Galaxie.
Louis Tomo, 01/05.
Je me suis toujours dit qu'une douleur mentale était obligatoirement plus supportable qu'une douleur physique ; Que quoi qu'il pouvait arriver, je n'aurai jamais aussi mal que cette fois où je me suis cassé l'épaule, quand je suis tombé de ma moto il y a quelques années. Mais finalement, ce n'est pas vrai. J'avais complètement tord. Parce que quand tu souffres physiquement, tu n'as pas vraiment le temps de réfléchir, parce que la seul chose qui occupe ton esprit est la douleur de la blessure. Tu penses juste à la douleur physique. Douleur, douleur, douleur tout le temps, jusqu'à ce qu'elle cesse. C'est la seule chose qui t'occupe. Et à la limite, tu as peur, parce que ta blessure est impressionnante ; Tu as peur parce que tu ne sais pas si tu vas t'en sortir réellement, s'il ne te restera pas des séquelles qui te suivront jusqu'à la fin de tes jours. Mais c'est tout. Tu as mal, et tu penses à la source de ton mal, que tu connais, parce que tu es conscient d'être blessé à cet endroit là et non autre part. Tu sais. Tu as des réponses. Tu sais où tu as mal, et pourquoi tu as mal. Elles sont là, sous tes yeux, les réponses. Et même si tu crève le martyre à attendre que la douleur cesse, tu n'es pas si mal finalement, parce qu'elle finira par partir, la douleur. Même si ça prend du temps à guérir. Je pense que la douleur vive d'iune blessure ne reste pas. Elles s'évapore vite. Alors que, au contraire de tout cela, il existe la douleur mentale. Parfois, tu sais d'où la douleur provient - une mauvaise journée, une rencontre pénible, une dispute - mais des fois, et ce sont beaucoup beaucoup beaucoup trop de fois, tu ne sais pas. Tu peux situer la source du mal d'une douleur physique, tu ne le peux pas avec la douleur mentale. Tu ne sais juste pas ce qu'il t'arrive, en fait, mais tu as mal quand même. Tu as mal. Tu as tellement tellement tellement mal ; Tu crèves de douleur, mais sans raison connue, et sans savoir si cette douleur s'en ira un jour, ou pas. Ça arrive d'un coup, parfois: tout allait bien, ta journée était jolie, et tout à coup, tu te mets à réfléchir, réflechir, réflechir, réfléchir encore et encore et encore, et ça ne s'arrête jamais vraiment. Ta santé commence à se dégrader, sans vraie raison puisque tu ne sais pas pourquoi tu as aussi mal. Le mal d'exister. Tu as mal à l'âme à la base, puis ça finit par se propager dans tout ton corps. Ton coeur, tes poumons, ta gorge, tes yeux, tes tripes. Partout. Ca devient douleur physique, mais sa source sera douleur mentale, et c'est presque inexplicable, à quel point tu as mal alors que tu n'as rien d'apparent. Parfois, tu as tellement mal que tu en as envie de vomir ; Tu as tellement mal que tu as l'impression qu'un pieu s'enfonce trop lentement dans ton coeur ; Tu as tellement mal que tu ne sais plus respirer correctement - Tu as une boule coincée dans la gorge, une boule au ventre. Et puis, tu ne dors plus, tu ne manges plus, tu ne sors plus, tu ne te bouges plus ; En fait, tu ne vis plus vraiment. Tu ne sais plus rien faire. Tu perds la motivation d'exister. Tu perds tout. La douleur mentale se propage, elle atteint chaque partie de ton corps d'une manière ou d'une autre, même les parties plus infimes, sans que tu puisses contrôler quoi que ce soit. C'est ton âme qui souffre, et ton âme c'est ton cerveau, en quelque sorte - c'est qui dirige ton corps - alors quand ton âme souffre, tout le reste souffre avec. L'un va avec l'autre. La douleur physique n'est pas obligée de s'accorder à la douleur mentale - La douleur mentale s'accorde trop souvent avec la douleur physique. C'est facile: ton cerveau crève le martyre, alors ton corps aussi. Tes tripes bousillés par la douleur. Un choc, une propagation, un mal-être. Mal-ÊTRE. C'est ça, en fait: ton être a mal, tu as le mal d'être. C'est un monstre, la douleur mentale. Un monstre qui ne cesse de grandir, parce que plus tu penses moins t'oublies et moins t'oublie plus ça reste et plus ça reste plus ça t'atteint, et plus ça t'atteint, plus tu as mal, mais plus tu as mal, moins t'oublies, et moins t'oublies, plus ça reste et plus ça reste plus ça te touche et plus ça te touche et, et, et- Et c'est un cercle vicieux. Tu sais pas d'où il nait, pourquoi il nait, et tu sais pas non plus quand il s'arrêtera de grandir. C'est une vague, une vague avec pleins d'autres petites vagues à l'intérieur d'elles et avec encore plus de petites vagues à l'intérieur de ces petites vagues. Ça ne s'arrête jamais de grandir, jusqu'à ce que tu n'y penses plus. Sauf que c'est trop dur d'arrêter d'y penser. Surtout quand tu ne sais pas réellement pourquoi tu as aussi mal. Penser à quelque chose que l'on ne connaît pas, c'est un merdier pas possible qui existe parce que la douleur mentale existe.
Ça peut venir d'un traumatisme, bien souvent ça vient de cela en vérité, mais c'est épuisant parce que tu as toujours l'impression d'être guéri quand tu arrêtes d'avoir mal, mais elle revient, elle revient toujours, comme une vague. Et tu ne comprends juste pas pourquoi tu as aussi mal.
« Pourquoi je veux mourir? Pourquoi j'ai l'impression que le monde entier va me laisser tomber? Pourquoi cela me met autant en colère? » au fond, c'est peut-être la faute d'un traumatisme, mais en vrai, t'en sais rien. Je me demande tous les jours si mon existence à un intêret, et bien souveznt je ne comprend pas pourquoi cette pensée me vient. Elle est juste là. Et peut-être que je dis des conneries, c'est même sûr: cela vient forcément de quelque part, mais le problème c'est que je ne sais pas d'où ça vient, je ne sais pas quel traumatisme a pu causer ces pensées. Et si cela vennait d'un traumatisme qui m'a fait tellement mal que je l'ai tout simplement oublier? Et puis comment être sûr qu'un traumatisme connu est guéri? Comment être sûr qu'il ne l'est pas? On ne peut pas savoir, d'où le fait qu'on ne puisse pas comprendre pourquoi et de où on a aussi mal. La douleur est apparu, et ne disparaîtra peut-être jamais. Et reviendra par vagues.Par des putains de vagues anciennes.
VOUS LISEZ
Martyre.
Romance*˖ On était comme des aimants, impossible à détacher. On était des aimants, des aimants qui s'aimaient. ˖* Et c'est parce que l'adrénaline, parce que la nostalgie, parce que l'art, parce que la vie. C'est parce que l'un en voit un partir et parce q...