La Casa Rodriguez

Chapitre 15

Pov: Aria

Quelques jours ont passé depuis mon intégration. Aucune mission ne m'a été attribuée. Je me suis rapidement ennuyée dans la casa. Alejandro n'est pas venu me provoquer comme je l'avais imaginé. Il ne sort plus de son bureau ces temps-ci. Sebastian et Alex ont été envoyés chercher de la marchandise. J'ai fini par comprendre la phrase de Miguel.

« C'est le plus grand cartel de tout le Mexique. »

À ce moment, il m'a menti. Miguel sait que j'aime le défi, mais il sait avant tout que je me méfie de tout. Je préfère refuser un défi que de le perdre. Ce jour-là , il m'a affirmé qu'Alejandro détenait un cartel. Pourtant hier j'ai compris que je venais d'entrer dans une mafia. Plusieurs personnes pourraient confondre les deux, mais pas une assassin. Un cartel ne se concentre que sur une chose. Cela peut être de la drogue, du trafic humain, des armes ou autres. Les mafias sont formées de plusieurs cartels. Chaque cartel est dirigé par un Underboss. Cet homme est choisi par le jefe. Les Underboss choisissent à leur tour des Capos qui gèrent des soldats. Je ne connais pas toutes les personnes de cette organisation, mais je compte bien m'informer. Puisque Sebastian et Alex sont en mission, cela ne m'étonnerait pas qu'ils soient des Capos. En revanche, pour être Underboss, ils sont un peu jeunes. Mais Alex est quand même le frère du chef.
Tu parles, le jefe a presque ton âge.

Je devrais juste faire une sieste. Une petite sieste, je suis exténué. Toute cette histoire me monte à la tête. Je jette un coup d'œil à la lumière du soleil.
Ne t'inquiète pas, il y a de la lumière.

C'est vrai, je ne suis pas dans le noir, je dois juste respirer et dormir. Mes paupières se ferment. Du repos. Voilà ce que je veux. Cette mission pourra me rendre riche. Je pourrais enfin me reposer.
Exactement.

Je ne dois pas flancher. Je suis Snake après tout.

Mes pensées s'entremêlent ensemble. Tout tourne dans ma tête. Je commence à m'endormir, je le sens. Comme les autres êtres humains, je ne ressens pas de l'apaisement à dormir. Je ressens un vide. D'après moi ça doit être normal. Aria est vide de toute émotion alors elle ne ressentira jamais rien.
Tu es une menteuse...

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01h12. Mexique, Tijuana.

Mes yeux s'ouvrent d'un coup. Je ne vois plus rien. Dans la panique je cherche mes repères. Où est la lampe? Une source de lumière. Je dois trouver de la lumière. Tout est noir.

Noir

Noir Noir

Noir Noir

Noir Noir

Je ne vois rien! Je les entends. Un hurlement d'effroi m'échappe. Je passe mes mains dans mes cheveux en les tirant. Mes jambes flanchent, je n'arrive pas à soutenir mon poids. Je sens mon coeur partir. Comme si ma cage thoracique allait le broyer en mille morceaux. J'ai mal. Aidez-moi, ai-je envie de crier. Mais rien ne sort. Aucun son ne sortira, je le sais. Car je n'ai pas le droit. Je me griffe comme si je voulais sortir de cette réalité, mais rien ne marche. Je les vois déjà.

« Tue-le »
« Ferme-la et utilise ton arme. »
« Tu n'auras rien à manger et tu resteras dans cette pièce. »

La pièce. La pièce. Non, je ne veux pas y aller. Je vais le tuer! Je vais le faire. Je vais détruire mon âme pour me sauver. J'ai mal au cœur. Voilà ce que je vis. Un cauchemar. Je suis coincé dans les traumatismes de mon passé. Pourtant aucune larme ne coule. Mon esprit est coincé dans mon corps. Je ne peux rien faire à part attendre que ça passe. Tout autour, commence à devenir flou. La nausée me monte au cœur. J'ai envie de vomir tout ce qu'il y a dans mon estomac. Mais avant tout, je veux de la lumière. La porte se met à grincer. Elle s'entrouvre. De la lumière sort du couloir. Mes muscles se relâchent immédiatement. Mais une personne entre dans la chambre et ferme la porte. L'intrus allume la lumière précipitamment. Mon souffle se coupe à la vue de l'homme devant moi. Il finit par tourner la tête vers moi. Son regard grisâtre me fait l'effet d'une douche froide. Je commence à reprendre mon calme. Dans un geste brusque, le chef se penche pour arriver à ma hauteur. Il déplace une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille. En croisant mes iris, ses yeux deviennent d'un noir profond.