Chapitre dix-huit

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Louis

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Louis

Le mois de Juillet était bien entamé et l'air devenait de plus en plus lourd. La vague de chaleur annuelle s'installait petit à petit. Charlotte était venue voir son frère aujourd'hui. Il faut dire qu'il ne répondait plus trop à ses messages et avait tout bonnement abandonné le rituel du restaurant le jeudi midi, laissant sa sœur en tête à tête avec elle-même. Lorsqu'elle était arrivée devant le grand bâtiment où logeait Louis, il n'avait pas pris la peine de descendre et lui avait simplement dit à travers l'interphone qu'il ne se sentait pas en forme. Il n'avait pas menti sur ce point. Le comportement d'Harry l'avait réellement tracassé, au point que cela faisait bientôt plus d'une semaine qu'il n'avait pas touché un appareil photo.

Charlotte était repartie les mains dans les poches, et Louis l'avait observé à travers la fenêtre du balcon, s'assurant qu'elle démarre bien sa décapotable et qu'il puisse relâcher la pression. Il avait été submergé par une vague d'anxiété lorsqu'il avait reçu le message de sa sœur. Bien évidemment, il était trop tard et elle était arrivée moins de deux minutes après, Louis n'ayant pas le temps de la convaincre de ne pas prendre la peine de se déplacer. 

Il était allé au lac avec Dylan et Martin hier, Thomas étant bien trop occupé avec Ezra. Habituellement, Louis adorait ces après-midi calmes entre amis, celles où il passait son temps à prendre des portraits à la volée, photographiant la végétation et les mouvements de l'eau, mais cette fois-ci, rien n'y faisait, il n'y arrivait pas.

Il n'arrivait plus à fermer cette porte au fond de sa tête, celle où il entassait tous ses problèmes, et qui se cadenassait aussitôt ses amis arrivés. Même en écoutant les anecdotes improbables de Dylan, ou encore les nouvelles compositions de Martin, cette porte restait grande ouverte, des bourrasques libérant ses plus profonds tracas, les laissant tournoyer sauvagement dans son esprit. Et le plus gros de ses tracas se nommait Harry.

Cette porte, Louis la détestait autant qu'il l'aimait. Elle renfermait ses soucis, les cachait quand il ne voulait pas y faire face, mais l'ouvrir voulait aussi dire les laisser partir, s'en débarrasser. C'était une frontière très floue. Valait-il mieux les laisser cacher, et ne pas leur faire face, ou était-il préférable de les laisser sortir, potentiellement les laisser nous blesser, mais aussi peut-être, les résoudre. Foutue porte.

Il se demandait comment la situation avait pu s'inverser si rapidement, sans qu'il en ait conscience. Pendant une minute Harry l'embrassait fougueusement dans la tente, et celle d'après il lui lançait des regards noirs, ou pire, l'évitait, le laissant volontairement savoir qu'il voyait quelqu'un d'autre. Louis n'aimait pas ça, il n'aimait pas savoir qu'il était encore une fois celui qu'on abandonne une fois qu'on a vu qu'il ne valait pas ce qu'on croyait qu'il était. Pour une fois, Louis aurait voulu être le premier choix, l'évidence, la décision qu'on prend sans hésiter. Harry avait sûrement dû voir que Louis n'était pas celui qu'il s'était imaginé. Après tout, pour qui se prenait-il ? Louis n'était qu'un mec sorti de l'adolescence cherchant désespérément qui il était, perdu entre la fac et ses rêveries futures irréalisables. Harry méritait mieux. C'est ce que Louis se disait, et le reste du monde pensait sûrement la même chose.

Smells like Honeysuckle [L.S]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant