Décembre 1993.
La troisième année commença avec la surveillance de l'école par les détraqueurs. Ils rôdaient autour de Poudlard, guettant le moindre geste suspect qui pourrait les mener à Sirius Black. Hagrid, quant à lui, avait enfin eu le rôle de professeur de soin aux créatures qu'il souhaitait, mais sa carrière risquait de rapidement prendre fin avec la blessure de Malefoy causée par Buck.
Le pauvre petit dût aller à l'infirmerie et y rester une semaine complète. Heureusement pour lui, Alleen lui tenait compagnie, allongée sur le lit d'à côté.
- Pourquoi t'es là toi, c'est l'autre hippogriffe qui t'as blessé aussi, c'est ça ? De toute façon mon père le fera exécuter, j'en suis sûr.
- Du tout, pouffa-t-elle, avec Daphné et Pansy on se faisait une soirée entre filles quand j'ai glissé sur l'une de leurs perruques. Résultat : rotule déplacée.
- Alors comme ça tu as aussi des amies à Serpentard. Tu laisses enfin de côté ces autres idiots de Gryffondor ?
- Dit-moi, tu sais que chaque maison a ses dortoirs ? Et qu'ils sont séparés les uns des autres, n'est-ce pas ?
- Donc tu considères Greengrass et Parkinson comme des bouches trous ?
- Cesse donc de tout interpréter de travers et détend-toi un peu, j'ai simplement des amis en dehors de ma maison, c'est aussi simple que ça ! lui rétorqua-t-elle en lui lançant un clin d'œil.
Drago ne saisissait toujours pas le principe d'avoir des "amis" extérieurs à sa maison mais abandonna rapidement, ce concept était hors de sa portée. Il retourna sa tête de sorte à fixer le plafond quand la voix d'Alleen brisa ce silence.
- Ta chevalière, c'est un bijou de famille ?
- C'est le cadeau que mon père m'a offert pour mon treizième anniversaire, assura-t-il le menton levé alors qu'un voile de tristesse passa devant ses yeux - qui n'a pas échappé à l'œil inquisiteur de cette chère Serpentard.
- Il doit avoir beaucoup de valeur à tes yeux alors.
Drago n'eut pas le temps de répondre que les deux adolescents se rallongèrent correctement, Madame Pomfresh entrant afin d'effectuer son contrôle.
⁂
Les cours reprirent pour ces deux jeunes élèves, les sorties à Pré-Au-Lard approchant à grand pas, le château était en pleine ébullition. C'était le moment que tout le monde attendait, le paysage enneigé donnait vie à des rêves plus grands les uns que les autres.
Lors d'une virée shopping avec Daphné pour trouver des cadeaux de Noël pour leurs familles respectives, Greengrass retrouva sa cadette d'un an, faisant ses courses elle aussi. Se sentant de trop dans leur petit duo, Victoria se mit en quête d'un petit coin paisible où elle pourrait tranquillement attendre son amie. En entrant dans les bar des Trois Balais, elle vit Neville, Seamus et Dean attablés près du bar et alla les rejoindre. Une bièraubeurre à la main, ils discutèrent de bon train des nouvelles de l'école.
D'un œil suspicieux, Malefoy observa le petit groupe, accompagné de ses gardes du corps improvisés, à quelques mètres seulement de leur table, ses mèches platine entravant légèrement sa vue. Devant cette scène, il ruminait : après leur discussion à l'infirmerie, il pensait qu'elle lui adresserai un geste de la main, un mot... un regard ? Il baissa les yeux vers son verre et le vida d'une traite. Tant pis. Ils n'étaient pas meilleurs amis non plus, ils ne se devaient rien. N'est-ce pas ?
Non. Il n'en avait que faire de cette Sang-Mêlée, si elle pensait l'amadouer grâce à ses grands yeux et ses mèches noires rebelles, elle se fourrait le doigt dans l'œil. Il était résolu à ne pas se laisser manipuler par cette sorcière.
Il sortit prendre l'air, abandonnant ses amis qui l'accompagnaient et déambula dans le village. Ses pieds trainaient dans la neige quand il aperçut Ron et Hermione plus loin. Il accourut vers Crabbe et Goyle, avant de les tirer à sa suite. Quoi de mieux pour s'occuper l'esprit que d'exercer son passe-temps favori : chercher des noises à Potter et sa bande ?
La chance n'étant définitivement pas de son côté, il fut royalement remis à sa place par Harry qui, sous sa cape d'invisibilité, le traîna dans la neige glaciale du village. Le prenant pour un esprit ou tout autre fantôme, les deux acolytes du blond l'abandonnèrent lâchement, fuyant pour leur propre survie. Riant aux éclats, le trio partit.
Par un concours de circonstances, Ophelia - qui le cherchait pour lui dire bonjour - le vit allongé au sol. Sa malediction refaisant surface, elle fut prise d'un fou rire en voyant ainsi Malefoy, au sol sur la neige comme une étoile de mer, le nez rougi et les cheveux en bataille. Puis elle tendit sa main et aida le petit blondinet à se relever, toujours un sourire moqueur aux lèvres.
Une fois sur ses pieds, il épousseta des habits avant de détourner le regard, la mine offensée.
- Alors maintenant que ses petits amis les griffons sont partis, madame se donne enfin la peine de venir me voir, prononça-t-il sèchement.
Son cerveau fit défiler devant des yeux tous les moments où elle avait été en contact avec le blond. Qu'avait-elle pu faire de travers ? Et il mit pause sur quand elle s'était rendue au bar. La lumière se fit dans la tête de la brune : il lui en voulait parce qu'elle ne lui avait pas dit bonjour aux Trois Balais ?
- Pansy en face de toi te dévorait des yeux, j'ai pensé que vous étiez en rendez-vous ou un truc du genre donc j'ai préféré vous laisser. Mais c'est pour ça qu'après je suis venue te chercher justement !
Que Malefoy l'aie remarquée mais qu'en plus aie été vexé de son comportement prouvait que sa compagne était passé de détestable à ... Tolérable ? Elle sourit intérieurement à cette pensée.
Drago quant à lui, paraissait rassuré : Ophelia était encore dans ses rangs. Elle n'était peut-être pas sa Serpentard préférée mais elle ne le fréquentait pas par intérêt, si tant est qu'ils se fréquentaient réellement.
- Bon, tu sais quoi, vu que monsieur boudait parce que je lui manquais trop, j'ai un petit cadeau pour toi.
- Un cadeau ?
- Oui, un cadeau.
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17.08.2022
Bientôt cinquante lectures, même si le 3/4 sont mes propres relectures.
Merci d'exister,
Suzann H. <3
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Son regard - [D. Malefoy]
FanfictionRegards au détour d'un couloir, sourire durant leurs cours, lettres de minuit. Ainsi Drago communiquait pour la première fois sans arrogance ni mépris avec elle. Petit à petit, sa présence d'origine si insupportable devint indispensable. Quelle hont...