Mai 1976 .
Le jardin de Poudlard fourmillait d'élèves sortant profiter du soleil de leur fin d'année. Severus, une nouvelle fois humilié par Potter et sa bande, voyait sa douce Lily s'éloigner, regrettant l'époque où ils n'étaient que deux.
Allongé dans un coin reculé du parc, sous un saule pleureur, il soupira. Il allait enfin pouvoir se reposer un peu, loin du brouhaha ambiant du château. Mais c'était sans compter sur une jeune Serdaigle aux cheveux noirs qui apparut juste au dessus du visage du garçon.
- Booh.
Il tourna la tête, déjà épuisé par le surplus d'énergie qu'avait son amie. Ils étaient maintenant en sixième année, et il n'aurait jamais cru possible une telle amitié entre lui, l'introverti fou amoureux de son amie d'enfance, et elle, la sage et dévouée fille de Serdaigle.
- Eleana, fiche moi la paix, tu veux ?
Elle secoua la tête : hors de question d'abandonner son camarade face à ses bourreaux miniatures. Et puis, inutile d'être devin pour savoir que Lily s'éloignant peu à peu de son ami d'enfance tuait le concerné à petit feu. Elle lui devait tant !
Devant l'air insistant d'Alleen, il l'invita dun geste de la main à s'allonger près de lui, ses yeux noirs rencontrant les iris bleues de la jeune fille.
Désormais l'un à côté de l'autre, avec pour seul bruit le léger vent qui bruissait près de leurs oreilles, Eleana brisa ce silence ambiant :
- Tu sais, s'ils t'énervent vraiment, on peut leur jouer un mauvais tour nous aussi. Venant d'une Serdaigle, c'est pas le truc le plus sage à faire, mais le roi des potions doit riposter.
- Non, le coupa-t-il.
L'aigle tourna sa tête vers le serpent, confuse.
- Non ? Tu comptes les laisser faire jusqu'à la fin de ta scolarité ?
- Pas pour ça, non pour m'appeler le roi des potions je veux dire. Son regard observait les branches au dessus de sa tête, concentré. Appelle-moi plutôt, le Prince de Sang-Mêlé, finit-il avec assurance.
Il tourna la tête à son tour, détaillant Eleana du regard. De ses joues roses et rebondies, remontant à ses cheveux coupés à la garçonne, en passant par son petit nez en trompette, sans oublier ses lèvres jamais sans un sourire et ses grands yeux bleu glace. Lui qui ne jurait que par Lily Evans et son regard vert, il s'était retrouvée avec comme meilleure alliée Eleana Alleen.
- D'accord, mon cher Prince de Sang-Mêlé, mais moi aussi, je veux un surnom qui en jette autant que le tien ! Toi, ton surnom c'est pour quoi ?
- Ma mère s'appelait Eileen Prince, et je suis un Sang-Mêlé.
- C'est donc aussi simple que ça ? Alors moi, je sais déjà faire de la magie sans baguette donc... La Sorcière sans Baguette ? proposa-t-elle, sa main tendue vers le ciel, faisant crépiter de petites flammes. Oui, ça me plaît bien, la Sorcière sans Baguette.
- Ta prédisposition est vraiment fascinante.
- Ton talent en potion est captivant.
Il grand soupir traversa ses lèvres, le regard rivé sur ses chaussures.
- Quelque chose ne va pas ?
- Pourquoi tu t'entête à m'avoir dans ton entourage ? La première année tu m'évitais comme la peste et maintenant dès lors que j'entre dans ton champ de vision, tu me couvres de ta joie de vivre mielleuse. Si c'est de la pitié que tu ressens à mon égard, sache que j'apprécie ma propre compagnie bien plus que celle de la quasi-totalité des élèves de cette école. Alors pourquoi ?
- Je te trouve cool. Tu trouves que je me fiche de toi hein ? Pourtant non, ton caractère n'a pas changé d'un pouce depuis notre première année - tu me faisais peur à cette époque - et, son rire cristallin sonna aux oreilles du brun, je pense que ça me ... rassurait ? D'avoir un repère, quelqu'un qui n'a pas changé, qui justement ne cherchait pas l'attention des autres ni même la reconnaissance de tous, la preuve : tu utilises un surnom.
Alors aussi aigri, froid, sarcastique et amer que tu sois, je pense que si une personne au monde serait capable d'apprécier ta compagnie, ce serait moi. Et puis, même si Evans a retourné sa veste, ton amour pour elle est resté constant, et je pense que moi aussi, j'aimerais connaître une histoire d'amour pareille. Avec une fin heureuse de préférence.Il la trouvait complètement folle de trouver en tous ses défauts un point positif. Tellement que ses joues se teintèrent légèrement ; bien qu'implicites, jamais il n'avait reçu tant de compliments, même de la part de ses parents.
- C'est vrai que c'est rassurant.
Ces mots étaient autant une approbation des dires de son amie qu'une affirmation. Douze ans qu'il avait vécu dans la solitude la plus complète, et trouver non pas quelqu'un qui lui ressemblait, mais quelqu'un qui le soutenait, il trouvait ça réconfortant à sa manière.
Le reste de l'après-midi, ils restèrent ainsi, côte à côte, somnolents, la peau blafarde de Rogue chauffée par le soleil traversant les branches, dans un silence apaisant, qui n'avait pas besoin d'être brisé par une quelconque parole futile.
Quoique... Si. Potter, Black, Lupin et Pettigrow arrivèrent en trombe sous l'arbre et se penchèrent sur le duo.
- Tu sais Alleen, Poudlard regorge de garçons bien plus intéressants que cet imbecile, lança Sirius.
- Hm, je m'en fiche un peu, la compagnie de "cet imbecile" m'est bien plus agréable que la tienne, rétorqua-t-elle avec légèreté, désormais assise.
James menaça Severus de sa baguette :
- Et si on jouait un peu, hein les gars ? Wingardium Leviosa !
Rogue commençait à leviter mais un rapide Finite Incantatem murmuré par la brune suffit à le faire redescendre. Assise au sol sur ses genoux, elle tendit la main et alors que le Serpentard s'apprêtait à traiter Potter de tous les noms, elle fit doucement brûler le pantalon du Gryffondor. Bien entendu, ils ne savaient pas que c'était elle, et Pettigrow pointant sa baguette vers la direction enflammée, il fit immédiatement accusé par Lupin et Black.
La panique gagna le petit groupe : James tentait pathétiquement d'éteindre le feu qui dévorait son bas agitant vainement les bras, Sirius s'affairait à crier à Peter d'éteindre le feu, Remus récitait un à un tous les sortilèges qu'il connaissait et Lily, les ayant suivis de loin, mettait le plus de distance possible entre eux et le duo.
Une fois de nouveau seuls, ils échangèrent un regard complice et rirent de bon cœur.
- Bien joué, la Sorcière sans Baguette.
- Merci, le Prince de Sang-Mêlé.
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15.08.2022
Un de mes sortilèges préférés, je crois.
A bientôt,
Suzann H. <3
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Son regard - [D. Malefoy]
FanfictionRegards au détour d'un couloir, sourire durant leurs cours, lettres de minuit. Ainsi Drago communiquait pour la première fois sans arrogance ni mépris avec elle. Petit à petit, sa présence d'origine si insupportable devint indispensable. Quelle hont...