CHAPITRE 29

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Je pleurais de plus belle lorsque Waneta revint me voir, dépité, et me raconta en détail la conversation qu'il avait eu avec Tala. Elle ne voulait rien savoir quant à mon opinion, elle était têtue et persuadée que je ne me rendais pas compte des bienfaits qu'un mariage avec Yuma aurait comme répercussions sur ma vie. Leur échange avait duré longtemps, tout ça pour que je fusse déçue à la fin...

Yuma revint quelques temps après, alors que j'étais toujours en train de pleurer dans le box de Yatyeena, Waneta étant resté près de moi.

Et me voilà avec de quoi manger ce soir ! cria-t-il une fois devant l'écurie, n'ayant pas remarqué ma présence.

Où est San ? demandai-je inquiète, ne le voyant pas arriver à son tour.

Oh il s'est blessé, rien de bien grave il met juste un peu plus de temps pour rentrer.

Quoi ?!

Mais regarde, j'ai décroché une dent à l'ours !

Vous vous êtes retrouvés face à un ours ?! criai-je.

Oui ! Et je l'ai vaincu !

Comment ça tu l'as vaincu ?! Yuma, où est San ?! m'énervai-je à nouveau.

Blessé je t'ai dit ! Il va arriver !

Je te crois pas ! dis-je en montant sur Yatyeena pendant que Waneta ouvrait la porte de son box. Voyant tout le raffut que j'émettais, toute la tribu se réunit ou presque, autour du conflit que j'avais avec "mon futur mari". Parfait ! Tekoa, Isha, Magena, Migina et Nashoba, à cheval ! On va chercher San !

Et moi ? demanda Leïka.

Toi tu montes derrière moi. Et tu t'accroches fort. On part devant, de l'autre côté du fleuve. Mettez-vous d'accord et séparez-vous !

Je mis de grands coups de talon à Yatyeena qui partit telle une flèche au travers de la plaine.

Le paysage défila sous nos yeux, les poussières volèrent autour de nous, les bruits de sabots de ma monture résonnèrent au milieu de ce rien.

Tu vois quelque chose ? demandai-je à Leïka.

Rien du tout !

Oh nan...

Les foulées continuèrent de s'enchaîner, mais rien ne me montra que San se trouvait dans les parages.

Je commençai à m'inquiéter ; qu'aurait-il bien pu lui arriver face à cet ours, pourquoi ne l'avait-il pas tué lui-même ? Toutes les pensées possibles et imaginables les plus atroces me traversèrent l'esprit.

Zaltana, il est là ! hurla Leïka alors que nous nous prenions le vent et le sable de ce désert de plein fouet.

Je fis piler Yatyeena et regardai dans la direction que ma protégée m'indiquait : San était bien là, mais allongé par terre...

C'est pas vrai... fis-je en descendant de cheval. San ? San vous m'entendez ? San !

Zalta...

On va vous ramener au campement... mais vous êtes grièvement blessé ! Comment vous allez vous relever...

Je suis content que vous soyez là... chuchota-t-il.

J'ai eu si peur pour vous...

Vous m'aviez bien dit de... il toussa.

Arrêtez, ne dites plus rien. Essayez de vous relever, dis-je en essayant du mieux que je le pus de l'aider.

Il prit appui sur mon bras et essaya de relever le haut de son corps en premier, mais il retomba. Je réussis au bon moment à placer mon autre bras sous sa tête pour amortir, mais cet effort sembla fatidique. Il ne réessaya pas.

La Terre promise - SanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant