𝟔- 𝐁𝐥𝐨𝐧𝐝𝐢𝐞 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞 𝐞𝐧 𝐬𝐜𝐞̀𝐧𝐞

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Quand un énième corps embrassa le sol, un homme costaud bouscula ses pairs et se présenta devant moi. Ses petits yeux vitreux et ses cheveux emmêlés lui donnaient des airs de rat. Quant à son allure négligée et son teint cadavérique, je devinai aisément le manque de sang qui devait l'habiter. Le pauvre, il faisait peine à voir.

Alors que je me plaisais à l'observer, il lança un regard méprisant à tous les vampires récemment éjectés du ring. Je le voyais grincer des dents et serrer les poings. À sa façon de se comporter, il semblait être le chef de la petite bande que je venais d'humilier. Sans doute s'imaginait-il qu'il pourrait me le faire payer...

— Je m'appelle Othar Lucianov, commença-t-il en me regardant droit dans les yeux. Retiens bien mon nom car bientôt tu n'auras de cesse de le crier.

Son rire retentit alors, gras et rêche. Il fut bien vite suivi par une flopée de vampires aux airs tout aussi salaces. Je lui laissai quelques secondes supplémentaires pour préciser sa pensée, même si je me doutais parfaitement de quoi il parlait. Ce genre de pics m'était plutôt familier, j'y avais droit à chaque Jeux. Mais ils avaient au moins la présence d'esprit de formuler ça d'une manière différente à chaque fois, même si le résultat était toujours le même.

Certains de mes précédents adversaires, bien trop avides de victoire, s'étaient tout simplement jetés sur moi et cela m'avait évité bien des causettes inutiles. Ce crasseux devrait prendre exemple.

En vérité, si les Jeux n'avaient pas existé, je n'aurais jamais imaginé ne serait-ce qu'un instant qu'un homme puisse me la mettre. Mon géniteur ne pouvait qu'avoir raison. C'étaient des êtres dépravés se baignant dans la luxure et la débauche. Des êtres maudits... la progéniture du Diable. Celui-là en était la preuve même. Les autres savaient juste mieux cacher leurs véritables intentions. Mais au fond, c'étaient tous les mêmes.

— Je te baiserai tellement vite et fort que lorsque tu me supplieras d'arrêter, je-

— Stop, j'en ai assez entendu, le coupai-je. Tu as une assez grande gueule, mais qu'en est-il de tes aptitudes ?

— Crois-tu réellement avoir une chance de me vaincre ? ricana-t-il de sa voix rocailleuse. Je ne suis pas l'un de ses faibles que tu viens de combattre.

C'était le genre de mecs qui avait pour habitude de sous-estimer ceux qu'il jugeait plus faibles que lui avec pour seul critère le physique. J'allais lui prouver que sa grandeur ne servirait qu'à le faire tomber d'encore plus haut.

— Il n'y a qu'une seule façon de le savoir, répliquai-je la tête haute alors qu'une montée d'excitation parcourait mes veines.

J'espérais sincèrement qu'il y aurait plus d'actions cette fois. Les autres avaient été décevants, j'avais l'impression de ne pas mériter mes victoires. Celui-ci avait besoin de reprendre contact avec la réalité, alors si je pouvais l'y aider en explosant son crâne contre le sol, ce serait déjà une grande avancée.

— Mais avant ça, continua-t-il, j'ai une dernière question à te poser. Tiens-tu vraiment à entamer ce combat ? Parce que tu dois être prêt à te montrer nu, les jambes écartées comme une femme coincée sous un homme qui te bourre le cul, pendant que mes amis regarderont pour ensuite te passer dessus les uns après les autres. Et si tu es encore conscient à la fin, nous nous gorgerons de ton sang jusqu'à que tu t'évanouisses. Mais ça ne s'arrêtera pas là, reprit-il avec hargne, tu te reposeras et tu recommenceras, jour après jour. Tout ce que tu souhaiteras, c'est ton achèvement. Tu me supplieras pour que je mette fin à ta vie.

Une colère sourde monta en moi. Je sentais mon masque imperturbable se fissurer. Bordel, il me foutait la chair de poule ! Comment une personne saine d'esprit pouvait-elle être capable de telles atrocités ? C'était avilissant, écœurant même. Je préférais mille fois la mort face à un tel traitement.

Dévoreur De Cœurs [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant