suis plus que beau!
Je me trémousse sur mon tabouret, gênée. Son visage est beaucoup trop prêt du mien, ce qui me fait perdre tous mes moyens. Évidemment que je le trouve plus que beau! Même que ‘’beau’’ est un blasphème devant son sourire et son regard doré. Je sais désormais pourquoi la moitié des adolescentes de la planète fantasme sur lui.
- I-idiot, je répète en balbutiant.
Il éclate d’un rire franc et replace ses lunettes à monture carré. Il a un style bien à lui. Du genre, intello branché. Mais bon, je perds de mon professionnalisme.
Et nous reprenons du début. Je répète inlassablement les mêmes accords sur ma guitare tandis qu’il fredonne l’air de la mélodie. Sa voix douce me guide dans cette mélodie bien compliquée pour mes faibles talents au niveau des instruments à corde. Comme je le dis si bien, les seules cordes que je manipule parfaitement sont mes cordes vocales.
- D’accord, je soupire en déposant ma guitare dans son étui. C’est le temps de partir. Caroline veut m’emmener faire du shopping.
Je prononce le dernier mot avec difficulté. Shopping. L’activité que je faisais le moins. Bien que mon style ne soit pas mal du tout, ma nouvelle amie semble croire que j’en ai vraiment besoin.
N’ai-je pas parlé de mes nouveaux amis?
Moi qui croyait que cette ‘’révélation’’ allait mettre le trouble dans les élèves et que ceux-ci allaient me haïr encore plus. Je me suis trompé sur toute la ligne.
Le lendemain de ma prestation, j’ai eu quelques visiteurs à mon pupitre. A savoir que j’étais désormais considéré comme humaine. Enfin, c’est ce qui laisse croire l’attitude de ces trois cinglés. Je dis bien : cinglés.
D’abord, il y a Caroline. Caroline Daniels, une violoniste aux longs cheveux blonds presque aussi gonflés que son orgueil. En plus d’être plus que populaire dans le monde musicale elle est très douée et fille d’un grand chef d’orchestre. Ensuite, il y a Lewis. Lewis Deschenes, un pianiste au teint démonstratif du Nouveau-Mexique et aux doigts aussi agiles que sa langue. La langue bien pendue, il est le cauchemar de biens des enseignants. Et pour finir, Calder. Calder Wilde, un guitariste aux grands yeux chocolat presque aussi grands que sa sensibilité. C’est le genre de garçon à pleurer devant une comédie romantique. Bref, depuis une semaine, je passe donc la plupart de mon temps avec trois joyeux lurons dont j’ignorais le nom avant ces derniers jours.
- Je suis content que tu aille enfin réussi à t’entendre avec quelques-uns de tes camarades, me sourit Justin.
- Dis plutôt que tu es content que je ne me sois pas faite amie avec cette peste de Marilyn!, je rigole en lui replaçant ses lunettes, qui menaçaient de tomber.
Malgré ma confirmation comme étant humaine, Marilyn ne me lâche pas pour autant. Elle et son fan club débile ne me laisse pas la vie facile, évidemment. Elles se font un plaisir fou à me bousculer dans les couloirs et à me lancer des répliques sanglantes. Tout cela, bien sûre, lorsque Mr. Bieber n’est pas présent.
- Si on veut, me chuchote-t-il à l’oreille en replaçant une mèche de mes cheveux. Cette gamine me tue, littéralement. C’est à peine si je réussi à échapper à ses griffes pour venir t’aider dan ton apprentissage.
Son geste, autant que ses paroles me touchent profondément. Depuis quelques jours, notre relation élève-professeur à vite évoluer en amitié. Et même, d’après Calder, en romance. Ce qui me semble exagéré. C’est vrai, un jeune homme aussi beau et célèbre que lui, doit avoir amplement le choix dans des milliers de filles sur cette terre, voir des millions. Jamais il n’aurait choisi une élève quelqu’une tel que moi. C’est une certitude.
- Bon, je murmure en me détachant doucement de notre proximité. On se voit demain soir?
- Comme toujours, me répond-t-il en souriant.
Je lui fais un bref salut et je m’élance hors de la salle en courant à en perdre haleine. Caroline m’attend et je sens que cette sortie serra fort intéressante.
Malgré cela, je ne peux m’empêcher d’avoir un mauvais pressentiment.
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Nouveau départ
RomanceLauren Johnson a toujours fait partit du paysage. Jamais elle n'a été remarquée par qui que ce soit. Toujours dans son coin, elle semble à tous inaccessible. Mais derrière ces extravagantes lunettes à monture carré se cache une artiste dans l'âme. P...