16 | Sortilège d'invitation

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Les pensées se bousculaient dans son esprit. Lia, sa Lia, voulait de lui comme partenaire pour le bal de Noël ? Il trouvait cette idée impensable. Et pourtant... L'imaginer à son bras virevoltant et riant aux éclats n'était pas si impensable justement. Mais si elle lui avait fait cette requête pour prendre plaisir à la rejeter ? Et si elle avait déjà un cavalier ? Et si...

Sa chouette déposa une lettre sous son né, près de son verre de lait au chocolat et de ses tartines beurrées. Il ouvrit délicatement l'emballage de papier et il reconnut instantanément l'écriture rapide et pressée de son père.

"Drago,
Pour le bal du Tournois, invite la fille Parkinson, nous sommes redevables envers sa famille et elle tenait à y aller avec toi.

Lucius."

Voilà qui mit un terme à ses interrogations. Pas un bonjour, encore moins un au revoir, son père venait pour la énième fois de choisir à sa place. Et pour la première fois, il en était dérangé. Il tirait enfin sur la première chaîne.

Marchant lentement, un air déçu et agacé sur le visage, il se dirigea vers la table où étaient assises Pansy, Daphné et Ophelia, discutant de bon train dès le matin. Il demanda à la brune de le suivre une minute et l'invita. Elle était à deux doigts de sauter à son cou et un sourire espiègle prit place sur son visage. Il était déjà fatigué.

La fille revint à sa table, aux anges. Elle s'exclama dès que son postérieur entra en contact avec le banc :

- Drago m'a invité ! Je vais avec lui au bal !

Ophelia félicita son amie, heureuse d'avoir le cavalier qu'elle souhaitait.

"Dommage que ce soit le cavalier que je voulais aussi."

Elle quitta sa table, son sac sur l'épaule et se dirigea vers son prochain cours. Alors qu'elle déambulait dans les couloirs, étant partie quelques minutes plus tôt, une main saisit fermement son avant-bras et le tira. Lorsqu'elle se retourna, son nez heurta un torse et elle articula du mieux qu'elle put :

- Pardon monsieur je - Drago ?

- Je veux te parler deux minutes.

Alors que ses yeux se levèrent enfin vers son visage, elle vit de profondes cernes creuser son visage aux aspects fantomatiques. Elle tendit sa main, et l'anneau qui ornait son pouce fit frissonner le garçon, reculant devant le geste d'Ophelia. Elle ramena sa main contre son corps et laissa son regard se promener hors des iris grises de blond.

- Qu'as-tu de si important à me dire, je t'en prie ?

- C'est Pansy que j'ai invité au bal. Ma dette n'est pas effacée.

Son regard était fuyant, il ne savait pas quoi faire, quoi dire. Il n'estimait pas que des excuses étaient nécessaires - d'autant plus de la part d'un Malefoy - mais il avait la sensation qu'une main avait exercé une pression sur son cœur lorsqu'il l'avait vue quitter sa table après que Pansy aie hurlé la nouvelle.

Ophelia lui sourit, et ses yeux se fermèrent. Elle lui tendit son petit doigt, et le fixa intensément.

- Alors une autre fois, hein ? On dansera jusqu'à ce que tes pieds aient plus d'ampoules que le Buckingham palace. C'est d'accord ?

Le garçon ne comprenait pas la référence du palais mais il lui rendit son habituel sourire en coin, et saisit son doigt dans le sien. Le contraste était particulier. Son long doigt blanchâtre serra le doigt chaud et bagué de sa future cavalière. Cette fois il tiendrait sa promesse. Et le plus tôt possible. Déterminé, il lâcha son doigt et donna une petite tape amicale sur l'épaule de la brune.

- Je dois y aller, j'ai laissé mes affaires dans mon dortoir. A plus, ma chère Lia.

Ophelia s'arrêta net lorsqu'elle entendit son surnom. Elle était contente qu'il ait déjà disparu au détour d'un couloir, car son esprit était vide, concentré sur ces deux seuls mots. Ma chère. La sonnerie retentit et elle soupira. Fichu pour fichu, elle n'allait pas en plus courir pour assister à ce stupide cours d'histoire de la magie. Elle inspira le plus d'air possible avant de reprendre sa marche vers la salle de classe.

Lorsque le week-end arriva, installée confortablement dans un des sièges de l'immense bibliothèque du château, elle fut surprise de voir se diriger à grand pas vers elle Hermione, un grand sourire aux lèvres, traînant un pauvre Harry tout gêné à sa suite.

- Vivi, désolée de t'interrompre dans ta lecture qui a l'air vraiment passionnante mais Harry meurt d'envie de te dire quelque chose, s'exclama-t-elle un peu trop fort.

La bibliothécaire les foudroya du regards et Victoria ferma son livre, suivant le duo. Une fois dehors, Hermione fit balancer son regard d'un ami à l'autre. Impatiente que le Gryffondor prenne la parole. Voyant sa gêne, elle préféra les laisser tous les deux.

- Tu sais Harry, pas besoin de me regarder comme ça, j'ai beau être une Serpent, je ne mords pas pour autant !

Un brin plus à l'aise, le garçon prit enfin la parole.

- Est-ce que tu voudrais venir avec moi au bal de Noël ?

Ça y est, il l'avait dit, enfin. Le visage de son interlocutrice était figé, comme s'imprégnant des mots du garçon. Recommençant à paniquer, il enchaîna :

- Hermione m'a dit que tu n'avais personne et comme je participe au Tournois, elle s'est dit que montrer que Serpentard et Gryffondor pouvaient être amis était une bonne chose.

Sa future cavalière lui tapota l'épaule, le rassurant. Il n'avait pas autant à stresser pour une invitation.

- J'accepte avec plaisir. C'est pas chaque année qu'on peut être invitée par le grand Harry Potter, participant au Tournois des Trois Sorciers qui plus est !

Harry lâcha un soupir de soulagement, elle avait accepté. Finalement cette soirée allait être moins ennuyante que prévu. Tout content, il alla annoncer la nouvelle à Hermione.

Victoria quant à elle, riait intérieurement. Malefoy ne l'avait pas invitée et elle allait désormais y aller avec son pire ennemi depuis maintenant quatre ans. Quelle ironie du sort. Mais quand même, il ne faudrait pas non plus qu'ils se querellent pour elle, même si leur relation était dans un état déplorable.

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18.09.2022

Je suis bien contente d'avoir déjà écrit la grande partie de cette histoire.

Prenez soin de vous,
Suzann.

Son regard - [D. Malefoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant