L'eau chaude du grand bain dénouait mes muscles engourdis par la tension ressentie après cette rencontre pour le moins... inopinée. Mais j'avais été à côté de la plaque. Ne pas me maîtriser de cette manière et laisser mes émotions me submerger ne m'était pas arrivé depuis longtemps et je me jurais de ne plus recommencer. Mélénas était en vie, mais ce n'était pas pour autant que je le laisserais prendre l'ascendant sur moi comme à l'époque.
De peur que Taegan n'entre sans frapper, j'enroulai rapidement la grande serviette autour de mon corps. Puis après m'être saisi de mes vêtements, je m'habillai tout aussi vite. J'allais ensuite me diriger vers la porte lorsque j'entendis de légers gémissements. Au fur et à mesure que je m'approchais du battant, les cris de plaisir s'intensifièrent. Des cris de femmes. À ma connaissance, Taegan n'aimait que les hommes. Moi-même en l'occurrence. Je ne comprenais pas qui pouvaient être ces gens. Étant doté d'une curiosité mal placée, j'abaissai doucement la poignée. J'entrouvris alors ce qui constituait mon seul barrage entre les deux dévergondés et moi. Alors qu'elle ne fut pas ma surprise de voir Maïko toute tremblante, le visage de Kalion disparaissant sous sa robe. Sous le choc, je mis quelques secondes à me décider à fermer la porte. Quelques secondes de trop. Une main aussi blanche que la neige se glissa entre le cadran et la porte. Et ma force ne fut pas suffisante pour la refermer.
Tout sourire aux lèvres, Kalion se glissa dans l'ouverture. Deux paires de regards se portèrent alors sur moi tandis que je me sentais comme la proie de prédateurs dont j'ignorais les intentions. Ils me scrutèrent l'un et l'autre avant de se mettre à me sourire d'un air vorace. Ce fut le rictus de Maiko qui me dérangea le plus. Elle, que je prenais pour une jeune fille fragile marquée par la vie, avait désormais tout d'une femme débauchée et sûre d'elle. Si je n'avais pas été dans une telle posture, j'aurais pu apprécier cette facette-là de sa personne. J'avais détesté la voir aussi brisée par les cauchemars qui ne cessaient de la hanter.
Je n'eus pas le temps de réagir que Kalion me saisit par l'avant-bras et me sortit de la salle d'eau avant de me traîner sur le lit. Toujours sans que je ne puisse réagir, il se glissa derrière moi et s'assit en tailleur avant de me forcer à m'allonger. Il posa ma tête sur ses jambes croisées, puis maintint mes poignets contre le matelas. Aussitôt Maiko grimpa sur mon bassin.
Mon regard resta bloqué sur le sang qui coulait sur le côté d'une de ses cuisses. Kalion venait de la mordre. La main de ce dernier glissa instantanément sous mon menton et me força à redresser la tête de façon à ce que je puisse le voir me surplomber. Il me tordait presque la nuque ce con !
— Ce n'est pas poli de regarder aussi bas, me sermonna-t-il.
— Lâche-moi ! Enfoiré !
J'essayai de bouger mes bras mais c'était peine perdue. Et puis même si Maiko était toute menue, elle pesait tout de même son poids. Cette dernière commença d'ailleurs à glisser ses deux petites mains sur mon torse.
— Merde ! Continuez à vous amuser ailleurs au lieu de venir m'emmerder !
Un frisson détestable me traversa sans que je ne puisse le réprimer. La sensualité dont elle faisait preuve alors même que son amant se trouvait avec nous m'angoissait. Jusqu'où comptait-elle aller ?
— Je te rappelle que c'est toi qui viens de nous interrompre, m'apprît-elle d'une voix assurée.
C'était définitif. Elle n'avait plus rien à voir avec la jeune fille que j'avais connue. Portait-elle un masque pendant tout ce temps ? Jusqu'où était-elle allée pour se jouer de moi ?
— Je suis sûr que vous saviez que j'étais derrière la porte. Allez avoue, vous n'attendiez que ça !
— C'est vrai, je l'avoue, déclara Kalion sans l'ombre d'un remord. A la base, nous étions venus nous excuser pour notre mauvaise blague de la dernière fois, mais tu as mis plus de temps que prévu.
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Dévoreur De Cœurs [BxB]
VampirosDans les confins de notre monde se trouve la Vallée, un lieu accueillant pour créatures humaines ou elfiques. Du moins seulement en apparence, car il y a toujours un prix à payer. Amory l'a compris très tôt. Cette dure réalité l'a percuté de plein...