01 | Disaster

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June

— Elle est exactement comme sa mère, c'est une emmerdeuse ! Entendis-je mon père crier à la cuisine.

— Arrête de dire ça Ted. Elle n'a que 16 ans, c'est juste une phase, lui répond ma belle-mère. Tu devrais lui donner une seconde chance.

— Une seconde chance ? ! Non, je lui en ai donné beaucoup trop ! Cette fois, j'ai pris ma décision je l'emmène en maison de correction.

Mon cœur manque un battement quand mon père prononce ces mots. La maison de correction ? Non, pitié.

Je me lève du canapé et cours vers la cuisine, en panique.

Cette fois, je sais que je suis allée trop loin, mais je ne vais pas recommencer. Je l'ai fait sous l'influence de la drogue, je n'étais pas moi-même.

— Papa, s'il te plaît, ne fais pas ça ! Crié-je. Je te promets que je ne le referai pas à l'avenir, c'était une erreur..

L'homme aux yeux vert foncé me fait face, les sourcils froncés. Il me fixe d'un regard plein de haine et de ressentiment. Derrière lui se trouve une blonde aux yeux clairs, ma belle-mère. Elle a un air triste sur le visage, mais je sais qu'elle fait semblant.

Elle n'est pas triste, elle est en fait heureuse. Elle attendait que je quitte cette fichue maison où je ne suis pas considéré comme faisant partie de cette famille.

— June, tu as merdé sur ce coup-là. Je ne peux plus vivre sous le même toit que toi. Tu me fatigues, tu fatigues tout le monde ! Alors non, cette fois, je t'emmène en maison de correction tu n'as pas ton mot à dire là-dessus.

Je le regarde d'un air suppliant, mais il ne bronche pas. Il a pris sa décision et je ne peux rien faire pour l'en empêcher. Je dois avouer que ça me fait mal de voir qu'il la prend avec tant de légèreté. Il sait que j'ai été rejeté et abandonné de nombreuses fois durant mon enfance, mais il ne semble pas s'en soucier.

L'instant d'après, je suis dans ma chambre avec ma belle-mère. Elle tient une valise dans une main, et dans l'autre, elle porte mon demi-frère de 7 mois.

— Dépêche-toi de sortir tes affaires, ordonne-elle sèchement.

Je lui envoie un regard noir sans répondre. Cette garce est capable du pire. J'ai essayé une fois de me rebeller contre elle, et devinez comment j'ai fini ?

Enfermé dans ma chambre pendant trois jours d'affilée, sans nourriture.

Et tout ça sans que mon père le sache. Elle lui a dit que je dormais chez une amie, c'est une vraie folle.

J'ouvre mon armoire et j'en sors quelques sweat-shirts et joggings, c'est tout ce que j'ai de toute façon.

La blonde pose son fils sur le sol et ouvre la valise. Elle me fait signe de mettre mes vêtements dedans, ce que je fais.

Une trentaine de minutes plus tard, je suis prête. Je descends au salon, ma valise à la main, où mon père est assis sur le canapé au téléphone. Ses yeux sévères me scrutent pendant un long moment, puis il raccroche.

— On y va, maintenant.

Il se lève et se dirige vers la porte. Je reste immobile pendant quelques instants, ne réalisant pas vraiment que je vais quitter cette maison. En soi, cela ne me réjouit pas vraiment, car je ne pourrai plus sortir avec mes amis, mais d'un autre côté, ce n'est pas si mal, car je n'aurai plus à faire face à ma belle-mère et à ses cris incessants.

— June ! Grogne-il.

Mes jambes commencent à avancer vers la porte.

Cette maison ne va pas me manquer.

Je regarde mon père embrasser mon frère sur le front et dire au revoir à Stella, (ma belle-mère) avant de monter dans la voiture.






Connor

Putain, c'est encore arrivé.

Je me regarde dans le miroir. Mes cernes sont très visibles, témoignant de ma fatigue, elles sont accentuées par la lumière terne du matin. Derrière mon reflet, je peux voir la silhouette de... Hum, j'ai oublié son nom. Elle est confortablement emmitouflée entre mes draps blancs et semble dormir profondément.

J'ai encore fait l'erreur de coucher avec une fille de la maison de correction, c'est stupide, je sais, j'aurais pu l'éviter, mais ma queue en a décidé autrement.

Je peux vous garantir que cette histoire se terminera comme toutes les autres.

Elle va tomber amoureuse de moi.

Comme toutes les autres filles que j'ai baisées.

Je soupire d'agacement avant de prendre mon téléphone qui était posé sur ma table de chevet. Je regarde brièvement l'heure : 8h10 s'affiche. Les gardes ne vont pas tarder à nous réveiller pour le petit-déjeuner et l'entraînement matinal. J'éteins mon téléphone.

Je me regarde à nouveau, je ressemble vraiment à un clown. Mes cheveux noirs retombent sur mon front, signe que je dois les couper. Ma peau est plus pâle que celle d'un Européen de l'Est, et pour couronner le tout, j'ai une petite barbe qui pousse sur le bout de ma mâchoire.

— Tu es beau, ne t'inquiète pas.

Je lève instantanément les yeux vers son reflet. La fille s'est réveillée. Elle est maintenant assise sur mon lit, tenant le drap contre son corps pour cacher ses parties intimes.

Elle est conne ou quoi ?

— Sors de ma chambre, lui ordonné-je sèchement en me tournant vers elle.

Elle écarquille légèrement les yeux. Probablement surprise par le ton que j'ai employé. Elle devra s'y faire, car je n'ai pas l'intention d'entretenir avec elle une relation du type "sex friend". Je la considère uniquement comme un coup d'un soir.

— Tout va bien Connor ? Tu avais l'air beaucoup plus doux hier...

— Peut-être, mais maintenant c'est fini, sors.

Heureusement, elle n'insiste pas et se dégage de mon lit. Elle me jette un dernier regard avant de quitter ma chambre. Après ça, je laisse échapper un énième soupir.

Cette journée va être merdique.



                                      °°°

Nous entrons dans la grande cour de la maison de correction. Un garde tient mes poignets menottés. Je jette un coup d'oeil derrière moi, il y a Tyler, mon ami. Il est aussi menotté et comme d'habitude, il se dispute avec le policier. Ce type n'est vraiment pas possible.

Une fois arrivé devant le terrain, on m'enlève les menottes. Le soleil californien me brûle les yeux et la peau. Mais au moins, je vais pouvoir bronzer.

— Connor ! Putain, j'étais à deux doigts de tuer ce connard de flic. Grogne mon ami en s'approchant de moi. Il m'écrasait les poignets avec ses putains de menottes.

Je lui souris. Ses cheveux et ses yeux bruns sont éclaircis par le soleil, ce qui le rend beaucoup plus chaleureux et fait ressortir son allure méridionale.

— T'es vraiment un con, Tyler. Lancé-je avant de commencer à courir sur la piste, il me suit avec un large sourire sur le visage.

— Alors, cette fille, Cynthia ? Tu l'as bien baisée hier soir ? Il demande.

Oh, alors c'est son nom.

Je le fixe d'un air sale alors qu'il me regarde avec ses grands yeux. Je ne peux pas m'empêcher de rire.

— Ouais, c'était un bon coup.

This boy next to my room |EN FRANÇAIS|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant