02 | Reformatory

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June

— Nous sommes arrivés, descends.

J'avoue qu'au début, j'étais plutôt sereine face à la situation mais maintenant, mon cœur tambourine comme un fou dans ma cage thoracique.

Papa a garé la voiture devant une grande résidence ; le bâtiment est vieux et ressemble plutôt à une prison pour dangereux criminels.

Les murs sont en pierre et il y a un grand portail avec autour, une clôture électrique qui monte jusqu'à environ 10 mètres, impossible de s'échapper. Et aucun son n'émane de cette résidence, tout est silencieux.

Honnêtement, ça me fait peur, je retire tout ce que j'ai dit à propos de quitter la maison. Je n'ai définitivement pas envie de rester ici.

— June ! Je ne me répèterai pas, arrête de rêvasser et descends.

Je tressaille sur le siège passager face à la voix grave et ferme de mon père. Il est toujours en colère contre moi, c'est sûr.

J'ouvre la portière et sors à contrecœur de la voiture. Le soleil ardent me fait plisser des yeux.

Et dire que tout cela a commencé à cause d'une simple erreur.

Mais papa ne se soucie pas de ça.

Il ne se soucie pas de moi.

Il sort également de la voiture sans oublier de claquer violemment la portière. Après cela, il marche furieusement vers le portail. Je fais de même derrière lui.

Un petit interphone est accroché contre l'un des gros poteaux en brique du portail. Il sonne et nous attendons quelques instants avant qu'une voix féminine ne se fasse entendre.

— Bonjour et bienvenue à la maison de correction de la ville de Frank. Comment puis-je vous aider ?

Mon père lui donne mon prénom, mon nom de famille, et la raison pour laquelle je suis là. Après ça, la dame nous ouvre le portail puis nous demande d'attendre devant l'accueil qu'un gardien vienne nous chercher.

Dans ma tête, je suis au bout du gouffre. J'ai envie de pleurer, de crier à mon père que je suis désolé, de le supplier de me ramener à la maison. Mais aucun mot ne sort de ma bouche.

Lorsque nous passons le pas de la grande porte d'entrée, il y a une forte odeur de rescellement, idem pour les cris.

Nous marchons jusqu'à arriver à la réception, mais à peine mon père a-t-il le temps d'appuyer sur la sonnette qu'un homme en uniforme de police apparaît.

— June Evans ?

— Oui, c'est elle. Répond mon père.

Ses yeux balayent tout mon corps en commençant par mes jambes, j'en ai limite des frissons. Il hoche la tête et s'approche de moi.

Par réflexe, je recule mais mon père attrape mon poignet pour m'empêcher de bouger.

Le corps du policier est maintenant à quelques mètres du mien. Il me tend sa grande main. Je le regarde fixement avant de lui tendre la mienne, il m'enroule une sorte de collier où mon prénom est écrit.

— Suivez-moi.

Alors que nous commençons à marcher, plusieurs choses attirent mon attention. L'une d'entre elles est le changement de décor. À l'extérieur, la résidence semblait beaucoup plus vieille et usée, mais à l'intérieur, c'est moderne. Les murs sont d'un blanc éclatant et l'odeur qui me répugnait semble disparaître à mesure que nous nous éloignons de l'entrée.

This boy next to my room |EN FRANÇAIS|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant