Road Trip [Terminée]

Chapitre 60 - L'absence

Média : The Last Remaining Light – Audioslave

Samedi 29 juillet 2017

Je suis réveillé en sursaut par un grand fracas sur le palier. Putain c'est quoi ce bordel ! Qu'est ce qu'il lui prend à mon voisin à faire ce barouf d'enfer ? J'étais en plein rêve, plutôt agréable d'ailleurs. Une jolie brunette, Lena je crois, me vantait les mérites de son café « Made in Colombia ». J'allais fièrement lui montrer les photos de mon séjour en Colombie et de ma Pocahontas lorsque le bruit violent m'a dérangé dans mon sommeil.

Je prends mon téléphone et regarde l'heure. Il est sept heures du matin. Il fait chier. Lui qui est toujours super discret, là il abuse carrément. Il mériterait que je garde la bouteille de tequila ! Non, je ne suis pas comme ça. Je souris de ma connerie et me tourne pour essayer de me rendormir un peu. Je mis le réveil à neuf heures pour aller faire quelques petites achats avant d'aller chez Jay donc je peux largement repiquer un petit roupillon.

J'ai à peine le temps de fermer les paupières qu'on sonne à ma porte. Et merde ! Bon, il doit avoir sérieusement besoin d'aide pour me déranger aussi tôt. J'enfile un pantalon de survêtement et un t-shirt puis j'ouvre en baillant le battant blindé sans vérifier à l'œilleton au préalable.

Le soleil brille déjà beaucoup et la lumière extérieur m'aveugle. Je cligne des yeux et me retrouve nez à nez avec un bataillon de flics en uniforme. Avant de prendre conscience de cette scène surréaliste digne d'un polar, un mec en costard s'approche de moi et me fait face en me scrutant.

— Monsieur Kessler ?

— Lui-même, réponds-je suspicieux.

— Bonjour, je suis l'inspecteur Schroeder, se présente-t-il en me montrant sa carte que je distingue à peine, le regard encore dans le brouillard.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Dan va bien ? m'inquiété-je en me penchant pour essayer d'apercevoir quelque chose à travers le mur de policiers qui envahissent le palier.

Comme je n'ai rien à me reprocher, c'est donc forcément mon voisin qui a un pépin.

— J'ai justement quelques questions à vous poser à propos de Monsieur Robbins. Vous m'autorisez à rentrer ?

Vue sa gueule sérieuse, je pense que je n'ai pas trente six mille options. Je me décale pour le laisser passer et tente à nouveau de voir ce qu'il se passe à côté mais l'armada de flics me barre le passage. Tant pis je vais essayer d'avoir des informations autrement. Je referme la porte derrière l'inspecteur qui commence à fureter du regard mon appartement. Je l'enjoins de me suivre jusqu'à la cuisine.

— Café ? lui proposé-je en attrapant une tasse pour m'en préparer un.

— Oui volontiers, merci. Vous permettez ? demande-t-il en me désignant un tabouret haut.

Je l'invite à s'asseoir et pose les cafés sur l'îlot avant de prendre place face à lui.

— Alors je peux savoir ce qu'il se passe maintenant ? me préoccupé-je.