Chapitre 21

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Bon sang. La nourriture sur ce bateau est si bonne que je commence a me demander si ce n'est pas des anges qui s'occupent de la cuisine. Justin rit de ma tronche à chaque bouché Il ajoute que je ressemble à une gamine de quatre an qui découvre le bonheur du chocolat. Je lui fait une grimace puis continue mon repas.

Nous mangeons rapidement, puis nous nous dirigeons vers le centre du navire où une immense piscine et une aire de jeux nous attendent. Nous nous installons sur deux chaises longues, au bord de la piscine. Retirant ma robe d'été je découvre mon maillot de bain d'un rose foncé. Bronzant, les lunettes de soleil sur le nez, je ne vois pas la menace approcher. Ce n'est que lorsque je reçois une chaudière d'eau que je m'exclame. À côté de moi, Justin se redresse en sursaut. Furieuse, je me jette sur mon adversaire.

- Charles Baudelaire!, je m'exclame, furibonde. Je vais te faire la peau!

S'en suis une course poursuite folle tandis qu'il se tord de rire. En colère je le vois disparaître dans la piscine, dans sa partie creuse. Effarée, je recule. L'eau, ma seule phobie au monde. Mais alors que je tente de rejoindre Justin, deux mains m'agrippent les chevilles. Je hurle puis Charles m'entraine dans les eaux profondes de la piscine. Je n'ai que le temps de voir Justin se précipiter tandis que je coule au fond du bain géant. Au fond des eaux, je tente désespérément de revenir à la surface. Mais il y a une chose.

Je ne sais pas nager.

Je hurle à plein poumon, expulsant toute l'air de ceux-ci. Mais où est Charles? Ma vision se voile peu à peu de noir tandis que je sens quelqu'un me tirer hors de l'eau. Les poumons remplis d'eau, je me laisse aller au sommeil.

La panique me quitte et mes muscles se détendent.

Est-ce cela la mort? Ce sentiment de sérénité avant le passage final? Je flotte désormais dans un lac gelé. Les membres engourdis, je sens une pression grandissante sur ma poitrine. Je sors alors brutalement de ma transe. À moi se présente le visage de mon amour tandis que je crache une quantité effrayante d'eau sur le sol de l'aire de jeu. Haletant, je tremble de tous mes membres. Charles, horrifié, me couvre d'une épaisse couverture chaude. Tremblante, je m'assis sur le sol, tandis qu'un public s'approche.

Furieux, Justin attrape Charles par le collet et le jette au sol.

- Imbécile!, il lui hurle en le soulevant de nouveau par le collet. Tu aurais pu la tuer!

Les deux jeunes hommes se font face. L'un coupable et l'autre vengeur. J'assure à Justin qu'il ne pouvait pas savoir, mais il ne se décrispe pas pour autant. Horrifiées, je les vois en venir aux poings. Ils sont rapidement séparés par des touristes, qui les sèment de se calmer. Respirant par le nez, Justin vint se pencher vers moi. Puis sans, demander prés-avis, il me prit dans ses bras tel un père avec son enfant. Je niche mon visage dans son cou, encore choquée de ce qui vient de se passer.

J'ai failli mourir.

À cette perspective, je ne peux empêcher les larmes de dévaler mes joues. Anxieux, Justin me transporte jusqu'à notre cabine où il m'étend avec précaution sur le lit. Il m'aide à m'asseoir, puis cherche mon regard. Il s'accroupit devant moi et me caresse la joue. Les larmes dévalent toujours mes joues.

- Lauren?, il m'appelle, tendu. Réponds-moi, je t'en prie.

- J-je..., je bégaye péniblement en essuyant mes larmes. J'ai tellement eu peur...

- Pourquoi ne pas m'avoir dit que tu ne savais pas nager?, il me demande, outré. Je croyais que tu m'avais tout dit de toi.

Je respire un bon coup puis pose mon front sur le sien.

- Il ne m'est pas traversé l'esprit de te le mentionner, je lui avoue. L'eau est ma pire phobie, Justin. Lors d'un voyage à la plage je suis passées, comme aujourd'hui, à un cheveu de la mort. Ça m'a marqué. Je n'ai jamais eu le courage d'apprendre à nager. L'eau ne me terrifie plus autant, mais les profondeurs me rendent complètement hystérique.

Il m'écoute jusqu'au bout et me prend dans ses bras. Bientôt, mes larmes se tarisse et il me couvre le visage de baiser.

- J'ai eu peur de te perdre, Lauren, il me confie. Je te tenais dans mes bras et tu ne respirais plus. Quand j'ai remarqué que tu ne remontais pas à la surface, j'ai paniqué.

- Désolé, je murmure péniblement.

Il m'enlace encore plus et me dépose un baiser sur le front.

- Je vais te faire couler un bain chaud, d'accord?, il me dit. Après, tu vas te sentir mieux.

Je le regarde se diriger vers la salle de bain et laisse échapper un frisson.

J'y ai échappé belle.

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