Chapitre vingt-quatre

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Louis

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Louis

Louis était assis sur le rebord du lavabo, toujours planté là dans le vestiaire. Il ne voulait pas bouger, et puis de toute façon, même avec la meilleure volonté du monde, cela lui aurait été impossible. Il n'était pas encore prêt à quitter cette salle de bain, pas encore prêt à quitter ce moment, cette faille surréaliste.

Deux grands coups portés de l'autre côté de la porte le firent sortir de ce rêve éveillé. Ils étaient beaucoup trop forts pour que ce soit Harry. Après ce qu'il venait de faire, Louis s'attendait à le retrouver plutôt intimidé, peut-être même gêné. Est-ce qu'il le regarderait dans les yeux une fois que Louis aurait rejoint le groupe ?

« Tomlinson, tu te grouilles de sortir du vestiaire sinon je viens te chercher moi-même ! »

La voix de Bill retentit à travers l'épaisse porte, et même à cette distance l'entraîneur fichait clairement la trouille. Cela devait faire une bonne heure que les deux garçons étaient entrés ici, et aucun d'eux n'avaient vu le temps s'écouler, mais Bill oui. Heureusement pour Louis, l'entraîneur n'avait pas aperçu Harry. Son plus grand principe était l'interdiction des personnes étrangères au club dans les vestiaires, et il était devenu encore moins conciliant depuis une certaine histoire avec des garçons du club, impliquant plusieurs filles qui s'étaient introduites dans les douches après le match. Il paraissait même qu'un des grands donateurs de l'association y était, avec des mineures. En bref, une sale histoire.

Même si Bill était plus que concervateur et que deux hommes ensemble ne devait même pas lui traverser l'esprit, il aurait quand même trouvé ça louche de voir sortir un parfait inconnu des sanitaires, laissant Louis haletant à l'intérieur.

« Oui, j'arrive coach ! Je fais au plus vite. » répondit Louis, balbutiant.

Une fois revenu à la réalité, Louis rassembla ses affaires avant de quitter le vestiaire. Une petite boule commençait à se former dans son estomac, mais bizarrement, c'était plutôt de l'excitation, de l'attente insoutenable, que du stress ou de l'anxiété. Il n'avait pas peur, mais l'appréhension qu'il ressentait laissait le champ libre à une horde de papillons remontant jusque dans sa gorge, la nouant légèrement. Il avait hâte de revoir Harry après qu'il soit parti sans se retourner, ne laissant pas redescendre la tension.

Il avait tellement la tête ailleurs qu'il dût faire demi-tour après avoir oublié son carnet et son appareil sur le banc. C'était bien ce qu'il ne fallait pas oublier, tout reposait à l'intérieur de ces deux choses. Aucun moyen que Louis laisse ça derrière lui, cela reviendrait à oublier sa tête, sa mémoire, ses souvenirs, et bien plus. Il avait l'impression de n'être personne sans ces deux objets.

Il poussa la grande porte du bâtiment, et ce ne furent pas les rayons aveuglants du soleil qui l'éblouirent mais les néons jaunes de l'éclairage du stade. Il faisait déjà nuit. Mince, ils avaient vraiment dû passer un sacré bout de temps à l'intérieur. La notion du temps échappait véritablement à Louis à chaque moment passé avec Harry. Chaque minute devenait des secondes et il n'en avait jamais assez, il était toujours plus assoiffé, jamais rassasié, comme s'il ne faisait que tremper ses lèvres sur le bord du cocktail envoûtant qu'était Harry, sans jamais avoir le temps d'en boire une gorgée pleine. Et même s'il le faisait, ce n'était jamais assez, il voulait boire le verre entier, voire la bouteille.

Smells like Honeysuckle [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant