JuneJe regarde le dénommé Connor se disputer avec l'agent.
Alors ils sont tous comme ça ici ? Prêts à se battre comme des cons pour une chambre ? C'est pathétique et puis je ne vois pas où est le problème si je la prends.
— Je suis désolé pour le dérangement monsieur Evans, mon collègue va s'occuper de lui.
Et comme il l'a dit, son collègue parvient à le maîtriser en lui passant les menottes tandis qu'il lui crache une montagne d'injures au visage.
Quel con.
Avant de s'en aller, il me lance un regard rempli de haine.
Connard.
...
Je range mes affaires dans le dressing pendant que mon père m'aide à vider ma valise.
Un silence pesant s'est installé entre nous. Je n'ose plus dire un mot. C'est la dernière fois que je le vois avant je-ne-sais combien de temps et comme d'habitude, l'atmosphère est glaciale.
— Je me demande ce qu'aurait pensée Cindy en te voyant ici. Il marmonne en me tendant mon pull.
Je ne le montre pas mais mon cœur se compresse douloureusement dans ma poitrine à l'évocation du prénom de ma mère.
Il déteste parler d'elle d'habitude.
Notre union familiale n'a pas toujours été heureux, la preuve : il déteste ma mère, et peut-être même qu'il me déteste aussi.
Surtout après l'infraction que j'ai commise.
Il ne connaît pas toute l'histoire et j'estime que ça n'est pas nécessaire. Car si je lui la raconte, il ne me croira probablement pas, alors autant le laisser penser ce qu'il veut.
Quelques minutes plus tard, la valise est finalement vide. J'ai enfin terminé de ranger mes affaires.
Je ferme le dressing puis me tourne vers mon père. Il n'est plus derrière moi mais désormais à côté de la porte. J'ai un gros pincement au cœur : va-t-il au moins me dire au revoir ?
— Ah et j'ai oublié. Voici ton téléphone, tu l'utiliseras uniquement si tu as l'accord des gardiens.
Je m'approche de lui et prends mon téléphone portable. Peu après ça, le silence revient. Il ne bouge pas et moi non plus.
— Au revoir June, j'espère qu'à mon retour tu auras appris de tes erreurs. Il dit fermement.
J'ai à peine le temps de formuler ma phrase d'adieu qu'il s'empresse de quitter la pièce, sans oublier de fermer la porte derrière lui.
Je reste immobile au milieu de la pièce, la bouche entrouverte.
C'était tout ?
A quoi d'autre je m'attendais de toute façon ?
Je soupire. Me voilà maintenant seule, sans personne. Je peux déjà sentir mes larmes monter jusqu'à la surface de mes yeux mais je les ravale instantanément.
Ne te rends pas encore plus pitoyable que ce que tu l'es déjà en te mettant à pleurer June.
Je m'allonge à contrecœur sur le lit. J'ai trop de choses en tête et j'ai besoin de me défouler afin de les faire sortir, mais comment puis-je y parvenir si je n'ai plus Jacob ?
Jacob est mon meilleur ami. C'est lui qui a reçu la plus grosse sanction, à cause de cette erreur. Comparé à lui, je n'ai rien eu de vraiment grave.
J'espère qu'il s'en sortira.
Et sans même m'en rendre compte, mes paupières deviennent lourdes et la fatigue me prend.
Connor
Si je vois quelqu'un, je le fais sauter.
Si je vois quelqu'un, je le fais sauter.Je monte furieusement les escaliers après avoir passé vingt minutes à hurler sur Tania, la gardienne des dortoirs.
Je lui faisais confiance et cette femme a merdé en laissant cette salope aux yeux verts rester dans la chambre de Leslie.
Et en plus de ça, son seul argument était que son père est plein aux as et qu'il lui donnera plus que ce qui est demandé dans l'inscription puisqu'elle va vivre ici pendant longtemps !
Cette injustice me rend fou putain.
Mais puisque ceux qui dirigent cette foutue maison de correction ne sont pas capables de faire ce qu'il faut, alors je vais le faire moi-même.
Avec ma propre justice.
Une fois arrivé au deuxième étage, je bondis jusqu'à la porte menant à la chambre de Leslie et entre sans même prendre la peine de frapper.
J'analyse en premier lieu la pièce en recherche de la fille mais rien, ce n'est qu'après plusieurs secondes de confusion que je remarque enfin qu'elle est allongée.
Intrigué, je la dévisage.
Elle dort vraiment là, à 14 heures ?
Mes jambes me guident jusqu'au pied de son lit. Ses cheveux noirs sont éparpillés sur l'oreiller, sa bouche est légèrement entrouverte et ses paupières fermées cachent ses deux pupilles vertes.
Perturbé, je mets ma main sur sa tête et la secoue de droite à gauche dans le but de la réveiller.
Qu'est-ce que je peux faire d'autre ?
Ça ne marche pas parce qu'elle n'ouvre toujours pas ses putains d'yeux.
Agacé, je décide d'appliquer une manière un peu plus forte.
Je suis déjà assez énervé à cause de l'autre Tania, alors voici une bonne façon de me défouler.
Je me dirige vers la salle de bain située à droite de la pièce. Une fois dedans, je prends une tasse qui trainait sur l'étagère au-dessus du lavabo puis la remplis d'eau.
Je repars vers elle et l'asperge sans une once de culpabilité.
Sa réaction est instantanée, elle ouvre les yeux avec effroi avant de se redresser telle une furie. Je ne peux pas m'empêcher de sourire comme un gamin ayant commis la meilleure farce de l'année.
—Qu'est-ce que..
— Tu pensais vraiment pouvoir t'en tirer si facilement, salope aux yeux verts ? Maintenant sors de cette pièce avant que je décide de t'étouffer avec ton oreiller.
Ses yeux émeraudes rencontrent les miens puis l'instant d'après, ses sourcils se froncent sévèrement.
— Écoute, je ne suis vraiment pas d'humeur à me battre avec un connard comme toi, alors sois gentil et sors toi-même de ma chambre, elle n'appartient plus à cette Lexie.
Cette salope aux yeux verts va me rendre fou.
C'est à mon tour de froncer les sourcils. Je ne sais pas si c'est le fait qu'elle ait confondu le prénom de mon ex ou le fait qu'elle m'ait traité de connard qui me fait le plus chier.
Je prends une grande inspiration tout en reportant mes yeux à cet oreiller à côté d'elle.
Je vais définitivement l'étouffer avec.
Alors que je m'apprêtais à commettre mon premier meurtre, le bruit de la porte qui s'ouvre derrière moi m'arrête.
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This boy next to my room |EN FRANÇAIS|
RomanceAprès une énième et fatale erreur, le père de June décide de l'envoyer en maison de redressement pendant plusieurs mois afin qu'elle prenne conscience de ses erreurs. Mais loin de là l'idée qu'elle allait y rencontrer un garçon. 𝖢𝖾 𝗀𝖺𝗋𝖼̧𝗈𝗇 �...