Harry
Aucune vie n'est parfaite mais la vie est un combat qui mérite d'être gagné.
Oui, la vie n'est pas facile, elle est injuste, mais Harry savait que sans elle, il n'aurait pas pu rencontrer Louis. Il avait foutu le bazar dans son existence, entraînant Harry à constamment repousser ses limites. Si Harry imaginait toujours le pire c'est parce qu'il avait vécu l'abandon, l'absence et la solitude, et que faire confiance était difficile pour lui. Il n'avait pas confiance en lui, il n'avait pas confiance en l'avenir, et il avait encore moins confiance en Louis. Mais pourtant, il s'accrochait à l'infime partie de lui, lui ordonnant de lâcher prise, il s'accrochait à cet espoir que Louis était peut-être véritablement son âme-sœur et qu'il ne lui ferait jamais de coups bas, lui.
Parce que ces dernières années, c'était l'horreur qu'on croisait le plus souvent dans les yeux d'Harry. L'horreur des jours sans fins, des nuits trop noires, des souffles trop courts. Même s'il faisait bonne figure devant ses amis, devant sa mère, au travail ; il était torturé au plus profond de son être. Depuis sa dernière année de lycée et l'événement effroyable qui l'avait accompagné, les cauchemars étaient récurrents et ne le lâchaient plus. Dans ces cauchemars, c'est son visage qu'il voyait, ses lèvres fines mais pulpeuses, sa mèche brune allant toujours dans ses yeux, la façon dont elle retroussait son nez lorsqu'elle était contrariée, le bleu de ses yeux, un bleu pur, un bleu réconfortant et apaisant. Elle était accrochée à lui comme une vulgaire sangsue, et il pouvait faire tout ce qu'il voulait pour s'en défaire, elle ne le lâchait plus.
Harry savait que toute cette histoire avec Louis pouvait basculer du jour en lendemain, sans qu'il puisse y faire quelque chose. Comme ça avait basculé avec elle. Harry se sentait piégé, il n'y avait plus aucune issue. Et il savait que si les choses se dégradaient avec Louis, il ne pourrait pas gérer une deuxième fois la tristesse et la douleur qui le traverseraient.
Pourtant le bonheur était là, au bout de ses doigts. Louis avait encore une fois sa main penchée dans le vide, au-dessus de sa tête. Harry n'avait qu'à tendre la main pour l'attraper. Une multitude d'étoiles s'échapperaient alors de ce contact, ces étoiles qui pourraient ensuite se transformer en un feu d'artifice éclaboussant leurs deux cœurs d'un torrent d'étincelles. Harry pourrait se laisser aller, faire tomber toutes ces barrières qu'il avait mis tant de temps à bâtir. Il pourrait se défaire de cette carapace qui lui permettait une protection sans failles contre les aléas tumultueux de la vie, contre les peines et les souffrances, contre tout ce qui brisait son être de part en part.
Oui, il pouvait s'en défaire... Au risque de s'écrouler, une deuxième fois.
Petit à petit, Harry s'ouvrait à Louis, prenant le risque de voir tous ses efforts réduits à néant. Parce que la vérité est que Louis était comme une bénédiction pour lui. Harry n'avait jamais ressenti une telle alchimie avec quelqu'un, et il ne voulait pas tout envoyer valser pour un foutu traumatisme d'adolescence, il ne voulait pas tout envoyer valser à cause d'elle. Harry méritait d'être heureux, il le méritait plus que quiconque, et il ne voulait pas briser ce bonheur à cause de la peur foudroyante qui lui tordait le ventre, à cause de son père, à cause d'un évènement passé qui ne devrait d'ailleurs plus avoir d'impact sur sa vie, à présent.
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Smells like Honeysuckle [L.S]
FanfictionFraîchement débarqué dans un petit village du Vermont, Harry se retrouve dans la maison voisine de celle de Louis, la fenêtre de l'un donne sur celle de l'autre. Observer la vie d'Harry à travers sa fenêtre, comme s'il regardait un film devient alo...