7 | Sortilège de neige

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Alors comme ça Alleen avait un cadeau pour Malefoy ?

Ses deux bras derrière son dos, elle demanda à Drago de choisir l'une des deux main. Il pointa sa main droite de son doigt, alors elle s'approcha pour lui donner son présent. Lorsqu'elle fut assez près... Elle lui lança une boule de neige à la figure.

Il était stupéfait. Comment pouvait-elle porter atteinte à son intégrité à lui tout en gardant son sourire espiègle collé au visage. Hors de question qu'il se laisse faire. Il dégagea son visage de ses mèches blondes envahissante et se vengea. Ainsi démarra une longue bataille de boules de neige où l'un comme l'autre enchaînaient les offenses tout en esquivant les attaque de l'adversaire. Après une bonne dizaine de minutes de jeu, la fin se dessinait peu à peu : Malefoy avait un net avantage sur la brune. Il ne cessait pas d'attaquer.

Ses attaques étaient tellement efficaces qu'Ophelia fut obligée de reculer. Un pied derrière l'autre, elle laissait peu à peu son adversaire gagner du terrain. Lorsqu'elle fut acculée contre un tronc d'arbre, elle se décala d'un pas pour esquiver le bloc de glace qui n'allait pas tarder à la frigorifier, c'était trop tard. Son pied dérapa contre une plaque de givre et elle s'étala au sol avec la grâce d'un éléphant.

Devant cette scène, Drago ne put retenir un fou rire. Pour une fois qu'il pouvait se moquer d'elle, et non pas l'inverse, il n'allait certainement pas se priver.

Après avoir bien rit de sa camarade, il daigna enfin s'approcher pour voir son état. De petites taches rouges avaient pris place sur ses joues, près de son nez déjà rosi par le froid ambiant et une petite moue boudeuse était peinte sur son visage.

- Alors, quand c'est moi qui me ridiculisait les années précédentes c'est marrant, mais quand c'est toi c'est pas drôle, hein ?

- Ça arrive à tout le monde de tomber, bougonna-t-elle.

Leurs regards se croisèrent avant qu'un rire commun aux deux Serpentard ne se diffuse dans la neige.

- Bon, c'est pas tout chéri, mais aide-moi tu veux ? Le givre n'est pas très confortable si tu vois ce que je veux dire.

Elle tendit la main dans l'espoir que le blond ne l'aide, et bingo ! Il attrapa sa main en retour, l'air hautain.

A peine leurs doigts ne se sont croisés qu'Ophelia tira sur la main de Malefoy, le faisant chuter en faisant un contre poids.

Il s'étala au sol avec la grâce d'un éléphant et un nouveau rire prit les deux complices. Leurs regards se croisèrent et Drago se réinstalla correctement sur le dos, de sorte à n'avoir qu'à tourner la tête pour voir le visage d'Ophelia.

- Si mon père nous voyait ensembles, je pense qu'on serait bons pour Azkaban, Ophelia, lâcha-t-il.

Les yeux de cette dernière s'écarquillèrent.

- Quoi ? T'as avalé une mouche ?

- Du tout, c'est juste que ça va faire trois ans qu'on se connaît, et c'est la première fois que tu m'appelles par mon prénom.

Et elle avait raison, en y réfléchissant, avant, Malefoy ne l'appelait que "toi", "Alleen" ou encore "la traîtresse de Serpentard". Mais jamais Ophelia. A tel point qu'elle a pensé qu'il lui donnait tous ces sobriquets car il ne savait pas son prénom. Mais finalement, si.

- Oh, dans ce cas laisse moi ajouter ceci : bien que ton prénom sonne merveilleusement bien quand il sort de ma bouche - logique - ce sera la dernière fois que tu l'entendras, Lia.

- Désolée, je t'ai coupé, pourquoi ton cher papa nous tuerait ? répondit-elle en lui faisait les gros yeux.

Il la fixa comme si c'était une évidence.

- Tu es une Sang-Mêlée. Et ta famille n'a aucun renom.

- La renommée c'est si important ?

- Évidemment ! Comment veux-tu être en mesure de te faire des alliés solide s'ils n'ont aucune renommée ? C'est la première chose que mon père m'apprise.

- Moi, ma mère m'a appris que la bêtise se mettait toujours au premier rang pour être vue et que la discrétion restait toujours à l'arrière pour voir. Et puis, ton père n'est pas omniscient, tu devrais te faire ton propre avis sur la question.

- Inutile, si je veux devenir comme mon père, je dois commencer par appliquer ses conseils, rétorqua-t-il sur la défensive.

- Mais tu ne pourras jamais être comme ton père ! Vous êtes deux personnes différentes, lui ressembler reviendrait t'effacer pour devenir une pâle copie de sa personne !

- Tais-toi ! Tu ne peux pas comprendre ce que ça fait de vivre dans une famille comme la mienne, d'avoir un père comme le mien, tonna-t-il en s'asseyant.

- C'est vrai, murmura Ophelia, je ne peux pas comprendre : je n'ai pas de père.

Drago ouvrir sa bouche pour répondre mais au loin, une voix appelait la brune.

- C'est Daphné, je dois y aller.

Sur ces dernières paroles elle se leva, laissant le blond toujours assis dans la neige, et alla rejoindre son amie.

- Alors ? Comment va ta sœur ?

- Bien, elle a été plutôt supportable aujourd'hui, en même temps elle avait besoin de moi pour choisir des cadeaux pour nos parents.

Daphné était une jeune fille rousse aux yeux bleus, née de deux Sang-Purs. Elle adorait les animaux et c'est donc sans étonnement qu'elle excellait dans les cours de métamorphose du professeur McGonagall. Sa petite sœur était sa cadette d'un an, mais vu leur ressemblance, on pouvait facilement croire qu'elles étaient jumelles. Et comme toutes sœurs, elles étaient autant complices qu'ennemies.

Heureusement pour elles, leurs parents étaient ce qu'on pouvait appeler ses Sang-Purs particuliers : ils ne faisaient parti ni des conservateurs de leur rang, ni d'anciens Mangemorts. De ce fait, ils étaient à première vue relativement laxistes avec leurs filles - à leur plus grand bonheur.

- Tu rentres chez toi pour les vacances de Noël, Daphné ?

- Oui ! Ce sont les seules de l'année scolaire où on peut se voir et passer un vrai moment ensemble, pourquoi ? Tu restes ?

- Je t'avoue que je sais pas encore. Si ma mère est disponible et que ma sœur vient, j'irais les voir, mais je suis bien partie pour ne recevoir que des lettres cette année encore !

C'est vrai que quelques fois, elle regrettait son enfance et tous le temps qu'elle et sa famille passaient ensemble. Néanmoins, elle n'avait jamais été aussi épanouie qu'ici, à Poudlard. Et ça, elle ne le changerait pour rien au monde.

Drago quant à lui, retourna au château, et chercha activement son ami de longue date : Blaise Zabini. Une fois trouvé, il s'assît devant lui, l'air soucieux, avant de lâcher ces cinq mots :

- Il faut qu'on parle.

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20.08.2022

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Bon week-end,
Suzann H. <3

Son regard - [D. Malefoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant