Martyre.

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Et dès lors que Louis pose son crayon sur la feuille, il ne réfléchit plus. Il ne peut plus réfléchir. Il ne pense qu'à Harry. Harry, Harry, Harry, Harry. Il pense à Harry et à la couleur de ses yeux.
Lui ne bouge pas, ou il essaie du moins.
L'instrumentale d'une chanson qu'ils connaissent tous les deux trop bien se lance dans la playlist de Louis, et tout devient beaucoup plus romantique autour d'eux. Et il semble que Louis n'a jamais autant aimé dessiner qu'à cet instant.
Il a prit son fusain. Louis dessine Harry au fusain, comme la première fois qu'ils se sont rencontré, et il trouve que le fusain va bien à Harry.
Harry est magnifique. Louis ne peut cesser de se le répéter, et c'est bien la seule chose à laquelle il sait penser un peu. Et puis, il a beau essayer d'arrêter, c'est peine perdu car il ne peux pas s'empêcher d'y penser à chaque fois qu'il se dit qu'il doit arrêter: Harry est sublime.
Il a envie de lui dire. Louis a tellement tellement tellement envie de lui dire. Mais il se retient parce qu'il a peur de tout gâcher. Parce qu'il a peur de faire une bêtise. Parce qu'il a peur de casser la bulle dans laquelle ils sont plongés depuis que Louis a posé son crayon sur la feuille. Alors il dessine, il ne fait que ça, et c'est à peine s'il respire encore correctement ; Il est tellement concentré parfois à tracer un trait correctement et cela le fait rester en apnée.
Ses doigts sont complètement noirs. Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus eu autant de fusain partout sur ses mains et un peu sur son visage aussi, à force de remettre sa mèche qui passe son temps à tomber devant ses yeux.
Le temps passe sans qu'aucun des deux ne s'en rendent vraiment compte. Le soleil se couche, et c'est presque la lune qui viendra bientôt remplacer la lumière du soleil. Le ciel se noircit en même temps que Louis noircit la feuille. Les feuilles. En même temps que Louis noircit les feuilles. Il en a fait plusieurs, des dessins. Il a fait plusieurs dessins, avec quelques croquis et des plus élaborés. Il en est à son troisième, de dessin un peu plus élaboré, et Louis ne sait pas s'il va réussir à s'arrêter avant que son fusain ne soit plus que poussière sur la dernière feuille qu'il aura remplit. Il a été attrapé d'une passion dévorante qu'il n'avait plus trouvé depuis longtemps, et cela lui provoque un sentiment inexplicable au plus profond de son cœur. Il se sent vivant. Il se sent tellement vivant et ça fait si longtemps que cela n'est plus arrivé qu'il pourrait presque en pleurer tellement il ressent fort tout ça. La survie n'est plus vraiment.
Harry le regarde. Son regard vert reste bloqué sur le visage déformé par la concentration de Louis. Celui-ci tire la langue quand il dessine. Louis tire la langue quand il dessine et Harry trouve ça adorable. Louis a souvent sa langue coincée entre ses dents - presque tout le temps en fait - et ça fait fondre un peu trop fort le cœur d'Harry.
Louis regarde Harry ; Il le regarde logiquement pour savoir comment le dessiner, mais parfois son regard reste accroché à Harry un peu trop longtemps pour que cela ne soit qu'une histoire de dessin. Et c'est parce qu'Harry est sublime, parce que la beauté d'Harry fait chavirer le cœur de Louis, et c'est parce que Louis a besoin de garder tout cela graver dans son esprit un petit peu, au delà du souvenir que ce moment lui laissera à travers les dessins qu'il aura fait. Mais enfin, au fond de lui, Louis sait qu'il n'oubliera jamais ce moment. Peu importe qu'il regarde la scène devant ses yeux longtemps ou non. Ce n'est pas ça, le plus important. Louis sait qu'il n'oubliera jamais cette soirée.
Il n'oubliera jamais Harry.
Il trouve Harry sublime, et peut-être finalement que jamais la vie ne lui a paru si douce. Harry est délicat, mais il a une de ces prestances qui peut vous couper le souffle. Harry dégage de cette chose qui vous berce le cœur, et son regard vert sur Louis est tellement tellement tellement puissant en émotions que Louis se retrouve presque bouleversé dès qu'il pose son regard sur le visage d'Harry et qu'il croise par mégarde ses yeux. Son regard le fait rougir. Harry a un regard profond, et cela intimide peut-être un peu Louis.
Il aime dessiner Harry. Il aime vraiment vraiment vraiment dessiner Harry, et c'est un peu comme s'il revenait d'un univers trop lourd dans lequel il était parti depuis bien trop longtemps ; Louis apprécie dessiner comme il n'a jamais plus su le faire depuis plusieurs mois maintenant, et il se sent bien. Il se sent vraiment bien.
Harry est délicat. Son pantalon épouse parfaitement la forme de ses jambes, de ses mollets, de ses cuisses. Sa chemise en soie multicolore le rend suave. Ses lèvres sont roses et ses mains ont l'air douces. Et Louis aime peut-être un peu trop dessiner les mains d'Harry. Il a fait un croquis entier de la main de Harry proche de celle de la statue. Elles sont pleines de bagues les mains de Harry - cela plaît vraiment à Louis.
Louis aime que Harry soit aussi charismatique. Il aime qu'il ai l'air à la fois doux mais également un peu robuste. Harry est indéfinissable, se dit Louis, et il croit bien même que si on le lui demandait, il ne serait pas capable de décrire Harry avec un seul et unique mot. Harry est de ces personnes dont on pourrait parler des heures tellement il est spécial, se dit Louis, et peut-être que dans un autre univers, Louis l'a dit à Harry, et peut-être que dans cet univers Louis a arrêté de dessiner pour aller embrasser Harry, parce que plus il dessine plus il en envie - mais dans l'univers dans lequel il est, Louis ne le fait pas, il ne va pas embrasser Harry, et il se contente de continuer à dessiner avec cette envie qui le dévore de plus en plus.
Harry ne bouge pas. Harry n'a pas envie de bouger. En fait, il est un peu bouleversé par la passion qu'il aperçoit depuis quelques temps sur le visage de Louis. Il se dit que Louis n'a jamais été aussi beau que lorsqu'il dessine. Comme la première fois qu'ils se sont rencontrés. Quelque chose de fort frappe la poitrine d'Harry, d'un coup. Il revoit enfin l'émotion qu'il avait vu chez Louis, la première fois qu'il se sont vu. Cette émotion qu'il a cherché à revoir depuis leur première rencontre. Celle qui l'a poussé à le retrouver, à se rapprocher de lui. Il la revoit enfin. Son cœur bat toujours plus fort. Louis semble avoir finit. Louis veut l'embrasser. Louis n'en peut plus. Et ça tombe bien parce que Harry n'en peut plus non plus. Et c'est lui qui fait le premier pas. C'est lui qui se détache de la statue et qui part embrasser Louis. Parce qu'il ressent quelque chose de fort, et parce qu'il a besoin de faire part de cela à Louis.