This boy next to my room |EN FRANÇAIS|

24 | Past talk

Tw: Suicide/scène choquante.

Connor

Lorsque j'ouvre à nouveau la porte de notre chambre, je retrouve June allongée sur le lit. Elle n'a pas bougé et ne semble même pas avoir remarqué mon retour, trop perdue dans ses pensées.

À quoi pense-t-elle ?

Je m'approche d'elle sans faire de bruit, prenant bien soin de refermer la porte derrière moi. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'elle me remarque.

— Je suis désolée de t'avoir parlé comme ça tout à l'heure, c'est juste que je n'ai jamais fait ça avec personne et... tu viens de me dire que Cynthia...

— Je ne lui dois rien, June.

Elle hoche la tête et ses lèvres s'étirent timidement.

Et là, pendant une seconde, je la trouve adorable. Je me demande comment j'ai pu la détester. Son sourire est contagieux car mes lèvres s'étirent aussi.

Ça fait longtemps que je n'ai pas ressenti ça.

— Tu veux bien me parler de toi ? J'ai l'impression de ne rien connaître de ton sujet, me dit-elle soudainement.

Je fronce les sourcils, pris au dépourvu par sa demande. J'ai l'impression qu'elle me supplie avec ses yeux.

Comment pourrais-je refuser après ce qu'il vient de se passer ?

                                        ...

Je suis allongé sur son lit, à côté d'elle. Nos deux corps sont à une distance raisonnable l'un de l'autre et regardent vers le plafond.

Je n'arrive pas à croire que je suis sur le point de déballer ma vie à cette fille. J'ai aussi accepté sa demande dans le but qu'elle parle d'elle, j'ai envie de la connaître.

Un peu plus personnellement.

— Tu peux commencer ? lui demandai-je en espérant qu'elle accepte.

La seule chose que je sais d'elle, c'est qu'elle est là à cause d'un braquage, rien de plus.

— Hum oui... Qu'est-ce que tu veux savoir ?

Je laisse le silence nous bercer, faisant semblant de réfléchir, alors qu'en vérité j'ai déjà toutes mes questions préparées dans ma tête.

— Des choses sur ta famille, et ta vie avant que tu viennes ici.

— Je pense que tu te souviens de mon père, l'homme qui m'a emmenée à la maison de correction. Il est médecin à domicile et il travaille beaucoup, même la nuit. Ça m'embête un peu parce que je dois me débrouiller toute seule avec ma belle-mère, Stella.

Elle marque une pause avant de poursuivre :

— Stella n'est pas quelqu'un que je porte dans mon cœur parce que... parce qu'elle n'est pas très gentille avec moi. En fait, elle me déteste.

Je l'entends déglutir pour empêcher sa voix de se briser.

— Tu peux m'en dire un peu plus ? lui demandai-je doucement.

Ce soir, je me sens différent avec elle, je ne veux plus lui faire de mal, je veux juste l'écouter.

Comme je l'ai fait avec Leslie.

— Il y a tellement de choses à dire sur elle, je ne peux pas tout te raconter aujourd'hui. Mais disons qu'elle m'a fait beaucoup de mal en grandissant ; elle faisait tout pour que mon père me renvoie vivre avec ma mère et je pense que s'il l'avait pu, il l'aurait fait depuis longtemps.