Dévoreur De Cœurs [BxB]

𝟒𝟖- 𝐍𝐞́𝐠𝐨𝐜𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

PDV Amory

Être aimé. L'amour d'une personne pour une autre. Je comprenais enfin ce que cela signifiait. Taegan m'avait fait l'amour toute la nuit. Même au petit matin, ses élans de débauche avaient su embraser l'entièreté de mon être. Il avait pris soin de mon cœur et de mon corps comme aucun autre n'aurait été capable de le faire.

Une main chaude glissa dans ma nuque et me fit revenir dans cette réalité qui semblait tout d'un coup bien plus angoissante. Notre mission et ses dangers avaient immanquablement repris. Heureusement, en cette douce matinée, nous ne croisâmes pas âmes qui vivent dans l'aile nord.

— Tu pensais à quoi ? me questionna Taegan.

— À toi, à la façon dont tu prends soin de moi et comment tout semble parfaitement fonctionner entre nous.

— Ne te l'avais-je pas promis ? riposta-t-il avant de poser ses lèvres douces sur les miennes.

J'embrassai avec plaisir cette bouche fière et arrogante qui se mouvait avec désir contre la mienne. Cependant, les choses ne pouvaient pas déraper une nouvelle fois. Même si l'envie de sentir sa peau contre la mienne se faisait présente, nous avions déjà perdu assez de temps. Mais je n'eus pas mon mot à dire. Taegan me plaqua contre le mur derrière moi et sa langue avide et chaude infiltra ma bouche. Malgré son action soudaine, je m'abandonnai à cette nouvelle ivresse.

La douce valse qui s'animait entre nous augmenta le feu ardent qui brûlait au creux de ma poitrine. J'étais prêt à le laisser me consumer lorsqu'il s'éloigna subitement de moi sous mon regard consterné. Sa chaleur me quitta bien trop vite et je me sentis tout d'un coup extrêmement seul. De son côté, un petit sourire amusé planait sur ses lèvres rougies par notre embrassade passionnée.

— Fais attention voyons, répliqua-t-il avec malice avant de poser sa main sur ma joue, tu risquerais de t'enflammer.

— La faute à qui ? C'est toi qui as commencé, me plaignis-je.

— Arrête un peu de tergiverser, tu vas nous mettre en retard.

Il osait jouer à ce petit jeu ? M'allumer et s'en aller comme si de rien n'était ? Très bien, on verra qui de nous deux le regrettera en premier ! C'est donc la tête haute et sous son regard moqueur que je le dépassai. Nous n'étions qu'à quelques couloirs du débarras, là où l'espoir d'avoir de nouvelles informations nous attendait. Mais il ne me laissa pas partir trop loin. Sa main vint se saisir de mon poignet et en un battement de cils, je me retrouvai plaqué contre son buste. Feignant un air statique et las, je savourai tout de même la sensation de ses lèvres sur mon cou et la robustesse de son corps pressé contre le mien.

— Tu nous ralentis, maugréai-je alors que ses baisers se faisaient de plus en plus appuyés.

— C'est pour la bonne cause, non ? Mon amour pour toi te procurera toute l'énergie dont tu auras besoin pour supporter cette journée.

Alors qu'un agréable frisson venait de me traverser suite à la nouvelle pression de son genou sur mon entrejambe, il finit enfin par se redresser à hauteur de mon visage. Mais je ne laisserai pas sa nouvelle action aboutir. J'évitai de justesse ses lèvres qui ne purent alors qu'embrasser ma joue.

— Tu boudes ? me demanda-t-il confus.

— Non, je nous empêche de nous éparpiller, nous avons une tâche à accomplir.

— Si tu me donnes un baiser, je te promets de me concentrer, m'assura-t-il à la manière d'un enfant.

Je ne saurais me résoudre à refuser. C'est pourquoi je me mis sur la pointe des pieds et plaquai mes deux mains sur ses joues avant d'embrasser ses jolies lèvres aux couleurs de la tentation. C'était un baiser chaste, mais je fus ravi d'avoir pu mener la danse.