Son regard - [D. Malefoy]

20 | Sortilège de torture

Intégrer l'Armée de Dumbledore avait été terriblement compliqué. Bien que toutes les maisons aient le droit de l'intégrer, la Serpentard traînait toujours derrière elle le poids de la réputation de sa maison.

Heureusement pour elle, son amitié avec Hermione et les quelques moments passés avec Harry facilitèrent son intégration. Essayant de faire usage de sa baguette du mieux qu'elle pouvait, elle avait un sourire béat en voyant son Patronus : un loup. Victoria le trouvait vraiment beau, solitaire mais pas égoïste, la tête levée et le regard perçant.

Elle regrettait sa troisième année lorsque devant l'épouvantard de l'ex-professeur Lupin, elle perdit tous ses moyens face à une projection de père, qui lui disait qu'il l'aimait. Ce simple mot, Ridikulus, était resté coincé dans sa gorge. Et dire que maintenant elle savait presque autant de sortilèges avec que sans baguette. Ce serait mentir que de dire qu'elle n'était pas fière.

Malheureusement, l'épouvantard de la brune ne passa pas inaperçu auprès de Drago. Si le début de son année avait été un amas d'idées noires, c'était en partie car au retour du Seigneur des Ténèbres, une réunion de Mangemorts avait eu lieu au manoir Malefoy, et parmi tous les visages, un possédant les mêmes yeux de miel que sa Lia y figurait.

Bien sûr, il ne le lui avait pas dit. Avoir son père Mangemort n'est jamais une fierté, surtout après s'être fait passer pour mort. Alors il avait juste accepté ses remarques en silence et obéis à son père. Comme toujours.

Néanmoins, quelque chose, comme un petit rayon de lumière, avait fait son apparition dans l'étendue d'obscurité dans laquelle il baignait. Un quelque chose qui ressemblait à un moyen d'en finir avec le joug frustrant et tyrannique de son père.

Pour la seconde fois, ce semblant d'idée disparut aussitôt qu'il avait survenu, sous les coups incessants de Blaise à sa porte.

- C'est l'heure de la ronde de la Brigade Inquisitoriale. Ce soir il me semble que tu dois faire ton tour seul, exceptionnellement.

Il râla intérieurement et se leva, enfilant sa chemise et nouant sa cravate, il espérait ne pas avoir une soirée trop chargée - hormis si c'était Potter ou Weasmoche qu'il attrapait dans ses filets.

Lumière en bout de baguette, il commença sa ronde. Pas à pas, dans la pénombre du château endormi, il progressa à travers les couloirs.

Sur la pointe des pieds, essayant de ne pas être entendue, elle tentait de se repérer dans l'obscurité.

Il tourna à l'angle d'un couloir, ayant entendu un bruit sourd, semblable à quelqu'un qui trébuche.

Elle se plaqua contre le mur, espérant ne pas être repérée. Sa respiration se fit silencieuse, et ses yeux étaient rivés sur le sol pour ne pas se faire repérer.

Il y avait quelqu'un par ici, il le savait. Sourire en coin, sa démarche se fit plus rapide, pressée d'atteindre l'élève insoumis au règlement.

Sa jambe lui faisait mal. Elle ne pouvait plus continuer sa progression. Ce n'était qu'une question de temps avant que sa main ne soit marquée par l'encre rouge de son sang.

- Stupefix !

- Protego !

La lumière de la baguette de Drago éclaira progressivement la visage grimaçant d'Ophelia. Tenant son genou d'un main et sa baguette de l'autre, la brune ne semblait pas en bon état.

- Lia.

- Tiens donc, Drago.

Le garçon détailla la cadette Alleen sous l'éclat vacillant de l'objet. Les pupilles de ses yeux étaient contractées, sa jambe tremblait légèrement et elle se mordait la lèvre, probablement pour ne pas gémir de douleur.

Les mêmes lèvres qui étaient entrées en contact avec les siennes.

Il lâcha un profond soupir auquel elle répondit par un sourire espiègle. C'était troublant de la revoir dans ce contexte.

- Tu sais que je fais partie de la Brigade Inquisitoriale n'est-ce pas ?

- Oui.

- Tu sais aussi que je dois dénoncer tous ceux qui ne respectent pas le règlement, couvre-feu inclus ?

- Oui.

Elle hochait la tête à chacune de ses affirmations, consciente des risques qu'elle prenait. Ou peut-être pensait-elle qu'il ne m'a dénoncerai pas ?

Drago s'approcha d'Ophelia, la surplombant de sa hauteur. Il baissa sa tête au niveau de son oreille et lui murmura :

- Ne pense pas que parce que nous nous connaissons je te laisserai partir.

Elle recula, et le fixa du regard.

- Pourtant tu savais qui j'étais bien avant de savoir qui était Ombrage.

Les yeux du garçon vacillèrent.

- Je vais continuer mon chemin, libre à toi de recroiser ma route.

Pour la première fois, il n'avait pas obéit face à une autorité supérieure à lui de son propre chef. Ça sonnait comme un début de libération.

Alors qu'Ophelia s'apprêtait à ouvrir sa bouche pour le remercier, une poupée rose à la tête de hamster fit son apparition, un sourire mielleux au visage.

- Monsieur Malefoy, tiens donc, vous avez attrapé cette petite sotte de Miss Alleen.

Le dit Malefoy pinça les lèvres, lui qui voulait lui éviter des ennuis, c'était royalement raté.

- Quant à vous, elle fusilla la Serpentard du regard, puis-je savoir ce que vous faisiez à cette heure-ci ? N'avez-vous pas pris connaissance du nouveau règlement ?

- Bien sûr que je l'ai lu. Je l'ai même arraché et brûlé. Mais ce ne serait pas amusant de vous obéir. Ce ne serait pas digne d'une Serpentard de mon rang.

Disant ces mots, elle leva le menton et agita ses doigts, jetant un sort imaginaire. La petite rose piqua un fard et son teint passa en un éclair à un rouge vif. Elle se supportait pas cette affront.

- Comment osez-vous ?! N'oubliez pas qui je suis et qui vous êtes !

- Je vous prierai d'appliquer vos propres conseils.

Malefoy regardait les deux filles se disputer, Ophelia menant clairement le jeu. Ombrage ne tolérait pas qu'on lui tienne tête, s'il n'agissait pas rapidement, elle pouvait dire adieu à Poudlard.

Il la tira par le bras et la ramena derrière lui.

- Je la raccompagne au dortoir, demain après ses cours elle viendra effectuer sa punition.

La colère d'Ombrage avait pris une toute autre forme. Son sourire mielleux pris de nouveau place sur son visage.

- Vous avez raison, je m'occuperais d'elle correctement demain.

Drago tira encore plus fort sur le bras d'Ophelia, mais un couinement de douleur franchit ses lèvres.

- Je sais pas si t'as entendu, mais tout à l'heure je me suis étalée au sol. Je peux pas trop marcher, désolée.

Le blond leva les yeux au ciel : qu'avait-il fait pour avoir dans son cercle proche une idiote pareille ? Il se pinça les lèvres, tout en fléchissant les genoux.

- Que je te porte sur mon dos est une chose, mais hors de question que je mette ne serait-ce qu'un genoux à terre pour toi, Lia. Monte.

Sentant ses bras autour de son cou et ses jambes enserrant sa taille, il l'amena à son dortoir, accompagné par sa douce odeur sucrée.

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19.10.2022

Je vais bientôt devoir me remettre à l'écriture, moi.

Bye,
Suzann <3