ConnorSans vraiment m'en rendre compte, j'ai attrapé le poignet de June avant qu'elle ne s'en aille et maintenant elle me regarde avec énormément de jugement.
Je suis vraiment con.. Je la lâche immédiatement et affiche une mine dégoûté en m'essuyant abusivement les mains sur mon survêtement.
Pour rattraper ma gaffe.
Je sais que ce n'est pas la meilleure façon de faire les choses.
— Si je te dégoûte à ce point avec mes yeux ou toute autre partie de mon corps, ne t'avise plus de me regarder ou de me toucher.
Elle l'a craché avec amertume.
Bon sang, je pense que j'ai peut-être été un peu trop loin, je ne vois même plus la lueur de vengeance qu'il y avait avant, dans ses yeux.
— Oh allez, je déconnais June. Je sais que notre rencontre n'a pas été très agréable, mais sache que depuis le début, je joue avec tes nerfs, alors arrête de m'ignorer et continuons notre délire ?
— Une délire ? Sérieusement Connor ? Tu n'arrêtes pas de me fatiguer depuis mon arrivée alors non, j'appellerais pas ça un « délire ». Dit-elle sans cacher son agacement mais elle se reprend après avoir longuement soupiré et continue: Maintenant que j'ai l'occasion de te parler raisonnablement, je te demande qu'une seule chose : laisse-moi tranquille. Je n'ai pas besoin d'avoir quelqu'un qui me gâche la journée à longueur de temps. Et en plus, tu vois bien que je ne suis pas appréciée par tout le monde ici, tu ne fais qu'empirer les choses.
Ok je n'avais pas vu les choses comme ça mais ma fierté domine largement ma pitié, alors je lui réponds la phrase de trop :
— Arrête de faire ta victime, si tu n'avais pas pris la chambre de mon ex qui est... morte, rien de tout ça ne serait arrivé.
Ses yeux émeraude reflètent l'incompréhension tandis que je l'assassine avec les miens. La seule réponse qu'elle me donne est un sourire accompagné d'un rire aigu.
— T'es vraiment qu'une salope June, dis-je en secouant légèrement la tête de gauche à droite.
— Ferme ta gueule ! La seule salope ici, c'est toi ! Tu es le premier à baiser des putes !
Je réalise alors qu'elle vient de traiter Cynthia de pute, ce qui n'est pas très étonnant puisque je sentais une légère tension entre elles.
Je me ferai un plaisir de lui balancer ces mots prononcés par cette garce afin de rendre son séjour ici encore plus mauvais.
Je sens mon corps bouillir davantage. Je jure que si c'était un homme, je lui aurais déjà arraché toutes ses dents.
J'ai vraiment envie de... Argh ! Cette salope !
— Ose me reparler comme ça et je te baise si fort que tu oublieras même ton prénom, compris ?
Je prends alors conscience de mes paroles totalement déplacées lorsque je la vois écarquiller les yeux. Je n'ai même pas le temps de me corriger qu'elle quitte aussi vite que l'éclair la salle de bain.
Quel con.
June
Le lendemain, je suis d'humeur pensive, beaucoup trop pensive. Ma dispute d'hier avec Connor et les mots extrêmemt embarrassants et déplacés qu'il a prononcé de façon si.. normale, ne veulent pas quitter de ma tête.
— Et toi June, tu penses que c'est une bonne idée ? Demande Kat en s'emparant de la pomme posée sur mon plateau-repas.
— Euh de quoi ?, je suis encore un peu fatiguée alors...
Elle soupire.
— Je vois, tu devrais leur demander de te donner une heure ou deux de plus pour te reposer, ou alors faire semblant d'être malade et tu verras, tu seras choyée comme une reine par les gardes.
J'arque un sourcil.
— Bref, je disais qu'on pourrait refaire une fête secrète mais cette fois-ci, uniquement dédiée au jeu de 7 minutes au paradis !
— Ouais..
Elle acquiesce en prenant une bonne bouchée de ma pomme. Je baisse les yeux sur mon plateau et remarque que je n'ai absolument rien mangé. Je suis décidément très mal en point aujourd'hui.
A la fin du déjeuner, les policiers nous ordonnent de nous préparer pour les cours. Je monte dans ma chambre pour enfiler une tenue appropriée, (même si c'est toujours jogging, un sweat-shirt.) et je redescends en direction d'une salle de classe.
Tout le monde s'installe et le professeur commence son cours. Peu après, il commence à écrire au tableau des phrases avec des formules que je comprends à peine. Mes pensées ne peuvent s'empêcher de dériver ailleurs. Heureusement qu'il ne le remarque pas, car cela me coûterait une nouvelle humiliation devant toute la classe.
Lorsqu'il commence à poser des questions sur le sujet à des personnes choisies au hasard dans la classe, ma poitrine se comprime et une boule se forme dans mon estomac. Je ne peux qu'espérer que je ne serai pas interrogée. Par réflexe, je baisse la tête pour qu'il "oublie" ma présence et j'ai de la chance car il ne me questionne pas !
Ou plutôt, le cours se termine avant qu'il ne prenne l'initiative.
Je me lève en même temps que les autres afin de ranger mes affaires sur l'étagère au fond de la classe puis sors.
En général, après les cours, nous avons une heure de pause. Je me dépêche donc de rejoindre mon dortoir pour prendre des nouvelles de Jacob.
Alors que je monte les escaliers en compagnie de plusieurs autres résidents, je sens une main soudainement une main me tirer en arrière. Confuse, je me retourne.
Cynthia ?
Je la regarde attentivement tandis qu'elle me toise aussi salement que d'habitude, je sais déjà qu'elle est en colère. Son visage habituellement matte devient rouge vif, ses traits sont tendus et son regard m'envoie des flèches.
— J'ai entendu que tu m'as traitée de pute, c'est bien ça ?
Comment ?
Je comprends alors qu'elle fait référence à ma dernière discussion avec le connard.
Ce mot m'avait échappé et je pensais qu'il n'y avait pas vraiment prêté attention mais visiblement, je me suis trompée.
— Je ne voulais pas t'insulter toi, mais lui. Je t'ai indirectement mêlé à la conversation. Me justifié-je calmement.
Son visage ne s'adoucit pas.
Connor m'a vraiment mise dans le pétrin.
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This boy next to my room |EN FRANÇAIS|
RomanceAprès une énième et fatale erreur, le père de June décide de l'envoyer en maison de redressement pendant plusieurs mois afin qu'elle prenne conscience de ses erreurs. Mais loin de là l'idée qu'elle allait y rencontrer un garçon. 𝖢𝖾 𝗀𝖺𝗋𝖼̧𝗈𝗇 �...