Chapitre 17

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Quelques jours plus tard:

La villa était très calme depuis quelque temps. On avait assisté à l'enterrement d'Antonio. Personne n'avait parlé ce jour-là. Aucune larme n'avait été coulée. Seul le chef s'est permis de rendre hommage au défunt Capo. D'après son discours Antonio était un de ses hommes les plus fidèles. Un des seuls qui a pu se classer en n'étant pas un Rodriguez de sang pur. Il paraît qu'il n'avait jamais failli à une seule de ses missions. Il rendait les Rodriguez fiers. Pourtant il a rejoint les cieux et il ne reviendra jamais. Grâce à moi et à moi seule. Je l'ai éliminé. Il aurait pu survivre, mais il m'a provoqué et il a croisé mon chemin. Pendant l'enterrement j'ai beaucoup pensé à la façon dont j'ai pu l'éliminer. Une technique des plus discrète. Même s'ils découvrent que c'est effectivement un assassinat, ils ne remonteront jamais jusqu'a moi.

...
Jour de l'assassina.
16h00. Mexique, Tijuana.

Sebastian me traînait comme une poupée. Il a tellement hâte de me montrer sa surprise que ça en devient peu rassurant. Le connaissant ça doit être incroyable, mais je dois me concentrer. Je continue de le suivre dans la villa sans qu'il ne s'arrête pour autant. Comme je m'y attendais sur le chemin, on passe par la cuisine. Pour ma grande surprise et mon intérêt, Antonio était affalé sur le plan de travail. Mais ce qui attira mon attention fut son verre d'alcool. Il était saoul. Sebastian s'arrêta pour regarder son ami inquiet. Malheureusement pour lui Antonio disait n'importe quoi.

-Ferme la minus de Seb-Sebastian! Je m'en sors parfaitement!

-Tu ne tiens même pas debout, affirme Sebastian en le dévisageant.

Antonio frappe son poingt sur la table, ce qui a le don de m'énerver. Comment peut-il parler ainsi à Sebastian? Cet homme me dégoute du plus haut point. Le cousin du chef ne reste pas plus longtemps et continue de me tirer vers l'extérieur. C'est l'heure de jouer la comédie. Je marchai derrière lui et d'un coup je frappai violemment ma cheville sur le coin du mur. Je simulai un gémissement de douleur.

-Merde ça va? dit Sebastian en se penchant pour voir ma cheville.

Je ne ressens pas de douleur. Pour moi ce n'est rien qu'une égratignure, mais je me suis bel et bien ouvert la cheville. Ça m'apprendra à vouloir jouer la comédie. Je fais une grimace pour lui faire croire que cette plaie me fait souffrir.

-Ne t'inquiète pas, je dois juste nettoyer ça et j'arrive, le rassurais-je.

-Tu es sur je peux venir avec toi mi querida ce n'est pas un problème.

Je secouai rapidement la tête. Le pauvre, je l'inquiète pour rien.

-Va plutôt dans ton bolide hermoso.

Sebastian me sourit avant de s'enfuir dehors. Je me relève rapidement et fais demi-tour vers la cuisine. Je m'approche doucement du robinet et commence à nettoyer la plaie. Antonio n'a pas bougé d'un pouce, il continue de boire en disant n'importe quoi. Quand il me remarque, il commence à m'insulter ce qui a le don de me faire sourire. Je commence à m'approcher de lui et il se fige. Je me penche jusqu'à son oreille, le frôlant au passage. Je sens tous ses muscles se tendre. Parfait, il est déconcentré. Ma main se pose sur mon arme secrète. Ma petite fiole. Je verse le contenu en même temps de lui chuchoter:

-Je t'ai déjà dit de ne pas me provoquer pendejo.

Il me regarde complètement déstabiliser et me pousse d'un coup. Je fais demi-tour et le laisse à sa boisson. Dans quelques heures Antonio sera six pieds sous terre. Le serpent a frappé.

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Fin flashback.

Je me demande moi-même comment j'ai eu cette idée. Car quoique je puisse dire, ce n'est pas elle qui l'a fait. C'est moi. Je commence à me remettre dans l'action de mon métier et ce n'est pas pour me déplaire. Finalement je ne suis jamais retourné voir Alejandro pour ma mission. D'après moi il a aussi oublié avec la mort d'un de ses frères d'armes. Mes journées sont plutôt longues. Je n'ai aucune occupation, aucune mission. Donc j'en profite pour me concentrer sur la vraie raison de ma présence ici. Toute la villa était dans un grand deuil, ce qui m'a laissé le temps de fouiller. Ma liste a désormais plus d'informations. Contrairement à ce que je croyais, Miguel ne m'a pas rappelé. J'ai donc vraiment eu la paix ces derniers temps.

La Casa RodriguezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant