CHAPITRE XXI

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   Dibombari, une petite ville à moins d'une vingtaine de kilomètres au nord de la capitale économique Douala, toutes deux dans la région côtière du Littoral. Une petite ville peuplée d'agriculteurs et d'éleveurs, aux allures d'une zone rurale mais émergeant constamment.

À la différence de la majeure partie des villes camerounaises, où les voies bitumées riment avec des gratte ciel et des habitations bourgeoises, à Dibombari c'était la modernité au milieu de la nature. Une nature omniprésente qui pourtant respecte l'espace qui lui est délimité, sans jamais franchir les barrières de l'évolution autour d'elle. Une nature qui ne regresse pas mais a accepté en son sein les actions de l'homme.

La route bitumée que nous empruntions Oscar et moi, ressemblait à une fine ligne qui déchirait au passage, le décor verdoyant qu'offrait l'immense végétation des deux côtés du chemin.

Je m'étais renseignée auprès de mes tantes, qui m'avaient donné plus de précisions, concernant les informations que j'avais déjà. Je n'eus donc aucun mal à obtenir l'adresse de la maison familiale, qui était à l'abandon depuis le décès de mes grands parents, avant ma naissance. C'était déjà une bonne piste où commencer, si nous trouvions la maison familiale, nous pourrions en apprendre plus sur la vie de ma mère et peut être retrouver cet Isidore.

Vladimir n'étant pas encore de retour, j'avais pu préparer mon voyage avec Oscar. Je confiai Guillaume pour deux jours à la seule qui prendrait soin de lui, sans me harceler avec des questions : Maria, ou plutôt Odile.

Nous avions pris la route ce matin là, moi dans la voiture d'Oscar, qui était au volant tandis que je ferais l'itinéraire à suivre. La météo était en notre faveur, le ciel sans nuage présageait dès les premières heures de la journée, une chaleur écrasante. Le soleil, ardent et monstrueux de par ses rayons, se faisait déjà ressentir.

Au bout d'une heure, nous étions déjà à au cœur de Dibombari. De là, il fallait juste emprunter la voie qui mènerait au quartier Eboko.

Tu étais déjà venue ici auparavant ? me questionna Oscar en restant concentré sur sa conduite au volant

Non jamais, en fait ma mère parlait très peu voire jamais de la vie qu'elle avait mené avant de rencontrer mon père. Elle n'était d'ailleurs pas très en contact avec sa famille. Je n'ai pas souvenir d'avoir un jour assister à une réunion de famille ou une célébration du côté maternel. Ma mère s'était volontairement éloignée de ses sœurs, lui racontai-je en pivotant ma tête vers la vitre

Ça a être difficile pour toi, tu n'es pas en contact avec tes tantes et cousins de ce côté ?

Nous avons grandi séparément mais avec le temps, j'ai cherché à les connaître, nous nous entendons bien mais ne nous parlons pas beaucoup

Les Tréfonds de L'âme Où les histoires vivent. Découvrez maintenant