La Casa Rodriguez

Chapitre 33

Good luck angels...
Bonne lecture et profitez!
...

Pov: Snake

20h00. Arabie saoudite, Djeddah

Le picotement que je ressentais dans mon nez me réveilla presque en sursaut. Mes mains étaient moites et mes jambes tremblaient. Pourtant, ce qui me révoltait le plus étaient les larmes qui menaçaient de tomber à n'importe quel moment.

Cette fois c'en était assez. Aria retourne d'où tu viens.
Jamais. Jamais je n'arrêterais de me battre.

C'est ce qu'on verra.

Petit à petit, je réalisais l'environnement qui m'entourait. J'étais dans une petite chambre. Trop petite si je pouvais me permettre.

D'un réflexe, ma main se posa sur ma cuisse, je ne fus nullement surprise d'y voir un bandage. Quelqu'un m'avait soigné pour mon plus grand malheur. Alors le jefe avait vraiment fait un arrêt juste pour me guérir. Pour de simples blessures qui ne me faisaient ni chaud ni froid, il avait choisi de mettre notre plan en péril. Bien sûr, je savais très bien que Kaïs n'allait pas nous poursuivre. Cela n'avait jamais été son intention. Mais Alejandro n'avait pas cette information.

Donc le jefe devait croire que nous allions nous faire poursuivre.
Même en sachant cela, il a choisi Aria.
Il t'a choisi toi petite pétasse.
Quelqu'un m'a choisi moi?

La porte de la chambre s'ouvrit doucement, laissant un petit espace à la personne pour entrevoir ce que je faisais. La tête du jefe dépassa de l'encadrement. Je pus apercevoir son regard changer devant mes yeux. Ses iris inquiets se transformèrent, sûrement soulagés de me voir debout. Sans un mot, il passa le pas de la porte et vint s'asseoir au pied de mon lit. Il me fixait sans rien dire. Au fond de moi, je savais très bien que ces regards inquiets et doux étaient destinés à Aria. Pourtant, je les prenais et les utilisais comme s'ils m'appartenaient. Je m'en nourrissais au plus profond de moi. Utilisant cet amour pur à mon avantage.

– Tu m'as vraiment fait une de ces peurs Aria, chuchota le jefe sans me lancer un regard.

Je me décidai à jouer le jeu à nouveau.
Car dans cet endroit je n'ai pas ma place n'est-ce pas.
Je ne suis pas celle que vous aimez tant.

Mais vous savez quoi? Allez tous vous faire enculer.

Si c'est elle que vous voulez, je vais détruire cette image que vous avez d'elle. Petit à petit, vous ne la reconnaîtrez plus.

Je vous laisserai abasourdie devant la noirceur que ce simple corps peut émettre. Si vous ne voulez qu'elle, je vous enlèverai tout espoir de la reconnaître. Je saccagerais cet amour qui existe en elle comme en vous. Laissez-moi encore un peu de temps et ce corps...
Il m'appartiendra.

– On ne devrait pas être encore dans ce pays chef, dis-je d'une voix plus sérieuse que d'habitude. Kaïs pourrait nous retrouver à n'importe quel mome-

-J'en ai rien à foutre de Kaïs moi! me coupa Alejandro. Tu croyais vraiment que j'allais te faire voyager dans un tel état Aria!

Cette fois c'est le moment de jouer la Aria en colère.
Je connaissais ma petite pétasse par cœur.
Si Alejandro mettait tout le monde en danger pour elle, elle le détesterait.

Aria ne veut pas de quelqu'un qui mettrait le feu au monde pour elle. Au contraire, elle a besoin de quelqu'un qui protège ceux qu'elle aime du feu. Elle préférait brûler dans les flammes si ceux qu'elle aime sont en sécurité.

Malheureusement pour elle, elle n'était pas assez égoïste. Son amour l'aveuglait.

– Oui! Criais-je d'un air épuisé. Tu es le chef des Rodriguez, Alejandro! Tu n'es pas censé mettre en péril tes missions pour une employée! Quitte à me laisser pour morte par terre, tu aurais dû partir avec ton cousin.