11) 13 octobre 2023

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La lune et les milliers d'étoiles dans le ciel ne suffisent pas à éclairer la noirceur de la nuit. Bien qu'elles soient là chaque soir quand je lève les yeux, elles n'interagissent pas avec moi. Elles ont beau être bien loin au-dessus de moi, elles me permettent de me sentir moins seul. J'ai besoin de ses étoiles et de cette lune. Tu étais ma lune et mes étoiles à la fois maman.
Je me rappelle de la fois où Émilien m'avait proposé d'apprendre à faire du vélo. Nous étions tous les trois partis au parc et tout se passer bien jusqu'à ce que je m'écorcha le genou en tombant. Je pleurais à chaud de l'arme et je te cherchais du regard espérant une réaction chez toi. Mais tu t'es contenté de me regarder au loin à fumer ton Marlboro dans tes bottes noires ta longue jupe en fleur et ta veste en jean, sans ne rien dire et sans ne rien faire. Dès lors, j'ai compris, je ne devais pas trop en attendre de toi, le simple fait que tu étais à mes côtés ne devais être là seul chose qui m'importe.
Je me suis donc mise à me suffire de ton existence, je savais que tu ne vivais pas avec moi, je savais que tu avais arrêté de vivre quand Aaron t'a quitté et que tu n'étais plus que le fantôme de toi-même à mes côtés. Je savais que tu m'en voulais d'être la raison pour laquelle il est parti et je savais que tu détestais mes yeux bleus que je tenais de lui. Mais je préférais oublier toutes ces choses et agir comme si elles n'existaient pas, comme si elles ne me blessaient pas. Mais des fois, je me dis que j'aurais voulu que la lune me parle, qu'elle me serre dans ses bras quand elle voyait que ça n'allait pas. Mais une fois encore, je pense que c'était trop lui en demander.

Je ferme mon calepin et range mon stylo dans les spirales. Je relève mon buste et regarde autour de moi, les derniers éloges sont faits et je n'ai toujours pas envie de passer. J'évite soigneusement le regard du prêtre qui, quand remarque que tout le monde est passé fini part m'appeler directement.
« Mademoiselle Montgomery, vous aimeriez dire un mot peut-être ? »
Tous les regards de la salle sont maintenant braqués sur moi et j'entends les gens se questionner sur la raison pour laquelle je n'étais toujours pas passé et si même, je n'étais pas censé y être allé en première. Mes mains s'humidifient sous l'anxiété que mon corps génère au fur et à mesure que le temps passe et pour autant mes pieds reste fixé au sol. Je sens des mains se poser sur les miennes et tourne la tête vers le propriétaire de ses dernières.
« Si tu ne le veux pas, tu n'es pas obligé, tu le sais ça pas vrai ? Personne ne te forcera à le faire, Aly. »
Je le regarde encore tremblante à l'idée que tout le monde m'attende encore, mais je me donne rapidement une claque mentale pour remettre mes idées en place.
« C'est bon, je vais le faire, Côme. »
Je me lève de mon siège et parcours l'aller pour finalement arrivé sur l'hôtel. J'ai beau avoir réfléchi toute la soirée à ce que j'allais dire aujourd'hui, je n'ai pas réussi à préparer quoi que ce soit. Mais si une chose est sûre, c'est que si je veux te dire adieu, je n'aurais peut-être pas de meilleur moment que celui-ci.

Allysone Montgomery

PS : Je t'aime mamanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant