Chapitre 22

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Pov: Aria

Nolan est comme une feuille d'automne. On la regarde et on la trouve très jolie jusqu'au moment où elle tombe. À ce moment-là on a pitié du fait de la voir mourir sous nos yeux. Pourtant ça ne nous empêche pas de la trouver ravissante et de passer notre chemin quand celle-ci s'écrase par terre.

Le jour où Nolan m'a raconté une partie de sa vie, c'est comme ça que je l'ai vu. Moi je suis son contraire. Je suis l'arbre qui perd ses feuilles. Comme d'habitude je perds tout ce que j'ai. Tout ce que j'aime un peu. Maintenant je perds Nolan. Mon âme sœur. Quand Alejandro a prononcé cette phrase, j'ai compris que c'était fichu.

Nolan était le seul que je pouvais épargner. À présent je suis dans l'impossibilité de le faire. Après la nouvelle je suis directement sortie du salon pour prendre l'air.

Me voilà ainsi sur un banc dans un parc je ne sais où. À regarder les feuilles d'automne tomber.

Le temps avait passé si vite. Je suis arrivé au Mexique vers la mi-août et me voilà maintenant encore ici en octobre. Le vent dans mes cheveux me faisait du bien tandis que j'essayais encore de digérer la nouvelle.

Je ne sais plus comment me sentir et c'est ce qui me blesser le plus. Aimer? Detester? Ne rien ressentir? Je crois que je n'avais jamais été dans ce genre de situation. Déconcerté par une situation qui me dépasse. À part avec lui...
Oh tu te souviens qu'il existe?

Sa phrase me gifla. Mais je m'y attendais. Elle joue toujours avec la corde sensible.

Plutôt qu'il existait.

Je fermai les yeux en essayant d'oublier sa présence. Sa présence dans mon corps. Dans mon esprit.
Tu ne peux pas m'oublier.

Je me levai du banc ou j'étais affalé depuis à peu près quarante-cinq minutes et commença a me promener. Mes yeux s'attardaient sur les couleurs d'automne. Je n'ai jamais eu de saison préférée. Je me demande même si je préfère quelque chose dans la vie.
Moi je préfère tuer.

Moi je préfère quand tu te la fermes.

Après quelques minutes j'arrive devant une petite fontaine au milieu du parc. Je m'assis sur le rebord en admirant l'eau. Profitant du calme et de la solitude pendant quelques minutes. La paix.

Malheureusement le calme ne dura pas, car une voix m'interpella.

-Hey... Snake?

Je me retournai vers Mei. Elle me regardait mal à l'aise. Cette fille ne sait absolument pas cacher son stress. Son langage corporel la trahit. Elle joue avec ses doigts et ne tient pas en place une seule seconde.

-Comment tu m'as trouvé? dis-je froidement.

Elle se racla la gorge plutôt gênée. Fallait pas me déranger maintenant ma petite Mei. Sans me demander l'autorisation, elle s'assied à mes côtés sur le rebord de la somptueuse fontaine.

-Quand je viens au Mexique, j'aime bien venir me reposer pour penser ici. J'avais besoin de réfléchir et je t'ai trouvé.

Son histoire m'a l'air sortie d'un pauvre conte de fée. Elle n'était pas crédible.

-Quand on réfléchit, on reste seule, répondis-je.

Elle se crispa à l'entente de ma phrase. Elle serra ses cuisses si fort qu'à un moment je crus qu'elle allait se les arracher. Elle mordait longuement sa lèvre inférieure. Clairement Mei était dans un état étrange et ça ne me plaisait pas.

-Bon ce n'est pas tout, mais je vais m'en aller, lui dis-je.

Mei baissa la tête et reporta son regard a ses chaussures. Je ne m'attardai pas plus sur elle et sortis rapidement de ce parc. Même si elle m'a plutôt dérangé, j'ai bien aimé cet endroit. Je crois que j'y retournerais.

La Casa RodriguezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant