À l'apparition de la lune notre chef Tyee nous convoqua en demandant à Kwanita de souffler dans une corne de brume, signifiant en général une urgence. Waneta et moi nous y rendîmes séparément de ma mère et mon frère, quand nous arrivâmes je les vis affichant un air inquiet.
Nous nous assîmes tous autour d'un feu gigantesque que Yuma venait de peaufiner, attendant les paroles que nous boirions tous de notre chef. Il commença avec un rituel, nous rappelant nos origines tribales, nos objectifs en tant que descendants et futurs ancêtres, il continua en nous répétant que la Terre était notre mère et nous devions respecter chaque élément qu'elle nous confiait, qu'elle était le lien sacré de la vie.
Enfin il aborda le sujet pour lequel il nous avait conviés : ce pourquoi l'autre chef était venu le matin même. Nous eûmes droit à l'histoire la plus atroce racontée depuis des années ; la tribu la plus proche avait été agressée par surprise par des étrangers blancs. Personne ou presque n'était réveillé, ils avaient simplement entendu des bruits d'armes qu'ils ne connaissaient pas, des bruits secs, forts et violents. Mais le problème était que dès lors qu'ils eurent entendu ce bruit il était déjà trop tard. En sortant de son tipi le chef avait vu un membre de sa tribu allongé par terre, du sang coulant d'un trou en pleine poitrine causé par une arme inconnue.
Il voyait au loin sa fille se faire enlever mais ne pouvait rien faire car il était menacé...
Lui-même ne savait comment il avait réussi à s'échapper avec quelques autres.
— C'est pour cela que demain nous serons partis d'ici, nous ne sommes plus en sécurité sur ces terres, termina Tyee en baissant la tête. Bien que cela fasse seize générations que nous sommes ici, les futures générations comptent aussi, et nous ne pouvons pas nous permettre de nous battre pour notre terre à si bas effectif alors que la tribu voisine a échoué bien qu'elle était beaucoup plus nombreuse.
— Père m'a dit que nous dormirions tous ici cette nuit, reprit Yuma, voyant que son père était vulnérable. Nous serons plus à l'affût si nous restons groupés.
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Le ciel était beaucoup plus noir. Tout le monde dormait, y comprit le chef. Mais moi non. J'avais peur. Je ne voulais pas quitter cet endroit où j'étais née, où j'avais grandi, et où je voulais moi-même élever mes enfants si j'en aurais.
Je me levai, faisant attention que personne ne le remarquât, puis m'extirpai vers l'étable où quelques hennissements et bruits de sabots se firent retentir. Je reconnus dans l'obscurité Yatyeena, par sa longue crinière noire dans laquelle j'avais fait quelques tresses. Je m'approchai de lui et quand il eut remarqué ma présence je posai délicatement ma main sur son chanfrein, sentant sa respiration douce et rassurante.
— Tu es là, entendis-je derrière moi. Je me retournai brusquement, prise de peur, et vis face à moi Tekoa.
— Oh tu m'as fait peur ! Comment tu savais que j'étais ici ?
— Ce n'est pas trop difficile, à chaque fois que tu es inquiète ou triste je te retrouve avec Yatyeena.
— Je me sens bien en sa compagnie.
— Qu'est-ce qui t'inquiète Zaltana...
— Tout Tekoa. Tout m'inquiète. Qu'est-ce que nous allons devenir ? On risque de se faire tuer par surprise, on va devoir quitter notre terre pour échapper à des... êtres humains ? qui vont nous abattre par des armes dont on ne connaît pas la forme.
— Tyee a tout prévu pour que justement, cela ne nous arrive pas.
— Mais nous allons quand même quitter cet endroit...
Je sentis une larme sortir de mon oeil et baissai la tête avant de me coller contre mon cheval. Tekoa ne dit plus rien, jusqu'à ce que je l'entendisse ouvrir la porte de l'étable et s'approcher de moi, posant finalement sa main sur mon épaule.
— Je sais que c'est difficile mais... essaie de voir le positif des choses.
— Ah oui et peux-tu me dire quel est-il ?
— Nous allons rebâtir un village. Des tipis, peut-être plus grands, plus récents, plus jolis ? Nous serons les premiers arrivants, les créateurs.
— Tout ça pour que dans seize générations nos descendants le quittent aussi.
— Pas forcément. Zaltana tu es fatiguée, retournons nous coucher.
— Je ne suis pas sûre de réussir à dormir.
— Alors accompagne-moi au moins. On s'allongera ensemble.
— Tu ne comptes pas dormir non plus ?
— Si tu ne dors pas je compte plutôt veiller sur toi que dormir.
Il passa sa main autour de mon épaule m'incitant à quitter l'étable. Lorsque je refermai la porte derrière nous, je remarquai quelque chose sur la croupe d'un des chevaux.
— Tekoa, regarde ça...
— C'est Jehola ? Qu'est-ce qu'il a ?
— Il est blessé. Je crois qu'il s'est battu, regarde comment il a la tête basse.
— Ça n'a pas l'air très profond.
— Oui tu as raison. N'empêche j'en parlerai avec Waneta demain. Il faudra qu'on envisage d'améliorer l'étable, avec peut-être des séparations entre chaque cheval.
— C'est loin d'être idiot. Maintenant viens, il faut que tu essaies de dormir un peu.
Je le suivis quelques instants durant lesquels ni lui ni moi ne prononçâmes un mot. Lorsque nous arrivâmes il s'allongea en premier le plus près qu'il pût du feu, et m'invita à faire de même. Je me couchai contre lui, posai ma tête sur son torse et je me sentis partir ailleurs en contemplant les étoiles.
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hellooo !
bon ça ne va pas, C'EST LE BAC AHHH 😭
théâtre aujourd'hui et HGGSP demain ! une épreuve supplémentaire en théâtre la semaine prochaine (parce qu'il faut bien un oral quand même)
je suis très stressée, j'ai l'impression de ne rien rien connaître, c'est un peu délicat làmais là n'est pas le sujet.
comment va se passer le départ de la tribu Amahevane ? et quand est-ce que San apparaîtra dans l'histoire ?
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La Terre promise - San
Fiksi Penggemar1534. Amahevane, là où elle avait tout pour être heureuse. Mais son train de vie et son rêve basculent lorsqu'elle et tout son entourage sont pris de court par des étrangers saccageant leur terre. Comporte des scènes de violence. Début le : 27-04-20...