Strange Girl: the destiny [Tome 1]

•Chapitre 1

Lovely

J'ouvris lentement les yeux.

La pièce où je me trouvais était vide et sombre.

Puis soudain la porte s'ouvrît très doucement et une femme apparut, habillée en tenue d'infirmière.

— Mademoiselle Brenner, vous êtes enfin réveillée.

Je ne pouvais pas parler. Aucun son ne pouvait sortir de ma gorge. J'étais comme devenue muette.

— Je sais que vous ne pouvez pas parler. C'est normal. Vous étiez dans le coma depuis cinq ans. Vous récupérez votre voix dans les prochaines heures. Je vais prévenir votre père, je reviens.

Mon père. Je me souvenais de lui. Mais qu'est-ce qu'il m'était arrivé pour que je me retrouve dans le coma pendant cinq années ?

J'avais beau réfléchir je ne me souvenais vraiment de rien. J'avais l'impression de ne pas avoir vécu avant aujourd'hui.

La porte de la chambre s'ouvrît une nouvelle fois mais cette fois-ci, ce fut mon père qui entrait.

— Lovely !

J'avais l'impression que mon cœur se remplissait de bonheur, J'étais si heureuse de le voir aujourd'hui.

Il se rapprocha rapidement et prit un siège roulant qu'il installa à côté de mon lit.

Ma main désormais dans la sienne, son regard se faisait triste.

— J'avais tellement d'espoir que tu te réveilles. Et c'est enfin arrivé.
— Papa.

Son sourire ne faisait que grandir.

— Docteur ? C'est l'heure.

Il commença à se lever pour partir mais je retenais son bras espérant qu'il ne me laisse pas seule.

— Je vais revenir très vite Lovely. L'infirmière va s'occuper de toi et t'aider à te remettre sur pied. Tout va revenir dans l'ordre et je pourrais te parler de ce qui s'est passé pendant ces cinq années.

Il passa sa main sur le côté de mon visage et pressa ses lèvres sur mon front.

Puis je le regardais quitter la pièce suivis d'un homme. Et cette fois, je ressentais un manque.

Mais si fort que je me demandais si mes sentiments et mes émotions ne s'étaient pas accumulées pendant tout ce temps.

L'infirmière se rapprocha de moi et retira quelques fils de mes bras et sur le haut de ma poitrine.

Je la regardais faire sans émettre un seul mot. D'abord parce que je ne pouvais pas trop parler mais aussi parce que j'avais aucune idée de ce que je pouvais dire, j'étais perdue, tout allait trop vite pour un réveil.

Mais j'avais besoin de savoir. De savoir beaucoup de chose. Tout ce qui s'était passé avant ces cinq années.

— Qu'est ce qui m'est arrivé ?

L'infirmière leva les yeux vers moi et me souriait.

— Vous avez eu un accident mademoiselle Lovely. Et vous êtes tombée dans le coma pendant cinq longues années.
— Mais avant ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ce jour là ?
— Je pense que vous devriez en parler avec votre père. Il reviendra vite. Et, bon anniversaire en retard. C'était il y a trois jours.

Elle souriait encore. J'en avais marre de voir ses lèvres se relever toutes les cinq secondes comme si tout allait très bien. Certes pour eux ça allait, mais moi je me sentais vide.

— Est ce que vous voulez essayer de marcher ?

Je secouais positivement la tête. Il fallait que je me remette vite sur pieds si je voulais interroger toutes les personnes capables de me donner des réponses.

Elle plaça ses mains sous mes avants bras et m'aida à descendre de mon lit.

J'arrivais à faire quelques pas mais ce n'était pas suffisant alors l'infirmière a dit que je devrais avoir une béquille le temps de réussir à marcher seule.

Pendant des heures j'attendais mon père seule dans cette chambre vide.

La lumière dehors commençait à ne plus être visible. Je comprenais que la nuit s'apprêtait à tomber.

Mon père finit par entrer dans la chambre au bout de trois heures à essayer de me rappeler ne serait-ce qu'un petit détail de ma vie d'avant.

— Comment te sens-tu ma fille ?
— Bien. Enfin je crois. J'ai attendu longtemps papa.
— Je sais. J'avais du travail. D'ailleurs je voulais te parler de ça.

Je le regardais sans vraiment comprendre de quoi il voulait vraiment parler. Quel travail est-ce qu'il avait pour devoir m'en parler ? Est-ce que je savais avant d'être dans le coma ?

— Ici nous sommes dans mon laboratoire Lovely. Et même si ça pourrait te paraître impossible, mon travail consiste à m'occuper de plusieurs enfants dotés de pouvoirs.
— Quels genre de pouvoirs ?
— Un tas de choses que tu verras quand nous irons au entraînement. Il y a dix-sept enfants ici. Avant ils étaient dix-huit mais l'une d'entre eux s'est échappée.
— Pourquoi elle s'est échappée ? C'est mal ce que tu fais ?

Il baissa le regard sur sa main posé sur la mienne et commença à m'expliquer que les enfants n'avaient pas eu le choix de venir dans ce laboratoire et que la plupart n'étaient pas très content d'être ici.

Son monologue continuait encore et encore pendant lequel j'apprenais un tas de choses sur ma vie d'avant et comment j'étais.

J'avais aussi certains noms des employés de mon père dont celui de l'infirmière qui s'occupait de moi.

Et suite à ça je passais plusieurs jours dans la chambre à me remettre de mon coma et mon père me racontait plein d'histoires tous les jours.

Je me sentais quand même seule alors que j'avais toujours la présence de quelqu'un avec moi. C'était comme si ça ne comptais pas.

— Tu ne resteras pas dans cette chambre quand tu te seras remise. Je ne veux pas risquer que tu sois mal sachant que ça fait cinq ans que tu es ici.

Je n'avais pas vraiment mon mot à dire. Comme la plupart des enfants qu'il avait ramené ici pour faire un tas de test sur leurs pouvoirs.

J'avais aussi appris que les enfants avaient tous le crâne rasé et que ça ne devrait pas me choquer quand je les verrais.

Je n'étais pas d'accord avec ce que mon père faisait. Mais comment lui dire que son travail dont il est fière n'est pas quelque chose de bien ?

Je me dirigeais dans la salle de bain avec l'aide de ma béquille puis je m'appuyais contre le rebord du lavabo pour tenir debout.

J'allais prendre ma douche alors le temps que je me déshabille, je pouvais apercevoir une immense cicatrice tout le long de mon ventre.

L'accident ne m'avait pas loupé mais je ne savais toujours pas ce qu'il s'était passé puisque mon père refusait de me raconter ce moment là. Il disait que je n'étais pas prête et que je devais prendre le temps de me remettre de mes blessures.

Alors je pris ma douche sans manquer de tomber à plusieurs reprises et je pensais à toutes les options possible qui pourraient expliquer mon état et ma cicatrice.

Si mon père refusait de me raconter, alors j'allais deviner seule et je ferais n'importe quoi pour savoir comment est-ce que j'ai pu en arriver là.

Je n'étais pas prête de le laisser filer et toute cette histoire commençait maintenant.

Ou peut-être quand j'arriverais à marcher correctement.

•••

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À suivre...