Smells like Honeysuckle [L.S]

Chapitre huit

Louis

Les rayons du soleil matinal projetaient les ombres de la végétation alentour sur les murs de la chambre de Louis. C'est aussi eux qui l'avaient réveillé, bien qu'il n'ai pas réellement fermé l'œil de la nuit. Il faut dire que l'épisode d'hier soir l'avait retourné et une multitude de questions tournaient désormais en boucle dans son esprit. Oui, tout ceci avait démarré comme un jeu, mais Louis le savait, maintenant il n'en était plus rien et Harry l'avait ressenti lui aussi, il en était sûr. Pourtant, il n'avait pas réussi à éclaircir la situation en face de lui et il s'en voulait.

La sonnerie de son téléphone sortit Louis de ses pensées.

Thomas :

Salut mec ! Je passe te prendre en voiture dans 10 min rdv au lac avec le groupe

Il était sauvé. Il allait pouvoir se vider la tête et oublier Harry le temps d'une après-midi, loin de tout, juste les pieds dans l'eau, les cheveux au vent et les yeux fermés. Il avait préparé son habituel appareil photo, ainsi que son carnet de notes dans un vieux sac à dos qui trainait au fond de sa chambre. L'air était particulièrement lourd aujourd'hui et l'indice UV indiqué était de 9. Autant dire qu'il aurait mieux fait de se tartiner de crème solaire avant de claquer la porte de son appartement.

En bas du bâtiment, juste devant la grande porte d'entrée, se tenait Thomas, affalé sur le capot de sa voiture fumant une cigarette. Il avait l'air d'un de ces acteurs tout droit sorti des années 60 avec son t-shirt blanc aux manches retroussées et ses Ray Ban clubmaster. A l'arrière, Dylan, la fenêtre entièrement baissée, semblait complètement desséchée. Elle s'énervait désespérément sur Thomas, le suppliant de faire un arrêt chez Jack pour lui acheter une de ces citronnades maison qu'il ne faisait que deux jours par semaine. Elle était plutôt jolie aujourd'hui et avait rassemblé ses cheveux sous un bandana rouge qu'elle avait attaché de sorte à en faire un fichu. Elle portait ses habituels colliers, tous emmêlés les uns aux autres autour de son cou. Martin était rentré de chez sa tante et il farfouillait dans le coffre de la Mustang 67. Il devait sûrement être à la recherche d'une bouteille d'eau au fin fond de la glacière pour faire taire Dylan.

À son arrivée, ils saluèrent tous Louis. Thomas lui avait tapé sur l'épaule en guise de bienvenue. Dylan et Martin avaient quant à eux tendu leurs mains pour qu'il tape dedans.

Après les traditionnelles dix minutes de route, le petit groupe arriva au bord du lac, se garant à la même place que d'habitude. Celle face à l'hêtre, pile à côté de la fontaine. Louis était sorti le premier, son sac sur l'épaule, suivi de Dylan qui l'avait dépassé en courant, elle ne pouvait pas contenir l'excitation qu'elle ressentait. Après tout, c'était elle qui leur avait fait découvrir cet endroit et la connexion qu'elle avait avec était sans pareil. Elle adorait venir au lac, c'était un peu comme chez elle. Thomas s'interposa entre Louis et Martin, balançant ses bras de chaque côté, encerclant le cou de ses deux amis. Les trois garçons avançaient de façon si décontractée et enjouée qu'il était presque possible de dessiner l'onde de bonheur qui les entourait. Louis adorait sentir cette sensation si particulière qu'il ne trouvait nulle part ailleurs ; même en présence de sa sœur, ou devant ses plus beaux clichés, il ne se sentait jamais aussi empli de douceur, aussi léger, aussi serein.