U̶n̶ ̶r̶ê̶v̶e̶.̶ ̶U̶n̶ ̶r̶ê̶v̶e̶ ̶d̶e̶ ̶v̶i̶s̶i̶t̶e̶r̶ ̶l̶e̶ ̶m̶u̶s̶é̶e̶ ̶d̶'̶u̶n̶ c̶œ̶u̶r̶.̶ ̶T̶o̶u̶t̶ ̶v̶o̶i̶r̶, ̶t̶o̶u̶t̶ ̶s̶a̶v̶o̶i̶r̶,̶ ̶s̶a̶n̶s̶ ̶a̶u̶c̶u̶n
̶m̶e̶n̶s̶o̶n̶g̶e̶.̶
̶P̶u̶r̶.̶
Un soir de décembre,
un an plus tôt - Louis.Art. Du peu que je m'en souvienne, je crois que j'ai toujours été passionné par l'art, puis aussi par la culture antique. Les toges, les sculptures, les bustes, la pierre blanche... Et les histoires mythologiques également, ma préférée étant celle de Troie, celle d'Achille plus précisément. Et Patrocle aussi...
Pour l'art, et bien je suis simplement sûr que je ne pourrais pas vivre sans. Je n'ai jamais su vivre sans. Depuis que je suis jeune, c'est ce qui me motive à être. C'est ce qui m'aide à vivre encore un peu plus fort. J'adorais aller dans des musées quand j'étais gosse. Quand il y avait des sorties avec l'école, j'étais toujours le premier arrivé devant le bus pour être sûr de ne pas le louper, et le dernier à retourner dedans lorsqu'il fallait repartir. Et dans l'Art, j'ai toujours trouvé les statues en marbre, en pierres, les sculptures, fascisantes ; Je les ai toujours trouvé plus particulières que le reste de l'Art. Certaines de par leur pâleur absolument divine, ou alors par l'inverse, mais surtout aussi par les courbes de leur corps, les traits de leurs visage, figés, et le soleil ou la lumière qui épousent toujours une courbe en particulier, une seule, et qui le rend différente à chaque moment de la journée. Elles sont les paroxysmes de la beauté, comme j'aime les appeler. Et j'ai toujours adoré dessiner ce genre de choses : toutes ces magnifiques courbes, ces détails qui cassent le côté trop lisse du marbre ou de la pierre, puis ces petits défauts qui rendent ces statues d'autant plus incroyables, et justes. Qui les rendent toujours plus belles, traversées par le temps. Et je rêve d'en sculpter aussi, peut-être. C'est d'ailleurs pour cela que je me suis inscris aux cinq heures de modèle vivant facultatives dans mon école d'arts. Pour avoir une idée du corps, des corps, et ainsi pouvoir en sculpter un jour.
J'ai toujours trouvé les corps magnifiques. Tous les corps. Surtout ceux taillés dans la pierre, évidement, que ceux du monde extérieur n'égaliseront jamais, car les statues sont les hyperboles de la beauté des corps qu'elles représentent. Mais outre cela, je trouve tous les corps sublimes. Tous les corps avec toutes leurs différences. Chacun ses propres courbes, sa propre teinte de peau, ses propres nuances, ses propres défauts...
J'aime dessiner tous les corps. Des corps seuls, des corps qui s'entrechoquent, des corps heureux, des corps qui s'aiment, des corps qui se détruisent... Mes dessins ne sont pas forcément les plus réalistes que l'on pourrait voir, mais ça m'anime si fort, le dessin, l'art en général. Naturellement. Ça m'anime tellement que je crois que parfois le réalisme, je m'en fiche un peu.Je rêve, je crois, de trouver une muse, une inspiration unique. J'ai toujours trouvé cela doux, un artiste avec une muse. Comme Amedeo Modigliani avec Jeanne Hébuterne. Il l'a peignait différemment de tous ses autres portraits, parce qu'il était amoureux d'elle. C'était sa muse. Et je rêve de trouver la mienne. Mais j'ai peur de tomber amoureux, comme j'ai peur de ne plus jamais l'être, alors mon rêve reste en suspens indéfiniment, parce que c'est trop dur d'essayer de chercher, je crois. Alors je suis foutrement contradictoire, et le pire c'est que je n'y peux rien.
Selon ma famille et la conseillère d'orientation, je suis de ceux qui sont sans avenir. L'Art étant ce qui est de l'incompréhensible et de la subtilité inutile mour eux. L'Art, c'est comme un mystère qu'ils n'ont jamais voulu résoudre. Sur lequel ils n'ont jamais voulu se pencher, parce que c'est trop subjectif, parce que c'est difficile de trouver un sens. Parce que ça ne sert à rien. Alors vouloir que son avenir soit fait d'Art, c'est trop difficile à concevoir pour eux. Alors je suis, dans leurs esprits, un sans-avenir.
Et pourtant, j'ai réussi à rentrer dans une grande école d'arts en France il y a un peu plus de deux ans, et maintenant je suis là devant ma feuille à dessiner le corps d'une femme svelte au regard un peu perdu, limite fuyant.
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Martyre.
Romance*˖ On était comme des aimants, impossible à détacher. On était des aimants, des aimants qui s'aimaient. ˖* Et c'est parce que l'adrénaline, parce que la nostalgie, parce que l'art, parce que la vie. C'est parce que l'un en voit un partir et parce q...