Chapitre 6.

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Quand j'arrive enfin à l'extérieur, l'air frais me fait un bien fou. J'inspire longuement, il fait un peu frais mais cela ne me déplaît pas plus que ça; je suis entrain de bouillir de l'intérieur.

Je sors mon téléphone portable afin d'appeler un taxi, puis descends les quelques marches pour arriver dans la cour. Après avoir passé mon appel, je le range dans mon sac et en sors mon paquet de cigarettes.

Je l'allume, et je me mets à fixer la fontaine en face de moi d'un air absent, en fumant.

« Tu en as une pour moi? »

Je sursaute violemment et me tourne vers mon interlocuteur, même si j'ai déjà reconnu sa voix.

Pourquoi diable a t-il le don de me faire sursauter de la sorte, ce soir ? À croire que la surprise de le retrouver après tant d'années ne m'a toujours pas quittée depuis le début de la soirée.

Je me contente de sortir une cigarette et je la lui donne avec le briquet. Il me remercie, l'allume rapidement puis me rend le briquet avant de se positionner à côté de moi. Il se met lui aussi à fixer la fontaine qui se trouve juste en face de nous.

L'air frais ne me fait tout à coup plus aucun bien, j'en suis à la limite de me sentir fiévreuse en sa présence.

« Tu rentres déjà? » lâche t-il soudainement, entre deux taffes.

« Oui, je suis fatiguée. » je réponds, sans tourner le regard vers lui.

Mon coeur s'affole dans ma poitrine sans que j'y puisse quoi que ce soit. Je crois qu'il est entrain de me crier de m'éloigner de celui qui lui a fait tant de dégâts autrefois.

Quelques secondes se passent en silence, jusqu'au moment où il décide de le briser:

« Ça fait combien de temps, que tu es mariée ?» me demande t-il.

Je hausse les sourcils, un peu surprise de sa question. Allez savoir pourquoi, je la trouve indiscrète... Mais je réponds quand même.

« Cinq ans. »

Cette fois-ci, je tourne la tête afin de le fixer, comme pour guetter sa réaction. Mais il ne me rend aucun regard et se contente d'hocher la tête et de fixer le sol.

Une voiture s'approche, c'est mon taxi. J'écrase mon mégot sous mon escarpin, puis je monte dans l'auto sans dire un mot de plus.

Enfin installée à l'arrière et après avoir donné mon adresse au conducteur du taxi, j'ose jeter un regard vers la fenêtre; Thomas est encore là.

Il me fixe, la clope à la bouche. Et quand la voiture démarre enfin, je crois bien avoir aperçu un fin sourire étirer ses lèvres.

Plus la voiture s'éloigne, plus je m'éloigne de lui.

Lui, que j'ai aimé si fort que j'en ai perdu la raison.

Lui, qui m'a brisé le coeur et que j'ai fini par fuir...

* * *

Flack back:
8 ans en arrière, New-York.

« Thomas, reviens ici! » je hurle, en marchant derrière lui.

Il s'arrête alors brutalement dans le couloir de mon appartement, et se tourne vers moi. Son regard est noir, ses yeux lancent des éclairs.

« Quoi ?! » me répond t-il, en hurlant lui aussi.

« Pourquoi tu as fait ça? Tu sais très bien à quel point j'ai besoin de ce travail putain! »

I'm not yours. [TBS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant